INSECURITE AU BURKINA: Quand le terrorisme « devient le fonds de commerce de l’UPC »
Au lendemain de l’attaque du détachement militaire de Koutougou qui a provoqué la mort de dizaines de soldats, l’Union pour le progrès et le changement (UPC) de Zéphirin Diabré, avait demandé la démission du gouvernement. Toute chose qui n’a pas été du goût de l’auteur du point de vue ci-dessous qui pense que « le terrorisme est devenu un fonds de commerce pour l’UPC ». Lisez !
Suite à l’attaque d’un détachement militaire à Koutougou le 19 août 2019 ayant occasionné plus d’une vingtaine de morts dans les rangs de nos braves militaires, l’UPC, comme à son habitude, s’est fendue d’un communiqué de presse paru dans plusieurs journaux le 21 août 2019, dans lequel elle demande de manière irréfléchie la démission du gouvernement de Christophe Dabiré. Pour le parti du lion, le gouvernement nommé il y a seulement sept (7) mois, a déjà échoué parce que le Burkina Faso a subi une attaque terroriste d’envergure et devrait de ce fait rendre le tablier.
C’est à croire que l’UPC a fait des exigences de démission sa spécialité ; à chaque évènement pénible ou difficile, ce parti exige la démission d’hommes ou du gouvernement. C’est une façon chétive d’analyser et de vouloir régulièrement résoudre les situations difficiles par des démissions. Un parti digne de ce nom qui a la prétention de conquérir le pouvoir d’Etat, ne devrait pas produire des communiqués de presse sous l’emprise de l’émotion ou pour paraître détenir la solution. La carence du propos de l’UPC montre que ce parti n’a, en réalité, aucune solution à proposer face à la menace terroriste.
L’UPC spécialiste des demandes de démission
C’est une hérésie de l’UPC de toujours faire croire que la récurrence des attaques terroristes est liée à l’incapacité des hommes qui tiennent les rênes politiques et administratives de notre pays. Le terrorisme est une hydre qui régénère même lorsque l’on croit que ses heures sont comptées.
La lutte contre le terrorisme est un combat de tous les instants qui doit se mener dans la solidarité et le rassemblement de toutes les forces vives autour des autorités démocratiquement choisies par le peuple burkinabè. Ce sont les fondements de la République qui sont en train d’être sapés sous les coups de boutoir des terroristes. Ce n’est rien que çà. Pour cela, les patriotes sincères de tous bords politiques doivent se mettre debout derrière les autorités nationales pour défendre par tous les moyens le Burkina Faso lorsqu’il est attaqué. Le Burkina Faso appartient à tous ses fils et filles et à tous les partis dont l’UPC de Zéphirin Diabré. Donc, il est politiquement maladroit et incorrect pour l’UPC d’accoler la résurgence du terrorisme à la gouvernance Kaboré. Au risque d’apparaître comme un complice de l’opération de déstabilisation des institutions en marche depuis janvier 2016, quelques semaines à peine après la prise de fonction du président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré.
Le Burkina a subi depuis lors. Cependant, force est de reconnaître que les pouvoirs publics ont fait de gros efforts appréciables dans l’équipement de nos FDS dans cette guerre venue d’ailleurs. Le désastre de Koutougou que nous déplorons énormément ne doit pas faire perdre de vue que les FDS ont remporté d’importantes batailles dans la sécurisation de notre pays. Nous devrions plutôt encourager ces femmes et ces hommes qui, au péril de leur vie, se battent sans discontinuer pour que demain soit meilleur pour les Burkinabè.
Les FDS exercent une mission délicate et tous les Burkinabè le savent y compris l’UPC. Elles mènent le noble et périlleux combat de la sécurisation et de l’intégrité de notre territoire. Ce sont des hommes et des femmes constamment sous pression, dont le quotidien est rythmé par le crépitement des armes, le bruit assourdissant des armes lourdes et piège sournois et lâche des engins explosifs improvisés que les djihado-terroristes placent sur le chemin de nos vaillants combattants. A défaut de les encourager, il ne faut pas jouer les Cassandre comme l’UPC pour dégonfler le moral de nos troupes sur le théâtre des opérations. Elles méritent respect et considération, même lorsqu’elles trébuchent. Plutôt que de mettre à l’index de prétendus responsables de ces déconvenues conjoncturelles.
En réalité, en filigrane, l’UPC tente de faire croire que tant que ce n’est pas elle, personne n’est et ne sera capable de rien sous le régime du MPP. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le terrorisme est devenu le fonds de commerce politique de l’UPC. Le parti du lion a relégué au second plan toutes les belles réalisations mises en œuvre ou en train de l’être par le Gouvernement du Burkina Faso. Les efforts pour donner de l’emploi à des milliers de jeunes et femmes sont occultés par l’UPC. Les infrastructures sanitaires en construction, la résorption des écoles sous abris précaires et le combat pour l’accès à l’eau potable sont mis sous le boisseau. Les routes bitumées à travers tout le pays et les pistes construites nonobstant l’adversité, l’UPC tente de les effacer de la mémoire collective des Burkinabè.
Proclamer notre fierté pour le Burkina Faso
L’UPC se nourrit de l’émotion, de la détresse et des malheurs engendrés par le terrorisme. Elle a décidé d’en faire son engrais pour fertiliser son champ politique. Mais elle en profite de manière malsonnante et choquante. Le terrorisme est un phénomène planétaire qui touche pratiquement tous les pays du monde et particulièrement un nombre important de pays ouest- africain.
Zéphirin Diabré sait mieux que quiconque qu’au Burkina, le problème de notre armée n’est pas lié à l’incompétence des hommes qui l’animent et la dirigent car nous avons des officiers généraux et des officiers supérieurs hautement qualifiés. Le problème est lié au type d’armée qu’on nous a légué. Nous n’avons jamais eu une armée de métier. Sa tête pensante était en partie affairiste, commerçante et corrompue. En plus, avant le MPP, elle n’avait jamais été éprouvée à ce point. C’était une armée démunie, c’est-à-dire sans équipements adéquats. C’est seulement maintenant qu’elle amorce sa mue.
Après la tragédie de Koutougou, les Burkinabè, à commencer par les partis politiques et leurs leaders, doivent se tenir la main pour dire non au terrorisme et proclamer que le Burkina Faso est leur fierté et mérite que ses enfants se regroupent autour de lui, surtout au moment des dures épreuves.
Majorité présidentielle et opposition politique viennent de sortir d’un dialogue politique où le consensus a été le maitre mot des travaux. Le consensus ! C’est de cela que le Burkina Faso a besoin au moment où sa cohésion sociale et son intégrité sont menacées.
Yelwaoga OUEDRAOGO