HomeOmbre et lumièreINSPECTEURS ET CONTROLEURS DU TRAVAIL:C’est reparti pour un sit-in de 48 heures

INSPECTEURS ET CONTROLEURS DU TRAVAIL:C’est reparti pour un sit-in de 48 heures


Les contrôleurs et inspecteurs du travail ont décrété un sit-in de 48 heures sur toute l’étendue du territoire national, à compter du 25 juin 2014. Ils exigent l’octroi d’une indemnité de conciliation, l’équipement adéquat de leurs administrations, la prise du décret d’application de l’article 392 du code du travail et la justice pour leurs collègues qui ont été victimes d’agressions verbales et physiques dans l’exercice de leur fonction.

 

Les contrôleurs et inspecteurs du travail ne veulent pas rester en marge de la relecture de la grille salariale des agents de la Fonction publique. En effet, ils exigent la prise du décret d’application de l’article 392 du code du travail, l’équipement adéquat de leurs administrations, l’adoption d’un statut particulier pour leur corps, l’octroi d’une indemnité de conciliation à leur corps et la justice pour leurs collègues qui ont été victimes d’agressions verbales et physiques dans l’exercice de leur fonction. Ils l’ont exprimé au cours d’un sit-in tenu le 25 juin dernier à la Direction régionale du travail et de la sécurité sociale (DRTSS) du Centre à Ouagadougou. A notre arrivée sur les lieux, l’on pouvait lire sur les banderoles attachées au rez-de-chaussée de l’immeuble de la e-gouvernance abritant la DRTSS-Centre à Ouagadougou : « Où est passé notre décret sur l’article 392 du code du travail ?» ; « Décret d’application de l’article 392 du code du travail : une injustice qui n’a que trop duré ! » ; « Les inspecteurs et contrôleurs réclament le décret relatif à l’article 392 du code du travail depuis 2008 » ; « On est fatigué ! Halte aux traitements injustes faits aux inspecteurs et contrôleurs du travail !», etc. Pour le Secrétaire général (SG) du Syndicat autonome des contrôleurs et inspecteurs du travail (SYNACIT), Hamidou Bélem, ce sit-in fait suite à l’insatisfaction d’un premier sit-in de 48 heures qu’ils ont tenu les 18 et 19 février derniers, car depuis lors, rien n’a été engagé dans le sens de satisfaire leur plateforme revendicative. « Nous avons été reçus le jeudi (NDLR : 19 juin dernier) par le ministre et son staff et cette rencontre n’avait rien à voir avec notre revendication car elle n’a pas porté sur le décret et sur tous les points que nous revendiquons ». Selon lui, le décret d’application de l’article 392 alinéa 2, voté depuis 2008 et dont il est question, stipule que « les prestations en nature des inspecteurs du travail sont fixées par voie règlementaire », sans définir ce que sont les prestations en nature.

Il n’y a pas de service minimum dans les directions

Le SYNACIT entend par ce sit-in de 48 heures, donner un contenu bien défini à ce décret qui n’a pas, jusque-là, été pris en compte par l’Etat. Le SG du SYNACIT et ses collègues semblent déterminés à aller   jusqu’au bout de leur objectif car ils comptent mener d’autres formes de manifestation si toutefois une réponse favorable n’est pas donnée à leurs revendications à l’issue de ce sit-in. « Si rien n’est fait d’ici fin juillet prochain, nous allons durcir le ton en reconduisant les sit-in. Pire, nous irons en grève jusqu’à ce que le gouvernement prenne en compte nos revendications », a-t-il confié. A l’en croire, il n’y a pas de service minimum dans les directions car tous les agents ont déserté leurs bureaux et la plupart d’entre eux sont mobilisés sur les différents points de sit-in.

Pour un équilibre de l’information, nous nous sommes rendus au ministère de la Fonction publique, du travail et de la sécurité sociale (MFPTSS) où nous avons été reçus par le Secrétaire général (SG) dudit ministère, Koudbi Sinaré. A son avis, les agents ont deux sortes de revendications : la première est spécifique à leur corps et la deuxième s’inscrit dans un cadre plus global. Sur la deuxième revendication, il a révélé que le ministère a eu une rencontre le 19 mai dernier avec le bureau du SYNACIT et celui du Syndicat national des gestionnaires de ressources humaines (SYNAGERH) qui relèvent de son département. Ensemble, a-t-il expliqué, des pourparlers ont eu lieu en vue de pouvoir organiser des rencontres semestrielles. Ce qui a abouti, selon lui, à une rencontre le 19 juin dernier pour faire le point des différents sujets de la plateforme revendicative des agents. A l’heure actuelle, a-t-il précisé, il y a certains points qui connaissent un début de solutions dont l’amélioration des conditions de travail, notamment l’équipement en matériels de travail des différentes administrations en cours de transfert. « Sur la question de l’article 392, le processus des textes d’application de la loi a été engagé et il fallait une concertation avec les syndicats pour leur faire comprendre ce qu’on entend par prestations en nature. A cet effet, une commission a été mise en place, composée des représentants du ministère et du SYNATIC, pour réfléchir à l’élaboration de ce projet de textes qui va consacrer la mise en application de cette disposition prise sur le code du travail. Des propositions ont été faites par ladite commission et ces dernières sont en cours d’examen», a-t-il soutenu.

Mamouda TANKOANO

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