ISSIAKA ILBOUDO PROMOTEUR DES « SABOTS D’OR » : « Chaque promoteur a une orientation, une vision par rapport à son évènement »
Les sabots d’or, soirée de gala et de récompenses des meilleurs acteurs du Faso foot aura lieu dans le mois d’août prochain à Ouagadougou. En pleins préparatifs, nous avons approché le promoteur Issiaka Ilboudo qui a bien voulu répondre à nos questions.
Le Pays : Est-ce que vous pouvez nous expliquer ce que c’est que « les Sabots d’or »?
Issiaka Ilboudo : Avant de répondre à votre question, permettez que je dise un grand merci au journal « Le Pays » qui me donne l’occasion de parler de cet évènement qui sera bientôt à sa quatrième édition. Pour revenir à votre question, je dirai que l’historique des Sabots d’or date d’assez longtemps. J’ai été d’abord animateur et chroniqueur sportif sur Radio Jeunesse autour des années 2012. Et dans l’objectif d’accompagner la promotion du Faso foot, nous avions à l’époque l’habitude de retransmettre certains matchs sur notre radio pour permettre au public d’avoir des informations en temps réel sur les différents matchs. C’est ainsi que nous avions pensé qu’il serait intéressant pour nous, au niveau de la radio d’accompagner tout ce que nous faisions par une cérémonie de récompense des joueurs du Faso foot à partir de la radio où j’animais. Donc l’idée est partie de là. Mais il faut aussi dire que l’idée de la création des Sabots d’or du Faso foot a germé bien avant 2012. Lorsque je suis arrivé à la radio et que les responsables m’ont donné l’occasion, j’ai réuni autour de moi, des amis à qui j’ai confié le projet. Le principe étant acquis, il fallait maintenant trouver un nom qui pouvait accrocher le public sportif burkinabè parce que nous n’avons pas voulu faire comme les autres qui existaient bien avant nous. C’est-à-dire les Awards, les Oscars, les Etalons d’or et autres. Il fallait qu’on réfléchisse pour trouver un nom qui puisse faire penser à un étalon, mais qui ne serait pas forcément semblable aux autres. Après avoir mûrement réfléchi, nous avons décidé de nous inspirer du concept des souliers d’or qui existe déjà en Europe mais différemment. J’ai observé et je me suis dit : Je ne veux pas reproduire les mêmes souliers d’or sans une touche d’originalité. Et comme vous le savez, chez le footballeur, la partie du corps qui touche le plus le ballon, c’est le pied ; et un cheval a également besoin d’avoir de bons sabots pour pouvoir bien galoper ; alors nous avons pensé qu’ il fallait s’inspirer de ces deux images pour identifier les trophées qui vont nous permettre de récompenser les meilleurs acteurs du Faso foot. Voilà un peu grosso modo comment l’idée est partie et bon an mal an, nous sommes aujourd’hui à la quatrième édition.
A quoi peut-on s’attendre à cette quatrième édition des sabots d’or
Contrairement aux éditions précédentes qui se déroulaient sans thème, les Sabots d’or de cette année seront accompagnés d’un thème. Pour cette édition ce sera « football et Tic », parce que nous avons remarqué que de nos jours, avec l’avènement des nouvelles technologies de l’information et de la communication, aucune activité n’échappe à ce nouveau type de communication. Nous nous sommes dit qu’il fallait nous en inspirer pour vulgariser notre championnat. Parce que vous êtes sans ignorer que ceux qui fréquentent les stades de football sont des jeunes. Et quand ils viennent suivre les matchs, ils sont munis pour la plupart de leurs téléphones portables. Donc pour nous, il était opportun d’utiliser le canal des réseaux sociaux pour faire la promotion de notre football. A cet effet, je salue le travail de certains jeunes burkinabè qui ont compris très tôt le concept pour avoir créé des plateformes dédiées au Faso foot. Je peux citer entre autres, l’Association Faso foot, Etalon Kibaya, sport Drome etc. Tous ces jeunes s’étaient déjà lancés dans la promotion de notre football grâce à ce canal. Nous avons voulu nous rapprocher d’eux afin que dans une synergie d’actions, nous puissions tirer notre football vers le sommet. Nous allons aussi profiter de la cérémonie des sabots d’or pour mettre en lumière les nombreuses actions qu’ils ne cessent de mener en faveur de la promotion du Faso foot. En plus du thème qui est une innovation cette année, nous allons élire le meilleur joueur Tic de l’année. C’est ce qu’on appelle généralement le joueur du public. Nous allons permettre au public de voter le meilleur joueur et le meilleur entraîneur à travers les réseaux sociaux. Cela, dans le but de mesurer l’impact de notre championnat sur le public. Grâce à cette formule, nous serons en mesure de savoir si les Burkinabè s’intéressent véritablement à leur championnat de football. Autre innovation majeure pour cette édition, c’est le clin d’œil que nous allons faire aux joueurs burkinabè évoluant dans l’espace UEMOA. Notre objectif en initiant ce prix, c’est de préparer déjà les esprits à accueillir les Sabots d’or de l’espace UEMOA qui auront lieu à l’occasion de la 10e édition. Nous allons réunir pendant cette cérémonie, les meilleurs joueurs des 8 nations de l’espace UEMOA à Ouagadougou pour célébrer le football.
« Il était opportun d’utiliser le canal des réseaux sociaux pour faire la promotion de notre football »
Quel bilan faites-vous de la troisième édition des sabots d’or ?
Je peux dire que le bilan est positif en ce sens que nous avons compris très tôt qu’il fallait responsabiliser des personnes pour suivre le parcours des différents lauréats du Sabot d’or depuis la première édition. Souley Ouédraogo qui est chargé de cette tâche le fait très bien. De Yacouba Mando jusqu’à Zakaria Sanogo qui a été élu il y a deux ans, meilleur espoir et qui, aujourd’hui est en train de poursuivre une carrière professionnelle, tous sont suivis à la loupe par notre ami Souley qui informe les Burkinabè au jour le jour de leur parcours. Nous les appelons souvent pour avoir des informations sur l’évolution de leur carrière respective.
Un autre évènement dont je ne citerai pas le nom est annoncé à la même période que les Sabots d’or. Etes-vous au courant ? De quoi s’agit-il ?
J’en entends parler. Mais vous savez, nous sommes dans un monde qui est très ouvert. Chacun est libre de mener ses activités en fonction de son inspiration. Mais en ce qui nous concerne, nous sommes à notre quatrième édition avec les Sabots d’or. Et comme l’a dit le sage Amadou Hampate Ba, « la beauté du tapis vient de la diversité de ses couleurs ». Cela veut tout simplement dire que quand il n’y a pas un bouillonnement dans un secteur d’activité, c’est que ce secteur ne vit pas. Il y a combien d’évènements de nos jours au Burkina Faso ? On ne peut même plus les compter. Toujours est-il que chaque promoteur a une orientation, une vision par rapport à son évènement. Depuis la première édition, les gens savent comment nous fonctionnons. Ce qui va peut-être faire la différence, c’est le sérieux et la crédibilité qu’on veut donner à son évènement. Pour ce qui est du reste, seul le public qui est notre baromètre appréciera.
On peut donc dire qu’il n’y a pas de conflit d’intérêt ?
Chacun organise son, évènement en fonction de sa vision. Dans tous les cas nous apportons toujours une touche d’originalité à notre évènement chaque année. Le vote par internet par exemple est une première dans notre pays. C’est quelque chose que personne n’a encore expérimentée ici au Burkina Faso. Notre objectif à moyen terme, c’est de faire de Ouagadougou, la capitale du football africain de l’espace UEMOA. Nous voulons aussi créer une radio Sabot d’or. Donc, chacun essaie de mener à bien ses activités. Seulement, il faut apporter de l’originalité dans tout ce qu’on fait. Et aujourd’hui, nous sommes fiers de notre parcours au regard de l’engouement du public sportif autour de cet évènement. Je voudrais d’ailleurs profiter de votre micro pour traduire mes remerciements à la presse burkinabè dans toute sa composante pour son accompagnement. Je crois que sans la presse, les sabots d’or ne seraient pas ce qu’ils sont aujourd’hui.
« Quand vous êtes promoteur d’un évènement comme les Sabots d’or, il faut que vous soyez en mesure de connaître les rouages du marketing et de la recherche des sponsors »
Les Sabots d’or coûtent combien en termes de budget ?
Les Sabots d’or aujourd’hui ne nécessitent pas beaucoup de moyens. Quand nous jetons un regard rétrospectif par rapport à la première édition qui s’est déroulée sous une cabane et qu’aujourd’hui, grâce à l’accompagnement de certaines bonnes volontés, nous arrivons à réunir des personnes dans une salle pour célébrer les meilleurs acteurs du Faso foot, nous disons que nous venons de loin. Notre seul leitmotiv est la volonté qui nous anime. Je le dis parce que nous arrivons à obtenir des choses par l’approche, par la confiance que certaines personnes ont placée en nous. Je voudrais saisir l’occasion pour remercier des personnes et institutions qui nous accompagnent depuis la première édition. Il s’agit de la Fédération burkinabè de football (FBF), du ministère des Sports et loisirs (MSL) depuis le colonel Yacouba Ouédraogo jusqu’à l’actuel ministre Tairou Bangré, du président du conseil d’administration du Racing club du Kadiogo (RCK), Traoré Amado qui, depuis les débuts, est à nos côtés. Je ne cesserai jamais de le remercier pour tout ce qu’il fait pour nous. Nous avons décidé de lui attribuer cette année le titre d’ambassadeur des Sabots d’or. Nous voulons aussi saluer des anciens internationaux comme Rahim Ouédraogo, Kassoum Ouédraogo dit Zico et autres qui nous apportent constamment leur soutien.
Les Sabots d’or sont organisés par Issiaka Ilboudo. Peu de gens vous connaissent. Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Il faut dire que depuis mon jeune âge, je tapais dans le cuir au lycée moderne de Sinfra en Côte d’Ivoire. J’ai participé à des compétitions comme l’Oissu qui est l’équivalent de l’USSU-BF ici au Burkina Faso. Après le bac, je suis rentré au Burkina Faso où j’ai fait des études au département d’anglais à l’université de Ouagadougou, d’où je suis sorti avec un diplôme. Etant un homme assoiffé de connaissances, je suis allé faire une formation à l’Ecole nationale de la santé qui a été sanctionnée par le diplôme de technicien supérieur en imagerie médicale. Une activité qui englobe la radiologie, le scanner ; en somme tout ce qui concerne l’image. Je travaille aujourd’hui dans un grand hôpital de la place. En plus de mon travail, je suis un passionné du football. Ceux qui écoutent la radio savent que j’ai eu à commenter plusieurs matchs du championnat national à partir d’une radio de la place. C’est dans le cadre de cette passion que j’ai pour le micro que j’ai été coopté pour accompagner l’Etoile filante de Ouagadougou (EFO) dans le volet marketing et recherche de partenariat parce que j’essaie de me spécialiser dans le domaine. Vous savez, quand vous êtes promoteur d’un évènement comme les Sabots d’or, il faut que vous soyez en mesure de connaître les rouages du marketing et de la recherche des sponsors pour pouvoir finaliser vos activités. Voilà ce que je peux grosso modo dire sur ma modeste personne.
Interview réalisée par Seydou TRAORE