HomeA la uneJO PARIS 2024 : De bons et mauvais signaux pour l’Afrique

JO PARIS 2024 : De bons et mauvais signaux pour l’Afrique


Quatre ans après Tokyo 2020 qui a vu les Jeux olympiques se dérouler dans des circonstances extraordinairement complexes et dans un stade privé de public en raison de la pandémie de coronavirus, la capitale française accueille la 33e olympiade dont la cérémonie d’ouverture a eu lieu le 26 juillet dernier hors stade, avec un défilé inédit de plus de 10 000 athlètes voguant sur les eaux de la Seine pour donner une touche particulière et historique à l’événement. La tête pensante derrière ce chef d’œuvre qui fait de cette cérémonie d’ouverture, l’une des meilleures jamais organisées depuis la rénovation des Jeux olympiques par Pierre de Coubertin en 1896, n’est autre que le Français Thomas Jolly, metteur en scène et acteur de théâtre mondialement connu. Du 26 juillet au 11 août 2024, Paris sera le cœur du monde, le décor vivant d’un moment d’exception, et du coup, le centre d’attraction de plusieurs millions de téléspectateurs disséminés à travers la planète.  Pas moins de 206 pays se rassembleront à l’occasion afin de concourir dans 47 disciplines sportives, et de remporter le maximum de médailles possibles, au terme de la compétition.

Les premières sorties ont été moins gratifiantes pour les Africains

 

Parmi ces invités à Paris 2024, il y a 54 pays du continent africain dont les athlètes ont non seulement l’occasion de mettre en lumière leurs talents et leur potentiel athlétique, mais aussi de donner une bien meilleure image de leurs pays respectifs dont certains sont, pour des raisons diverses, considérés comme des parias par ce qu’on appelle la communauté internationale. Déjà, le continent noir peut se réjouir de la présence et de la prestation fort bien remarquée de l’artiste d’origine malienne Aya Nakamura qui a contribué à enflammer et à rehausser la cérémonie d’ouverture, malgré l’hostilité affichée de l’extrême droite française et le déchaînement haineux d’un groupe identitaire qui a étalé sa morve sur une banderole sur laquelle il lui rappelait méchamment que « ici, c’est Paris, pas le marché de Bamako ». Sur le plan sportif, l’Afrique pourrait aussi faire parler d’elle au cours de cette compétition, quand on sait qu’en plus des trois nations les plus médaillées aux Jeux olympiques que sont le Kenya, l’Afrique du Sud et l’Ethiopie, on note la présence, à Paris 2024, d’autres pays certes moins cotés, mais non moins ambitieux comme la Tunisie, l’Egypte, le Maroc, le Nigéria et le Burkina Faso. En ce début de JO, on peut dire qu’il y a de bons signaux avec la médaille d’argent glanée par le Tunisien Farès Ferjani en escrime, et la médaille de bronze décrochée par l’Afrique du Sud qui est montée sur la plus petite des marches du podium olympique du Rugby à 7, en s’imposant face à l’Australie. Malheureusement, on enregistre aussi de mauvais signaux chez les représentants du continent, notamment dans les sports collectifs et plus précisément le football, où ce n’est pas encore la déroute certes, mais des résultats mitigés avec les matchs nuls concédés par le Mali et l’Egypte lors de leurs premières sorties respectivement face à Israël et à la République Dominicaine, sans oublier la double défaite du Syli national de Guinée face à la Nouvelle-Zélande et à la France.

 

La moisson pourrait être bien meilleure dans les jours à venir

 

Le Maroc espère, en revanche, tirer son épingle du jeu, pour ainsi dire, après avoir gagné contre l’Argentine au terme d’un match passionnant, même s’il avait perdu face à l’Ukraine pour le compte de la première journée.

Cela dit, si les premières sorties ont été moins gratifiantes pour les Africains avec seulement deux petites breloques dans la gibecière, la moisson pourrait être bien meilleure dans les jours à venir avec l’entrée en lice des ambassadeurs du continent en course, en saut, en taekwondo et en natation. Le Burkinabè, Hugues Fabrice Zongo, spécialiste du triple saut et champion du monde de sa catégorie, pourrait, en effet, faire encore mouche, pour faire davantage de l’athlétisme le principal pourvoyeur de places sur le podium pour l’Afrique, à chaque édition de JO. Dans les sports de combat et notamment en taekwondo, le Tunisien Mohamed Khalil Jendoubi est un espoir pour son pays et pour ceux qui rêvent de voir l’Afrique passer enfin la barre des 45 médailles engrangées lors des JO de Rio de Janeiro en 2016. Ce record pourrait, en effet, être battu cette année, au regard des qualités intrinsèques des athlètes et du nombre de participantsqui entendent apporter la preuve par le résultat qu’ils ne sont pas allés en villégiature dans la Ville lumière, encore moins pour faire de la planche à pagaie sur la Seine. Nous attendrons le 1er août et le début des épreuves d’athlétisme pour en avoir la confirmation ou le cœur net.

 

« Le Pays »

 

 


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