HomeA la uneJOURNEE INTERNATIONALE DE LA FEMME : Sous le signe de la lutte contre l’exclusion sociale

JOURNEE INTERNATIONALE DE LA FEMME : Sous le signe de la lutte contre l’exclusion sociale


Le Burkina Faso, à l’instar des autres pays du monde, a célébré ce 8 mars 2017 à Ouagadougou, la Journée internationale de la femme. Cette année, le pays des Hommes intègres a porté son choix sur le thème : «La valeur morale de la personne humaine : responsabilité des communautés dans la lutte contre l’exclusion sociale des femmes ». La cérémonie a été placée sous la présidence de Sika Kaboré, épouse du chef de l’Etat.


En cette matinée du 8 mars 2017, le Boulevard de l’Indépendance, à  Ouagadougou, était bondé de monde. L’évènement marque la 160e journée internationale de la femme. Il   a été placé sous la présidence de Sika Kaboré, épouse du chef de l’Etat. De nombreuses personnalités ont également répondu présent à cette cérémonie. Il s’agit, entre autres, des membres du gouvernement, des présidents d’institutions, des chefs coutumiers et religieux, des chefs de missions diplomatiques et d’institutions internationales, ainsi qu’un public nombreux à dominance  féminine.  A l’instar de l’édition précédente,  cette 160e  célébration de la journée dédiée à la femme, a été marquée par trois faits majeurs ponctués d’allocutions, de la décoration de 22 personnes composées majoritairement de femmes responsables d’associations militant pour la cause de la femme, et d’un imposant défilé civil et militaire composé majoritairement de femmes. Pour la ministre de la Femme, de la solidarité nationale et de la famille, Laure Zongo,  cette journée, au-delà de son aspect festif, constitue une bonne opportunité pour les femmes de jeter un regard sur les acquis engrangés en matière de promotion et de protection des droits de la femme en vue de tracer des sillons pour l’atteinte de résultats. Cette année, la communauté internationale a placé la commémoration de cette journée sous le thème : « Les femmes dans un monde du travail en évolution : pour un monde 50-50 en 2020 ».

 

Exclusion de femmes : des chiffres qui font froid dans le dos

 

Si ce choix a été motivé par le constat qu’une très grande majorité de femmes travaille dans l’économie informelle, par exemple, au Burkina, force est de constater que chaque année, dans différentes localités, des personnes âgées, majoritairement des femmes, sont chassées de leurs foyers et ou de leurs familles car, accusées d’être des sorcières ou des « mangeuses d’âme ». Et les chiffres parlent d’eux-mêmes. A titre d’exemple,  à la date du 3 septembre dernier, a expliqué la ministre Laure Zongo, le Centre Delwendé de Tanghin enregistrait en son sein 255 victimes d’exclusion sociale dont 250 femmes. La Cour de Paspanga, quant à elle, enregistrait à la même date, 82 femmes victimes d’exclusion sociale. « Au 17 décembre 2016, 926 personnes, pour la plupart des femmes socialement exclues,  ont été enregistrées dans les 13 centres d’accueil et cours de solidarité et seulement 61 sont retournées en famille », a soutenu Mme Zongo.  Autant de chiffres qui démontrent une fois de plus, que  l’exclusion sociale, surtout féminine, reste un grand défi à relever, malgré les différentes actions menées jusque-là contre ce phénomène.  C’est pourquoi, cette année au Burkina, la réflexion de la commémoration de la  journée internationale de la femme a porté sur l’inclusion sociale des femmes à travers le thème : « La valeur morale de la personne humaine : responsabilité des communautés dans la lutte contre l’exclusion sociale des femmes ». En choisissant donc ce thème, le Burkina Faso place au centre de ses préoccupations majeures, l’épineuse problématique de l’exclusion sociale des femmes qui constitue  toujours une préoccupation majeure au plan national. Pour l’épouse du Chef de l’Etat, Sika Kaboré, l’objectif est donc de tirer une fois de plus la sonnette d’alarme sur ce fait qui constitue une entrave à la jouissance des droits de l’autre moitié du ciel. Pour elle, le thème interpelle, d’une part, à la réflexion de tous les acteurs sur cette problématique, mais vise aussi à sensibiliser toutes les couches sociales à l’abandon de cette pratique et au respect de la valeur humaine des femmes d’autre part.

 

Des mesures contre l’exclusion sociale

 

Dans le cadre de cette lutte où chacun doit jouer sa partition, le gouvernement burkinabè, pour sa part, a pris des mesures visant à réduire considérablement cette pratique. Selon la ministre de la Femme, de la solidarité nationale et de la famille, Laure Zongo, ces actions s’arriment aux instruments, aux plans nationaux et internationaux, notamment les Objectifs de développement durable (ODD) dont certains sont en rapport avec la protection et la promotion de la femme, notamment les ODD 5 qui appellent à une égalité de sexes et à une autonomisation de toutes les femmes et filles. Au titre de celles-ci, elle a énuméré la création d’un Secrétariat d’Etat en charge de la lutte contre l’exclusion sociale au plan institutionnel, l’opérationnalisation du centre de prise en charge des victimes de violences basées sur le genre, l’adoption, au niveau législatif, de lois portant, entre autres, prévention, répression et réparation des violences à l’égard des femmes et des filles et prise en charge des victimes, l’adoption de la loi portant protection et promotion des droits des personnes âgées, etc. Mais bien avant l’allocution de la ministre Laure Zongo,  le représentant des parrains, Moïse Napon, par ailleurs président du Conseil économique et social (CES), a, à l’image du représentant du maire de la commune de Ouagadougou, de la représentante des femmes et du représentant des Partenaires techniques et financiers,  salué la pertinence du thème choisi par le Burkina pour commémorer  cette 160e Journée internationale de la femme. Pour lui, la persistance des actes de violences caractérisés par des allégations de sorcellerie, de mariages précoces, interpelle tous sur les efforts qui doivent être consentis pour l’amélioration des conditions de vie de la femme.  Le clou de la cérémonie a été marqué par la décoration de 22 personnes, composées majoritairement de femmes responsables d’associations militant pour la cause de la femme. A la suite de cette reconnaissance nationale, le public a eu droit à un défilé civilo-militaire ouvert par le complexe scolaire Belemtissé. Coté civil, associations, mouvements et regroupements de femmes de la région du Centre ont chacun présenté  la potentialité de sa localité et l’association qui aura le plus été applaudie fut celle de Saaba qui a défilé avec une tête d’âne.

 

Mamouda TANKOANO

 

 


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