HomeA la uneJOURNEE INTERNATIONALE DE LA FEMME : Vers la suppression de la célébration tournante du 8 MARS

JOURNEE INTERNATIONALE DE LA FEMME : Vers la suppression de la célébration tournante du 8 MARS


« Entreprenariat agricole des femmes : obstacles, défis et perspectives ». C’est sous ce thème que les femmes du Burkina Faso célébreront, le 8 mars prochain, la Journée internationale de la femme. En prélude à cette célébration, la ministre de la Femme, de la solidarité nationale et de la famille, a rencontré la presse pour échanger avec elle sur l’organisation de cet événement. C’était le 25 février 2016 à Ouagadougou. D’importantes innovations seront observées à l’occasion, au nombre desquelles la suppression de la célébration tournante de la Journée, la suppression du lancement de la Semaine de la femme qui engendre, selon la première responsable du département, beaucoup de dépenses et dont l’impact n’est pas forcément perceptible.

Les femmes du Burkina Faso, à l’instar de celles du monde entier, célèbreront le 8 Mars prochain, la 159e Journée internationale de la femme sous le thème : « Entreprenariat agricole des femmes : obstacles, défis et perspectives ». Sur le plan international, l’Organisation des Nations Unies (ONU) invite les nations à porter la réflexion sur le thème : « Planète 50-50 d’ici à 2030 : franchissons le pas pour l’égalité des sexes ». Pour informer les journalistes et partant, la population, sur l’organisation de cette célébration, la ministre de la Femme, de la solidarité nationale et de la famille, Laure Zongo/Hien, était face à la presse le 25 février dernier. Selon la ministre, ce thème se justifie par le fait que l’entreprenariat féminin constitue un moteur de croissance économique et de création d’emplois au Burkina Faso. Il contribue à environ 70% à la formation du produit intérieur brut. Cependant, le diagnostic de ce secteur montre, a souligné la ministre, que les femmes sont confrontées aux difficultés d’accès aux ressources financières, à la terre, aux semences, aux technologies, aux pesanteurs socio-culturelles, aux difficultés d’accès à l’éducation et à la formation professionnelle.
Pour cette année 2016, la célébration nationale est prévue pour se tenir à Ouagadougou, mais il y aura également des cérémonies dans toutes les communes, provinces et régions. Elle sera placée sous le patronage de la Première Dame Sika Bela Kaboré, épouse du président du Faso. Plusieurs activités sont inscrites au menu de cette Journée, au nombre desquelles une conférence publique sur le thème principal et des débats sur deux sous-thèmes dont le premier est « Accès des femmes aux facteurs de production : bilan et perspectives » et le deuxième : « Accès aux marchés : quelles stratégies pour la compétitivité des produits agricoles des femmes ? » Outre ces rencontres, il est également prévu une cérémonie collective de mariage, la réalisation et la diffusion d’émissions radio télévisées sur le thème de la journée, l’organisation d’un concours de la meilleure femme entrepreneure agricole, des activités culturelles et touristiques, des activités sanitaires telles que les dépistages de cancers féminins, l’organisation d’une exposition-vente de produits des femmes, des décorations d’hommes et de femmes qui se sont illustrés dans le domaine de la promotion de la femme burkinabè, des remises de technologies, etc. A cela s’ajoute l’organisation d’une visite guidée d’entreprisesagricoles de femmes afin d’encourager les femmes qui se distinguent dans ce domaine.

De l’utilisation du Faso Dan Fani

La ministre a souligné que le 8 Mars 2016 connaîtra des innovations portant entre autres sur le recadrage de certaines activités, notamment la suppression de la célébration tournante de la journée, la suppression du lancement de la semaine de la femme qui engendre, selon elle, beaucoup de dépenses et dont l’impact n’est pas forcément perceptible. Elle a par ailleurs réitéré l’invite du gouvernement au port du Faso Dan Fani comme tenue officielle. Cela, afin de valoriser le travail des tisseuses et contribuer à générer des revenus aux groupes socio-professionnels de femmes. Pour Laure Zongo/Hien, le 8 Mars n’est pas seulement l’affaire de son département ou des femmes, mais de tous ceux qui sont soucieux du développement harmonieux du Burkina Faso. C’est pourquoi elle a invité tout un chacun à contribuer, à son niveau, à la réflexion sur le thème. Madame Zongo n’a pas manqué de saluer l’accompagnement dont bénéficie son département de la part des médias et d’espérer que ce partenariat se renforce. Répondant aux nombreuses interrogations des journalistes, la ministre a, entre autres, signifié que le gouvernement a manqué de prendre une mesure pour protéger la décision selon laquelle le Faso Dan Fani sera le pagne officiel du 8 Mars 2016 ; ce qui explique la présence du pagne industriel sur le marché. « Que chacun et chacune porte son Faso Dan Fani, qu’il soit vieux ou neuf », a-t-elle déclaré. A son avis, le coût du pagne est élevé parce que le fil est cher ; une situation due au fait qu’il n’existe qu’une seule filature au Burkina Faso. Pour y remédier, l’on pourrait voir dans quelle mesure le pays peut avoir plusieurs filatures. Elle a aussi relevé que le choix de la Première Dame comme patronne de la célébration n’est nullement une perpétuation de ce qui se faisait sous le régime Compaoré où Chantal Compaoré présidait toujours la cérémonie. Les journalistes ont voulu savoir si quelque chose de particulier sera fait pour rendre hommage aux femmes tombées lors de l’insurrection des 30 et 31 octobre et les attentats du 15 janvier dernier. Et la ministre de répondre : « l’hommage le plus mérité que nous pourrons leur rendre, c’est à travers nos actions de tous les jours. Nous devons travailler à préserver la démocratie. »
Christine SAWADOGO


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