JOURNEE MONDIALE DE LA LIBERTE DE LA PRESSE : Ces pays de la torture et de la potence !
Le 3 mai est célébrée, comme chaque année, la Journée mondiale de la liberté de la presse. Une journée à l’occasion de laquelle Reporters Sans Frontières (RSF) fait le bilan de santé de la liberté de la presse dans le monde en procédant au classement des pays selon leur niveau d’égards vis-à-vis de cette liberté sacrée, tant elle est consubstantielle à la démocratie et à la bonne gouvernance. Au plan national, le thème retenu cette année est : «La presse burkinabè face au renouveau démocratique ». Dans le dernier rapport 2015 de RSF, le pays des Hommes intègres est classé 42e mondial sur 180. Il occupe la 5e place en Afrique alors qu’en 2015, il figurait à la 46e place. Un progrès prodigieux s’il en est, qui fait non seulement la fierté des médias du Burkina, mais certainement aussi de ses gouvernants. En somme, la fierté de tout un peuple. En ce jour de célébration, comment ne pas avoir une pensée pour tous ces journalistes malmenés, opprimés, tombés sous les balles assassines des satrapes, en particulier pour ces Hommes de médias d’Afrique qui exercent ce métier la peur au ventre ? Si, dans certains pays du continent, les porteurs de caméras, de micros et autres scribouillards ne sont pas définitivement réduits au silence, ils se voient bien souvent poussés à l’exil, du fait de conditions d’exercice des plus périlleuses de ce noble métier. On pense au Burundi, à l’Erythrée, à la Gambie, à la Somalie, etc. Bref, à tous ces pays de dictatures brutes ou sophistiquées où le journaliste devient un ennemi à abattre dès lors qu’il ne partage pas la même opinion que le satrape. A tous ces pays où le journaliste qui a fait le choix de la vérité au détriment du mensonge et de la flagornerie dont raffolent les dictateurs, se voit constamment sur le fil du rasoir quand il n’a pas été mortellement entaillé. Quant à la presse burkinabè, elle a assurément fière allure, et c’est peu dire. Même si force est de reconnaître qu’elle doit aujourd’hui cette place de choix à sa lutte acharnée pour la conquête de sa liberté, sur fond de sacrifices dont le plus emblématique aura été le drame de Sapouy en décembre 1998.
On ne se construit pas une bonne image en traînant la triste réputation de casseur invétéré de médias
Après la pluie, le beau temps, pourrait-on dire, même si, il est vrai, rien n’est jamais définitivement acquis. Cela dit, ce nouveau rapport vient encore remettre au goût du jour, les attaques dont les journalistes continuent d’être les cibles à travers le monde. Une bien triste réalité, celle toute cruelle qui peut amener à se poser la question suivante : quel sort auraient réservé Pierre NKurunziza, Idriss Deby, Isaias Afwerki, Joseph Kabila, Yaya Jammeh et autres, aux journalistes burkinabè, s’ils avaient eu le malheur de naître sur leur sol ? La réponse est claire : l’exil, la torture, la potence. Oui, ils seraient depuis longtemps six pieds sous terre ou, pour les plus chanceux, écrasés comme des cancrelats ou encore en train de subir les rigueurs de la prison. Car, c’est connu, ces gens-là n’aiment pas qu’on ne pense pas comme eux. Ils exècrent les médias qui étalent leurs tares, leurs travers et autres lubies. Bref, ils ne souffrent pas la moindre contestation. Comme s’ils étaient les plus intelligents, les plus vertueux et qu’en dehors d’eux, il n’y a point de vérité ni de salut ! De véritables prédateurs de la liberté de la presse s’il en est. Il est vrai que le fait d’être épinglés comme mauvais élèves en matière de respect de la liberté de presse, les laisse de marbre. Mais ils oublient une chose : on ne se construit pas une bonne image en traînant la triste réputation de casseur invétéré de médias et de journalistes.
Par Cheick Beldh’or SIGUE