HomeA la uneJOURNEE MONDIALE DE LUTTE CONTRE LE PALUDISME : Tant que ce fléau continuera à décimer majoritairement les nègres…

JOURNEE MONDIALE DE LUTTE CONTRE LE PALUDISME : Tant que ce fléau continuera à décimer majoritairement les nègres…


Savez-vous à quel événement d’envergure mondiale renvoie la date du 25 avril ? Face à cette question, il est fort probable que bien des Africains n’y voient que dalle. Pourtant, cette date est dédiée à la lutte contre un fléau qui fait trop de dégâts sur le continent noir. Ce fléau- là, c’est le paludisme. Chaque année, l’Organisation des Nations unies consacre la journée du 25 avril à la lutte contre le paludisme. Le thème de la journée est le suivant : « Innover pour réduire la charge du paludisme et sauver des vies ». Le thème en dit long sur l’urgence à innover et à investir pour réduire de manière significative, les décès liés à cette pathologie. Car, elle continue de tuer massivement. Et c’est en Afrique surtout qu’elle sévit le plus. En effet, en 2019, la maladie a touché 229 millions de personnes dans le monde, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et causé 409 000 décès, dont 94% en Afrique et 67% concernent des enfants de moins de 5 ans. En 2020, 630 000 personnes, essentiellement des enfants vivant en Afrique, ont succombé au paludisme. Ces chiffres font froid dans le dos. Et l’on est d’autant plus sous le choc que les personnes qui payent le plus un tribut à cette maladie, sont les femmes enceintes et les enfants de 0 à 5 ans. Pour contrer la maladie en Afrique, des armes sont déployées : moustiquaires imprégnées d’insecticide, répulsifs, traitements préventifs et médicaments curatifs. Ces moyens, malheureusement, ne sont pas suffisamment déployés pour inverser les chiffres. Un premier vaccin, destiné aux enfants, testé dans trois pays africains et efficace à 30%, devrait bientôt s’ajouter à ces armes.

 

A quand l’éradication de ce fléau ?

 

Mieux, pour la première fois, un nouveau  candidat-vaccin conçu  par l’université d’Oxford et coordonné par le professeur Adrian Hill et le professeur burkinabè, Halidou Tinto, a montré une efficacité de 71% à 77% sur une population d’enfants africains, après un suivi de douze mois. Tous ces efforts pour vaincre la maladie sont à saluer à leur juste valeur. Mais, l’on peut avoir l’impression que la riposte au paludisme n’est pas à la hauteur de l’ampleur et de la  gravité du péril. En tout cas, le monde en général et l’Occident en particulier, ne lui ont pas accordé la même volonté de le combattre que celle dont il a fait  montre  dans la lutte contre le Covid-19. En effet, face aux hécatombes causées en Chine, en Russie, aux Etats-Unis et en Europe par le Covid-19, les pouvoirs publics n’ont pas hésité, un seul instant, à délier les cordons de la bourse à l’effet de vaincre le fléau. Ainsi, en moins de deux ans, sont apparus sur le marché, une foultitude de vaccins. Comme la  course à l’armement, les pays occidentaux, la Chine et la Russie se sont livrés à une course aux vaccins contre le Covid-19. Et les résultats n’ont pas tardé à suivre, au point  que  dans certains pays aujourd’hui, le fléau, même s’il n’a pas complètement disparu, ne constitue plus véritablement une préoccupation majeure. De ce point de vue, l’on peut légitimement se poser la question suivante : pourquoi tous ces pays qui ont pratiquement vaincu le Covid-19 en  un temps record, n’ont-ils pas déployé la même énergie et le même génie pour venir à  bout du paludisme ? Sans forcément vouloir leur faire le reproche d’être racistes, l’on peut, en guise de réponse, dire ceci : le paludisme n’est pas une préoccupation chez eux, comme il l’est en Afrique et dans les régions chaudes d’Asie. Les hécatombes des nègres, causées chaque année que Dieu fait, par le paludisme et cela depuis la nuit des temps, sont le cadet de leurs soucis. Bien sûr, il ne manque pas de personnes généreuses dans ces pays, qui financent parfois des travaux de recherches sur le palu en Afrique. Mais ce genre d’initiatives ne suffisent pas pour vaincre le palu. A la question donc de savoir à quand l’éradication de ce fléau, on peut répondre de la manière suivante : il sera éradiqué le jour où les pays qui en souffrent le plus et l’Occident, en feront une vraie préoccupation. Cela dit, les dirigeants des pays qui souffrent le plus de la maladie, doivent mettre un point d’honneur à accompagner véritablement les chercheurs à concevoir des vaccins efficaces. Et des chercheurs de haut niveau, il n’en manque pas en Afrique. Mieux, nos chercheurs cherchent et trouvent. Et parallèlement à cela, on doit promouvoir et financer les savoirs endogènes en lien avec la lutte contre le fléau. Un pays comme la Chine a su jouer sur les deux tableaux pour contrer bien des pathologies. Les  pays occidentaux doivent aussi véritablement mettre la main à la pâte en accordant le même intérêt que celui qu’ils ont accordé à la lutte contre le Covid-19. C’est à ce prix que les pays du Nord, en partenariat avec les pays du Sud, se montreront capables d’éradiquer le paludisme. En tout état de cause, tant que ce fléau continuera à décimer majoritairement les nègres, il ne disparaitra pas.

 

Sidzabda

 


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