LAC DE TENGRELA : Le procureur du Faso près le TGI de Banfora et deux sœurs religieuses trouvent la mort par noyade
Le procureur du Faso près le Tribunal de grande instance de Banfora a trouvé la mort par suite de noyade au lac de Tengrela, sis à une dizaine de kilomètres de Banfora, sur l’axe qui conduit à Sindou. C’était le 29 octobre 2016, dans l’après-midi. Selon des sources concordantes, le procureur Moussa Konaté s’y est rendu parce qu’il accompagnait son collègue juge d’instruction qui avait reçu la visite de deux sœurs religieuses dont sa grande sœur. En se rendant au lac de Tengrela ce 29 octobre 2016, pour une promenade, le procureur du Faso, près le Tribunal de grande instance de Banfora, Moussa Konaté, ne savait pas qu’il y avait rendez-vous avec la mort. Pourtant, atteste un de ses collègues de service du nom de Siaka Soulama, la baignade ne faisait pas partie des distractions préférées de l’infortuné. Selon ce dernier, c’est sur sollicitation de son collègue et ami juge d’instruction que le procureur s’est rendu ce jour au bord du lac.
A entendre Siaka Soulama, le juge d’instruction a reçu la visite de sa grande sœur qui est une religieuse du nom de Lydie Zidwemba et qui était accompagnée d’une autre sœur religieuse qu’on appelait Louise Kiemdé. Toutes les deux étaient de la communauté des sœurs de Saint François d’Assises de Kaya et plusieurs voix attestent qu’elles étaient venues également à une messe. Pour joindre la prière au tourisme et à la découverte de la région des Cascades, le juge d’instruction se propose de faire découvrir quelques sites touristiques à ses convives. Les circonstances du drame selon les témoignages recueillis sur place : le procureur, son collègue juge d’instruction, les deux sœurs religieuses et une fille du nom de Sagnon Abibata ont embarqué dans la même pirogue pour aller voir les hippopotames à l’autre rive du lac. Le parcours s’est déroulé sans grabuge aucun jusqu’au lieu où les pachydermes aquatiques se réfugient. Soudain, raconte Tou Abdoulaye le piroguier qui conduisait les 5 personnes, un hippopotame a surgi de l’eau et les passagers, sans exception ont été pris de panique. « Ils se sont alors tous amassés d’un seul côté, créant un déséquilibre qui a fait chaviré la barque. Nous sommes donc tous tombés dans l’eau mais malheureusement, tous les passagers ne savaient pas nager. Nous nous sommes débattus, mais malheureusement seuls moi, le juge d’instruction et Abibata Sagnon avons pu regagner la rive. Le procureur et les deux sœurs religieuses n’ont pas eu la chance de s’en tirer », relate Tou Abdoulaye après avoir longtemps hésité à nous répondre. Non loin de lui se trouvaient assis, les regards lointains et interrogateurs les deux autres rescapés. Une enquête est ouverte pour comprendre ce qui s’est réellement passé. Difficile d’arracher le moindre mot au juge d’instruction. La jeune fille quant à elle nous confie d’une voix toujours tremblante qu’elle n’a rien vu venir. « Je ne sais vraiment pas ce qui s’est passé. J’étais même en train de filmer la traversée du lac à l’aide d’une tablette. Je crois que c’est le juge d’instruction qui m’a aidé à sortir de l’eau et c’est en ce moment que j’ai réalisé que je venais d’échapper à la mort ». En ce moment, il était 17 heures passées. Le lieu du drame commençait à rassemblé du monde et il devenait de plus en plus difficile de circuler ou de retrouver son copain. Parmi ce beau monde se trouvaient le gouverneur Léontine Zagré, le Haut-commissaire de la Comoé Salimata Dabal, le SG de la région Boubakary Traoré, le président du conseil régional, le maire, les agents du TGI et des GSP, les habitants de Tengrela et le chef de ce village Siaka Koné. Interrogé, celui-ci confie qu’il y a au moins dix ans que le village a connu une situation de mort d’homme par noyade. Et de s’empresser de dire que ce drame commande que les mânes du village et les esprits du lac soient consultés pour permettre de comprendre ce qui vient de se produire. C’est au crépuscule qu’une équipe d’infirmiers marque son arrivée sur le théâtre du drame. C’était pour le constat légal. « Je m’attends à recevoir une réquisition » lance l’un d’eux à qui la police répond que le document est en route et qu’il peut procéder au constat. A l’aide d’une torche, le légiste examine les trois corps l’un après l’autre. Juste après le constat, autour de 20 heures, les trois dépouilles ont été placées dans le corbillard et conduites à la morgue du CHR de Banfora. Une file de voitures et de motos qui s’étend sur plus de 3 kilomètres les accompagnait. A la morgue où le ministre du transport, de la sécurité routière et de la mobilité urbaine Souleymane Soulama s’est joint aux autorités locales, le gouverneur a confié à la presse que ce drame est une lourde perte pour les familles des victimes, pour la région des Cascades et pour la Nation entière. « Quand on regarde à la jeunesse des victimes décédées, on sait qu’elles pouvaient servir encore pendant longtemps le pays ». Selon Léontine Zagré qui s’est exprimée les larmes aux yeux, une enquête est ouverte pour comprendre ce qui s’est réellement passé. C’est en 2012 que Moussa Konaté a pris fonction au TGI de Banfora en qualité de substitut du procureur. Il sera plus tard fait procureur après le départ de son prédécesseur. Son corps a été transféré dans son village natal, Sougouma dans la province du Kénédougou, le lendemain du drame où il a été inhumé.
Mamoudou TRAORE
ouedraogo
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Paix à l’âme des disparus.
2 novembre 2016