HomeA la uneLANCEMENT DU FONDS D’APPUI A LA PRESSE PRIVEE : Pour mieux structurer les entreprises de presse burkinabè

LANCEMENT DU FONDS D’APPUI A LA PRESSE PRIVEE : Pour mieux structurer les entreprises de presse burkinabè


Le ministre en charge de la Communication, Remis Fulgance Dandjinou, a procédé au lancement officiel des activités du Fonds d’appui à la presse privée (FAPP) le 18 octobre 2016, au siège de l’institution au quartier « Ouaga 2000 ». En présence des patrons de presse privée, des autorités administratives ou leurs représentants et des présidents d’institutions, la cérémonie marquant le début des activités du FAPP a été sobre.

 

 « La création du fonds d’appui à la presse privée est l’aboutissement d’un long processus de plaidoyer et de concertations entre le département en charge de la Communication, les organisations professionnelles des médias et, au plus haut sommet, l’Etat », a indiqué le ministre en charge de la Communication au cours de la cérémonie de lancement des activités du FAPP. Sa création, à son avis, matérialise la volonté de l’Etat de structurer durablement les entreprises de presse. « Mieux structurer l’appui de l’Etat au développement de la presse écrite, en ligne et audiovisuelle privée, afin d’assurer aux entreprises du secteur privé, des conditions favorables à l’exécution de leur mission de service public », tel est le but recherché à travers la mise en place du fonds, à entendre le ministre Remis Fulgance Dandjinou. Pour lui, le gouvernement entend par là, contribuer à la modernisation des infrastructures, l’équipement et l’accompagnement financier aux activités des médias, ce qui participe du développement de ces derniers. Si, comme l’a souligné le ministre, le FAPP va servir les subventions de l’Etat aux entreprises de presse privées et assurer la sous-traitance au niveau de la distribution de presse,  il y a qu’il financera ou cofinancera au profit des entreprises privées de presse écrite, de radiodiffusion sonore et télévisuelle, ainsi que des médias privés d’information publique en ligne, les activités suivantes : la formation, les études et conseils, le développement de la presse privée et les projets d’intérêt collectif des entreprises de presse privées et des organisations professionnelles des médias. Pour que le FAPP, « outil de développement des entreprises de presse privées », joue véritablement son rôle, le ministre a appelé les différents acteurs à une synergie d’action et à l’engagement, tout en les exhortant à se l’approprier, à œuvrer à son épanouissement « afin que vive la liberté de presse au Burkina Faso ». Le directeur de publication du quotidien privé « L’Observateur Paalga », Edouard Ouédraogo, s’est dit ému par la création du Fonds, car, dit-il, « ça fait près d’une vingtaine d’années que nous soutenons le plaidoyer pour la mise en place d’un fonds d’appui à la presse privée ». Depuis 1997, ajoute-t-il, l’Etat alloue un appui en espèces aux organes de presse écrite et audiovisuelle, ce qui, à son avis, constitue une forme d’aide aléatoire. Il a estimé qu’il fallait évoluer vers une aide plus structurante par la mise en place d’une structure permettant de financer des activités structurantes, qui profite de manière générale à l’ensemble de la presse écrite ou de l’audiovisuel. Le lancement des activités du FAPP comble, selon lui, une attente de plusieurs années.

 

Une initiative qui apportera des réponses aux réflexions sur le modèle économique de la presse

 

Les projets personnels que les journaux pourront présenter, les idées structurantes comme la mise en place d’une centrale d’achat, l’étude de faisabilité de messagerie pour la presse écrite, et l’achat d’une rotative de presse pour les impressions de l’ensemble de la presse privée écrite ou audiovisuelle, sont autant de projets structurants que le Fonds aidera à financer, selon les mots d’Edouard Ouédraogo. Et d’ajouter que le Fonds va bonifier les taux d’intérêts des prêts que les entreprises de presse pourront contracter  auprès des établissements financiers, et aussi servir de fonds de   garantie. Si le FAPP remplit bien ses missions, à son avis, il donnera un coup de fouet à l’ensemble de la profession. Pour Dr Cyriaque Paré, directeur du journal en ligne « Lefaso.net », les financements du FAPP permettront aux médias et entreprises de presse viables de prospérer, de s’épanouir réellement et d’occuper utilement  le secteur des médias en ligne. Il a salué ce qu’il a qualifié de « très bonne initiative qui apportera certaines réponses dans les réflexions sur le modèle économique de la presse en général et de la presse en ligne en particulier ». Le directeur général du FAPP, Bê Palm, a annoncé pour les jours à venir des échanges avec les acteurs du monde des médias. Il a estimé à 700 millions de F CFA, le montant alloué au Fonds pour ses missions. En lieu et place des 3 arrêtés conjoints de 2009 et 2011 sur la subvention de l’Etat à la presse privée,  une relecture des textes régissant ladite subvention a été faite en juillet 2016, pour produire un texte unique et harmonisé et prendre en compte les médias en ligne.

 

Lonsani SANOGO

 

 


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