HomeA la uneLE CFOP ET LA MAJORITE A KOSYAM : Pour peaufiner les positions en prélude au dialogue politique

LE CFOP ET LA MAJORITE A KOSYAM : Pour peaufiner les positions en prélude au dialogue politique


 

Des délégations des partis membres du chef de file de l’opposition (CFOP) et des membres de l’alliance des partis de la majorité présidentielle (APMP) respectivement conduites par Zéphirin Diabré et Clément Sawadogo, ont été reçues ce jeudi 4 avril par le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, dans le cadre d’un dialogue politique.

Le chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré, a repris langue, le jeudi 4 avril, avec les partis politiques membres du Chef de file de l’opposition (CFOP) ainsi qu’avec ceux de la majorité présidentielle dans le cadre d’un dialogue politique. Il s’est ainsi concerté, successivement, avec la délégation du Chef de file de l’opposition dans la matinée, puis avec la majorité présidentielle dans l’après-midi. Avec l’opposition, la concertation a duré environ 1h25mn. Et Zéphirin Diabré, chef de file de l’opposition, de faire savoir à la presse que «nous avons, en tant qu’opposition, répondu à une invitation du chef de l’Etat pour une concertation sur un certain nombre de points qui étaient inscrits dans l’ordre du jour de la correspondance que nous avons reçue.» Il s’agissait, essentiellement, de l’adoption de la Constitution et des élections de 2020, avait au préalable précisé Siméon Sawadogo, le ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la cohésion sociale. Mais, eu égard à la situation que traverse le pays aujourd’hui, l’opposition entend aller au-delà de ces questions, à en croire Zéphirin Diabré, pour aborder d’autres difficultés auxquelles le Burkina Faso est confronté. « Notre pays traverse des difficultés et pour les affronter, il est bon que l’ensemble de la classe politique puisse, non seulement de manière consensuelle identifier les problèmes, mais s’asseoir pour échanger autour de ces questions-là », a relevé le chef de file de l’opposition tout en indiquant que la rencontre du jour n’est que préparatoire et qu’elle sera suivie par « une autre dans laquelle nous rentrerons dans le fond des débats du dialogue politique ». Puis, il fait savoir que « la rencontre dédiée principalement au dialogue politique qui associera aussi la majorité, se tiendra avant la fin du mois d’avril, à une date qui a besoin d’être concertée avec toutes les parties. » Et d’ici-là, « le peaufinement des opinions et des positions sera fait, il sera donc possible pour nous, et pour les autres différentes parties de renter donc dans le fond des débats », a-t-il avancé.

Exprimer la sincère compassion à toutes les familles qui ont perdu des membres à Arbinda, à Zoaga

C’est dire donc que tous ceux qui piaffaient d’impatience de savoir si cette rencontre a été une foire d’empoigne entre le chef de l’Etat et l’opposition, doivent encore attendre. Mieux, les circonstances ont dû amener le CFOP et le gouvernement à se montrer solidaires pour condamner les drames de Arbinda et de Zoaga. Si le ministre en charge de la cohésion sociale a présenté les condoléances de toute la nation et du gouvernement aux familles éplorées des localités de Arbinda et de Zoaga et souhaité un prompt rétablissement à l’ensemble des blessés, le chef de file de l’opposition n’a pas manqué, à son tour, de s’incliner devant la mémoire des personnes atrocement tuées dans les deux localités. « Je voudrais, au nom de l’opposition politique, a-t-il annoncé, m’associer fortement aux condoléances qui ont été exprimées ici par le ministre d’Etat suite aux événements tragiques et très douloureux qui se sont déroulés à la fois à Arbinda et à Zoaga ; s’ils n’ont pas la même origine, ils ont malheureusement abouti au même type de drames avec des vies humaines sauvagement arrachées, des familles meurtries et dans le deuil.» Il poursuit en faisant savoir qu’« il y a malheureusement dans notre pays, depuis quelque temps, un certain nombre d’événements de cette nature-là qui nous interpellent très fortement sur notre vécu ensemble allié à notre combat contre le terrorisme. » Tout en soulignant que par rapport au combat contre le terrorisme « l’engagement de l’opposition n’a jamais fait l’ombre d’un moindre doute et notre soutien ferme et indéfectible aux forces de défense et de sécurité a toujours été réaffirmé et nous ne pouvons qu’exhorter le gouvernement à faire en sorte que l’ensemble des mesures qui permettent aux éléments des FDS de vaincre ce mal continuent d’être mises à leur disposition », Zéphirin Diabré n’a, cependant, pas manqué d’interpeller le gouvernement sur sa responsabilité particulière dans les affrontements intercommunautaires en ne faisant pas prévaloir la justice. « Nous sommes tous inquiets de ce que notre pays qui était un havre de paix et d’harmonie entre des dizaines d’ethnies, se retrouve aujourd’hui le théâtre d’affrontements que l’on ne saurait trop qualifier…. Il faut non seulement les condamner, mais aussi appeler largement les Burkinabè à avoir le sens de l’unité et de l’union. A ce niveau-là, il y a une responsabilité qui est collective de nous tous, mais il y a une qui est particulière et qui est celle du gouvernement. », a-t-il conclu.  Signalons qu’en plus de l’opposition politique, le président du Faso a rencontré dans l’après midi une délégation de la majorité présidentielle à qui il a livré le même message. « Le président du Faso a bien voulu recevoir une délégation des partis politiques de la majorité présidentielle. Il s’agissait, pour lui, de porter à notre connaissance un certain nombre de questions et de préoccupations qui sont à l’ordre du jour. Des questions qui sont d’ordre politique mais qui, au-delà, concernent la vie de la Nation. En ce qui concerne les questions d’ordre politique, le président nous a donné des informations le plus largement possible sur un certain nombre de questions sur lesquelles il souhaite réunir un consensus de l’ensemble des acteurs politiques », a confié Clément Sawadogo, vice-président du MPP et président de l’Alliance des partis de la majorité présidentielle (APMP) à sa sortie d’audience. Il s’agit, selon lui, de la mise en œuvre du référendum constitutionnel sur la Constitution de la 5e République, de l’organisation des prochaines élections, présidentielle, législatives et municipales. Au delà de ces questions en lien avec la politique, celle de la sécurité a été discutée au cours des échanges. Ce fut l’occasion, pour l’APMP, de présenter ses condoléances aux familles éplorées dans les évènements de ces derniers jours. «  Nous voulons, en tant que partie de la majorité présentielle, exprimer notre sincère compassion à toutes ces familles qui ont perdu des membres à Arbinda, à Zoaga et éventuellement dans d’autres localités », a laissé entendre le chef de la délégation de la majorité présidentielle, Clément Sawadogo.

Drissa TRAORE et Issa SIGUIRE


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