LEGISLATIVES A MAURICE : Un happy-end !
Moins de 24 heures après la fermeture des bureaux de vote, les résultats des législatives à Maurice, sont connus. C’est l’Alliance du changement menée par Navin Ramgoalam, chef du parti travailliste, qui l’emporte largement devant le Premier ministre, Pravind Jugnauth. Ce dernier, avant même que les résultats ne soient rendus officiellement publics par l’instance électorale, a reconnu sa défaite. « Nous allons vers une défaite, et c’est encore plus clair que l’Alliance Lepep (qu’il dirige) va vers une grande défaite pour l’ensemble. La population a choisi une autre équipe », a-t-il déclaré à la presse. Lui qui, fort de l’accord historique entre Maurice et Londres sur la souveraineté de l’archipel des Chagos, croyait beaucoup en ses chances de se succéder à lui-même. Mais les électeurs ont préféré le camp adverse de l’ex-Premier ministre, qui a privilégié les enjeux quotidiens, notamment le pouvoir d’achat, la lutte contre la drogue, le respect des institutions, etc. C’est donc clair. Le peuple mauricien a sifflé la fin du match électoral. Il n’y a plus rien à redire si ce n’est saluer la maturité et le sens de responsabilités dont ont fait montre les acteurs politiques.
Il ne reste plus qu’à encourager les acteurs politiques mauriciens à maintenir le cap
C’est tout à leur honneur. Surtout que dans le cas d’espèce, le parti au pouvoir et ses alliés ont eux-mêmes reconnu leur défaite, et félicité le vainqueur. Dans un continent où le mot d’ordre est de ne pas organiser des élections pour les perdre, la démarche du Premier ministre mauricien mérite d’être relevée et magnifiée ; tant elle ne court pas les rues. Bien au contraire, la tendance est à la manipulation des résultats avec ce que cela provoque comme conséquences : contestation électorale, violences politiques, déchirures sociales, etc. Ces cas sont surtout légion dans les pays francophones où bien des dirigeants, refusant de s’imaginer une autre vie en dehors du pouvoir, rusent avec la démocratie, quand ils ne s’en soucient pas comme d’une guigne. Les exemples sont si nombreux que l’on ne saurait les citer exhaustivement au risque d’en perdre l’haleine. Cela dit, il ne reste plus qu’à encourager les acteurs politiques mauriciens à maintenir le cap de sorte à ne pas brader les acquis démocratiques dans leur pays connu pour être une nation politiquement et économiquement stable. Et pour cela, force doit, toujours et à toute épreuve, rester aux institutions.
B.O