LES ELEPHANTS ET LE MONDIAL 2014 Le poids de la responsabilité
Le mondial brésilien bat actuellement son plein et la Côte d’Ivoire bat le Japon ! Extase en Afrique ! Les deux coups de tête victorieux de Wilfried Bony et Gervinho ont poussé la Côte d’Ivoire et toute l’Afrique au rêve : franchir le premier tour de cette 20e Coupe du monde. On ne le dira jamais assez, le football est une véritable drogue, un phénomène qui rassemble amis et ennemis, opposition et pouvoir ! Quand le Nigeria va entrer en scène, on oubliera momentanément les « filles de Boko Haram ». Seules la guerre et le football peuvent rassembler un peuple.
La victoire de la Côte d’Ivoire rassemble
Lorsqu’on observe la joie née de cette belle victoire des Eléphants, le 15 juin dernier au Brésil, en Côte d’Ivoire comme partout ailleurs en Afrique, on ne peut que dire que ADO a trouvé sa « solution » pour ajourner certains problèmes en Côte d’Ivoire. Le foot tue momentanément le virus des revendications. C’est là une victoire pour le président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara. Double victoire pour ADO quand on se rappelle que cette victoire des Eléphants intervient au lendemain de la confirmation des charges retenues contre l’ancien président Laurent Gbagbo par la chambre préliminaire de la Cour pénale internationale (CPI). De fait, on ne le sait que trop bien, les hommes politiques utilisent le sport. Le sport a toujours été un objet de manipulation politique et idéologique. On se souvient que lors de la dernière Coupe d’Afrique des Nations (CAN), certains Ivoiriens, pour des raisons politiques, ne souhaitaient pas de sacre pour les Eléphants. On imagine aisément dans quelle peau sont certains Ivoiriens qui ne portent pas ADO dans leur cœur.
Que serait-il advenu si les Eléphants avaient raté leur premier match ? Au-delà de toute considération, c’est la Côte d’Ivoire qui gagne, c’est l’Afrique qui a triomphé. Cette précieuse victoire est d’une symbolique implacable pour le groupe de Didier Drogba et pour l’Afrique tout entière. Le football réconcilie. La victoire de la Côte d’Ivoire rassemble.
Cette génération mérite de quitter la scène en apothéose
Cette belle entrée en matière des Eléphants dans ce mondial brésilien est un signe d’espoir pour tout un continent. La victoire contre le Japon est certes une fierté et un honneur, mais la responsabilité des Eléphants dans cette coupe du monde est lourde. De tous les représentants à cette rencontre des meilleurs du football mondial, la Côte d’Ivoire reste le grand espoir du continent noir. Ce poids de la responsabilité est lourd à porter et le groupe de Yaya Touré en est conscient. Il ne doit pas décevoir, surtout que cette 20e coupe du monde est la dernière pour Didier Drogba et nombre de ses camarades. Cette génération de Drogba mérite de quitter la scène de la sélection nationale en apothéose. Car l’équipe ivoirienne a toujours été, exception faite de 1992, une reine sans couronne. Il est temps pour elle de s’affirmer pour l’honneur de la Côte d’Ivoire et pour celui de l’Afrique. Le Japon est un obstacle franchi. La Colombie qui reste aussi sur une victoire sera une vraie embûche que la Côte d’Ivoire devra savoir surmonter. Elle en a même l’obligation si elle ne veut pas se mettre la pression lors du 3e match contre la Grèce. A la suite de cette brillante victoire, la place de l’espoir se confirme. Le coup est jouable. La Côte d’Ivoire devra tout faire pour éviter de plonger tout un continent dans la déception… Rien n’est encore fait. Les Eléphants doivent davantage barrir devant les Colombiens pour laisser l’Afrique en délire. C’est une mission que ces vaillants représentants de l’Afrique doivent assumer avec honneur et fierté.
Alexandre Le Grand ROUAMBA
