HomeBaromètreLETTRE OUVERTE AU MEDIATEUR DU FASO:« Je m’interroge sur la pertinence des missions de cette institution que vous dirigez »

LETTRE OUVERTE AU MEDIATEUR DU FASO:« Je m’interroge sur la pertinence des missions de cette institution que vous dirigez »


Dans la présente lettre ouverte adressée au Médiateur du Faso, son auteur, Karim Ouédraogo, s’indigne du traitement réservé à son dossier soumis à ladite institution. Autrement dit, Karim Ouédraogo n’est pas du tout satisfait de la réponse que le Médiateur du Faso a apportée à son dossier. Lisez !

 

« Par lettre N°2014-188/MEDIA-FA/SG/BCE du 2 juin 2014, vous m’informiez de ce qui suit : « Par réclamation en date du 30 août 2013, vous avez sollicité ma médiation pour obtenir le remboursement de la somme de huit cent soixante-treize mille cinq cent cinquante-huit (873 558) francs CFA qui, selon vous, aurait été injustement précomptée sur votre salaire de janvier 2010 à juin 2012. »

Dans ce cadre, j’ai, par lettre n°2014-063 /MEDIA-FA/SG/BCE du 24 janvier 2014, soumis votre requête à votre ministère pour examen.

Comme suite, l’Administration concernée m’a informé de ce qui suit à votre sujet par correspondance n°0568/MASSN/SG/DRH du 25 février 2014 : «  …… après étude de son dossier, je porte à votre connaissance que les coupures opérées sur son salaire correspondent bien à son abandon de poste allant du 1er octobre 2008 au 03 août 2009. Vous trouverez ci-joint les copies du communiqué de mise en demeure d’abandon de poste et la correspondance portant ordre de recettes du sus-nommé.

De ce qui précède, je suis au regret de procéder à la clôture de votre dossier au niveau de mes services.

Veuillez agréer Monsieur l’expression de mes sentiments distingués. »

A la lecture des lignes qui précèdent, je marque fondamentalement ma surprise assortie de doute quant à la pertinence de ce qui est établi.

En rappel, c’est à l’issue d’un contentieux administratif attesté par l’arrêt n°35 du 14 juin 2014 du Conseil d’Etat que j’ai saisi votre institution afin de m’appuyer à résoudre des injustices commises par l’administration à mon endroit pendant l’instruction du dossier. Je vous fais l’économie des détails.

Pour revenir à votre lettre, la première impression qui se dégage est le constat des insuffisances de votre institution en matière d’analyse et de lecture de la réglementation en vigueur censée être votre support de travail. La mission dévolue à tout médiateur est de jouer à la conciliation entre des parties en conflit dans l’esprit des textes en vigueur. Pourtant, la version donnée par l’administration est, pour votre structure, une parole d’évangile. Sinon, le minimum de compétences requises pour mener la médiation entre les administrés et l’Administration devrait vous inspirer à ne pas vous limiter à des communiqués d’abandon de poste. Je pense que le certificat de reprise de service de l’agent est aussi nécessaire et il ne me revient pas de vous apprendre le décret portant mise en demeure des agents de la Fonction publique. Pour votre gouverne, je n’ai pas abandonné mon poste pendant une durée de dix (10) mois comme mentionné dans votre lettre. Pendant trente- six (36) mois, soit d’octobre 2008 à septembre 2011, je suis resté sans situation administrative. Aussi, je m’interroge sérieusement sur la pertinence des missions de cette institution que vous dirigez et en laquelle j’ai cru jusqu’à ma réception liée à votre récente correspondance.

Madame le Médiateur du Faso,

J’ai saisi votre institution car le dossier de réclamation que j’ai adressé au ministère de l’Economie et des finances pour le remboursement des sommes injustement précomptées sur mon traitement salarial connaissait des difficultés. En fin mars 2014, le service de la solde m’informait de l’effectivité du remboursement intégral de la somme réclamée que j’ai personnellement constatée. Dans votre lettre, vous me présentezvos regrets de « procéder à la clôture de mon dossier ». Votre conclusion traduit le mépris et la négligence que vous aviez réservés à mon dossier et par ricochet au traitement des dossiers des administrés que nous sommes. Comment mon dossier peut-il connaître un dénouement sans que vous ne soyez informée si tant est que la rigueur et le sérieux sont les maîtres mots de cette institution qui me fait douter à présent.

Madame le médiateur,

Chaque année, un rapport de votre institution est remis au Président du Faso sous votre « bonne conduite ». J’imagine que sur la liste des dossiers qui n’ont pas connu de suite, le mien y figure à en croire votre correspondance. Si tel est le cas, le fond de vos rapports est à revoir car, de par mon expérience, le peuple burkinabè a bien des raisons de ne plus vous faire confiance. J’ai toujours appris que les institutions du Burkina Faso étaient fortes et crédibles. Vous aviez fait une démonstration contraire. J’ai cru cependant en vous pendant longtemps, même très longtemps.

Madame le Médiateur du Faso,

Juste une traduction de ma surprise quant à votre correspondance. »

Karim OUEDRAOGO,

Attaché d’éducation spécialisée en service à la direction régionale de l’Action sociale et de la solidarité nationale du Nord


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