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LETTRE OUVERTE AU PM SUR LA RELECTURE DES TEXTES DE LA CAMEG : « Excellence, le SYNTSHA vient auprès de vous pour connaître la vérité »


 

 

Dans la lettre ouverte ci-dessous au Premier ministre, chef du gouvernement, le syndicat des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) dit vouloir connaître la vérité sur le processus de relecture des textes de la CAMEG. Ledit syndicat rappelle que sa position n’a pas varié. Car, pour lui, « l’Etat doit diriger et décider de tout à la CAMEG ». Lisez plutôt !

 

Excellence Monsieur le Premier ministre,

Le 13 mars 2017, aux termes d’une année de lutte, le SYNTSHA obtenait la signature d’un protocole d’accord avec votre gouvernement de l’époque, autour de notre plate-forme revendicative déposée la première fois auprès du ministère de la Santé, le 18 avril 2016. Parmi les points de revendication, il y avait la question du statut de la CAMEG à propos duquel le gouvernement s’est engagé en ces termes : « Le gouvernement s’engage à préserver les acquis des travailleurs de la CAMEG dans la relecture des textes organisant cette structure. Il s’engage également à ce que la forme juridique de la CAMEG corresponde aux intérêts du système de santé, c’est-à-dire une structure publique. Une commission sera mise en place d’ici le 30 avril 2017 pour préciser le statut de la CAMEG. Le SYNTSHA sera associé. » (cf. protocole d’accord gouvernement-SYNTSHA du 13 mars 2017 point 2, page 24). Dans le cadre du processus de relecture des textes de la CAMEG, le 29 novembre 2017, une délégation de notre syndicat a pris part à une séance de travail organisée par la coordination du Comité de relecture des textes de la CAMEG sous la direction de M. le Secrétaire général du Premier ministère, du directeur général par intérim de la CAMEG et d’un juriste. Cette séance de travail appelée « audition », fait suite à la rencontre du SYNTSHA avec le directeur général par intérim du 17/10/2017, rencontre autour de laquelle nous avons été informés que le processus de relecture serait le suivant :

– audition des acteurs ;

– rédaction des Termes de  référence (TDR) de l’atelier de relecture ;

– tenue de l’atelier qui devrait échanger surtout autour des points de divergence qui existeraient entre les acteurs auditionnés.

Mais à notre grand étonnement, le rapport de synthèse des auditions qui nous est parvenu, était pratiquement une injure à notre intelligence, tellement elle était partiale. Nous y avons répondu par courrier (voir ci-joint) pour dénoncer cette façon cavalière de travailler sur une question si importante.Pendant que nous attendions les TDR pour la suite du processus, nous avons reçu des projets de textes déjà élaborés que l’on nous demandait d’amender. A cela également, nous avons répondu (voir une copie ci-joint) pour dénoncer la remise en cause flagrante du protocole d’accord cité plus haut.Le 26 mars 2018, nous avons de nouveau reçu une correspondance de M. le Secrétaire général du Premier ministère, président du Comité de coordination de la relecture des textes de la CAMEG qui vient sceller définitivement le sort du protocole d’accord gouvernement-SYNTSHA du 13 mars 2017. Cette lettre a suscité de notre part des observations et un rejet ferme transmis à qui de droit (voir copie ci-joint). Dans ce dernier courrier, au vu de l’importance du dialogue social prôné par vous et votre gouvernement, nous  y avons exprimé notre déception et notre indignation face à la remise en cause, par un Comité de travail, d’un accord signé entre le gouvernement et notre syndicat.

Excellence Monsieur le Premier ministre,

Par la présente, le SYNTSHA vient auprès de vous pour connaître la vérité dans ce dossier car le ministère de la Santé, approché, n’a pas pu nous donner satisfaction: est-ce vous qui avez mis en place le Comité de coordination de la relecture des textes de la CAMEG en lui attribuant le pouvoir de piétiner le protocole d’accord que votre gouvernement a librement signé  avec le SYNTSHA le 13 mars 2017? Sinon, pourquoi le président du Comité de coordination reste-t-il sourd à nos multiples rappels sur le cadre défini par le protocole d’accord pour la relecture des textes de la CAMEG ? Ou bien encore, est-ce l’expression de l’impuissance de votre gouvernement face aux membres et partisans de la CAMEG sous forme associative qui, ainsi, viennent de balayer d’un revers de la main un engagement du gouvernement du Burkina Faso ? En rappel, pour le SYNTSHA, l’option juste est celle de la CAMEG, société d’Etat qui vise à en faire une institution garante de la souveraineté nationale en matière d’approvisionnement du système de santé en produits pharmaceutiques, à l’image de la SONABHY (hydrocarbures, gaz butane), de l’ONEA (eau) et de la SONABEL (électricité). Un tel rôle ne saurait, en aucun cas, être confié selon nous à une association qui fait avant tout ses affaires. Cependant, l’option du SYNTSHA n’occulte en rien les défaillances des sociétés d’Etat, qui, en réalité ne sont pas liées à leur statut juridique, mais plutôt à leur gouvernance dont les tares proviennent de celles de l’Etat central dans sa mauvaise gouvernance du pays et du patrimoine public. Au nom du droit des citoyens à contrôler la gouvernance du pays, ils doivent veiller à une bonne gestion des sociétés d’Etat. Notre lutte actuelle autour du statut de la CAMEG n’est rien d’autre que la modeste contribution de notre syndicat à l’avènement d’une gouvernance vertueuse de notre pays.Pour le SYNTSHA donc, l’Etat doit diriger et décider de tout à la CAMEG, conformément à l’intérêt de l’ensemble du pays.

Recevez, Excellence Monsieur le Premier ministre, l’expression de notre haute considération.

Ampliation

BNC/CGT-B (ATCR)

 

Pissyamba OUEDRAOGO


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