HomeA la uneL’EX-PRESIDENT CONGOLAIS A GOMA : Kabila tombe le masque ?

L’EX-PRESIDENT CONGOLAIS A GOMA : Kabila tombe le masque ?


Les choses sont allées très vite en République démocratique du Congo (RDC). C’est le moins que l’on puisse dire. En effet, le 22 mai dernier, le Sénat a approuvé la levée de l’immunité de Joseph Kabila, ouvrant ainsi la  voie à des poursuites contre l’ex-président. Le lendemain, ce dernier contre-attaque en traitant son successeur Félix Tshisékédi de tous les noms d’oiseaux. Et pendant que les uns et les autres s’interrogeaient sur la stratégie qu’adopterait Kabila-fils, ce dernier est signalé à Goma, la capitale du Nord-Kivu désormais sous le contrôle de l’Alliance Fleuve Congo (AFC)/M23. L’information a été confirmée par le leader dudit mouvement et par des proches de Joseph Kabila. En procédant ainsi, ce dernier achève de convaincre même les plus sceptiques, qu’il est en intelligence avec l’AFC-M23 et son parrain rwandais. A preuve, il ressort que l’ex-président a transité par un pays de l’Afrique de l’Est avant de rejoindre Kigali ; d’où il a pu rallier Goma par la route. En fait, tout se passe comme si, accusé d’être à l’origine des malheurs de son pays, Joseph Kabila veut se conformer à un adage bien connu de notre terroir, qui suggère que « quand on te traite de berger, il faut savoir te comporter en berger en prenant le soin de te munir d’une houlette ». Visiblement, il n’a plus rien à perdre. Et tel un cabris mort, il est prêt à en découdre avec celui-là à qui il avait offert le pouvoir sur un plateau d’or, en 2018 et ce, dans les conditions que l’on sait.

 

La RDC est malade et a besoin d’une thérapie de choc

 

Qui donc pour sauver la RDC qui, faut-il le rappeler, est victime des querelles de chiffonniers de ses leaders politiques, chacun préférant voir midi à sa porte, plutôt que de privilégier l’intérêt supérieur de la Nation ? La question reste posée. Car, à l’allure où vont les choses, il faut craindre une radicalisation des positions pouvant conduire à une reprise des hostilités sur le terrain et ce, avec toutes les conséquences qui peuvent en découler. Malheureusement, ce sont les pauvres populations qui risquent encore de trinquer, elles qui, de guerre lasse, ne savent plus à quel groupe rebelle se vouer. A vrai dire, la RDC, en dépit de ses immenses ressources minières, est un géant au pied d’argile. Elle est malade et a besoin d’une thérapie de choc au risque de demeurer un objet de risée. C’est pourquoi, il urge pour les médecins, ou du moins pour les médiateurs en charge du dossier, de savoir poser le bon diagnostic. Il ne faut surtout pas commettre l’erreur de vouloir résoudre les problèmes au cas par cas. Il faut une solution holistique en vue d’espérer aller vers une paix durable. Et pour y arriver, il faudra que l’ensemble des acteurs, comme l’ont recommandé les religieux qui ont tenté en vain une médiation à  l’interne, dépassent leurs ego surdimensionnés en acceptant de se parler sans tabou. Cela permettra de crever l’abcès et d’aplanir toutes  les divergences de vues afin de rabibocher les Congolais. A défaut, tout autre option ne provoquera que l’effet d’un cautère sur une jambe de bois.

 

B.O


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