LIBERATION DE JEUNES LYCEENNES AU NIGERIA : Le résultat des dissensions au sein de Boko Haram ?
Vingt-et-une (21) filles des 276 lycéennes enlevées à Chibok, dans le Nord-Est du Nigeria, il y a plus de deux ans, par Boko Haram, ont été libérées. C’est ce qu’a déclaré l’un des porte-parole du président nigérian, Muhammadu Buhari, en la personne de Mallah Garba Shehu, pour qui cette libération est « le résultat des négociations entre l’administration nigériane et Boko Haram par l’intermédiaire de la Croix-Rouge et du gouvernement suisse ». Et de préciser que les 21 filles en question se trouvent actuellement entre les mains des responsables des services de sécurité qui, « dans peu de temps, communiqueront leurs noms ». Quelles sont les conditions de leur libération ? Y a-t-il eu paiement de rançon ? Difficile de répondre pour l’instant à ces interrogations. Mais on se rappelle qu’en janvier dernier, le gouvernement nigérian s’était dit disposé à négocier sans condition avec une « direction crédible » de Boko Haram pour obtenir la libération des 276 jeunes filles kidnappées. En tout cas, cette nouvelle ne pourra qu’apporter du baume au cœur des parents des victimes qui ne savaient plus qui des autorités nigérianes ou des djihadistes disait la vérité ; tant des fausses alertes, il y en a eu sur cette affaire des filles de Chibok. A maintes reprises, l’armée nigériane disait les avoir localisées, quand elle n’annonçait pas tout simplement leur libération. C’est pourquoi il faut espérer que cette fois-ci sera la bonne et qu’il ne s’agit pas là d’un autre canular visant à divertir l’opinion. Ce n’est pas impossible.
Il faudra se garder de tout triomphalisme
Car, l’armée nigériane est coutumière du fait, surtout que le président Buhari sera, aujourd’hui même, reçu en audience par la chancelière allemande, Angela Merkel, pour parler développement, migration et lutte contre le terrorisme. Rappelons-nous qu’à la veille de la visite du secrétaire d’Etat américain à Abuja, dans la capitale fédérale, le 23 août dernier, l’armée nigériane avait annoncé la libération de plusieurs centaines d’otages sans que l’on sache jusqu’à ce jour, si cela est vrai ou faux. C’est pourquoi il faudra, pour le moment, se garder de tout triomphalisme, tant l’armée nigériane excelle dans les volte-face parfois spectaculaires. C’est dire qu’il faut attendre de voir avant d’y croire, même si le contexte actuel marqué par les dissensions apparues au grand jour au sein de la secte, peuvent avoir facilité la libération des otages de Chibok. Car, faut-il le rappeler, le patron de Boko Haram, Abubakar Shekau, a été accusé par une partie de ses disciples de s’en prendre régulièrement aux enfants. Peut-être a-t-il voulu lâcher du lest en libérant une partie de ces jeunes filles innocentes dont le rapt avait provoqué un tollé mondial, en contrepartie sans doute, de la libération de prisonniers. Et c’est tant mieux, si tel est le cas. Reste maintenant à espérer que dans les jours à venir, interviendra la libération des autres lycéennes qui sont encore entre les serres des insurgés islamistes qui, si l’on en croit le porte-parole Mallah Garba Shehu, auront fait à ce jour, plus de 30 000 victimes.
B.O
