HomeA la uneLIBERATION DE SANDA OULD BOUMANA : Faut-il craindre une recrudescence de la violence au Mali ?

LIBERATION DE SANDA OULD BOUMANA : Faut-il craindre une recrudescence de la violence au Mali ?


 

Le timing laisse les analystes perplexes. Depuis le lundi 3 août 2015, l’ancien porte-parole du mouvement djihadiste Ansar Dine respire l’air de la liberté. Il s’agit de Sanda Ould Boumana, d’origine malienne, qui était détenu depuis deux ans en Mauritanie. Depuis sa libération, les supputations vont bon train par rapport aux conditions dans lesquelles elle est intervenue. Faut-il craindre que l’ex-prisonnier « terroriste » apporte sa pierre à l’amplification de la violence islamiste au Mali ? On ne saurait y répondre. On note seulement que pendant que Sanda sortait de prison, le camp militaire de Gourma Rharous essuyait tôt lundi, 3 août au matin, les tirs assassins de personnes dont il  ne fait aucun doute qu’il s’agit des fous de Dieu. Ils ont furtivement accompli leur sale et meurtrière besogne en laissant sur le carreau une dizaine de militaires sans vie, tous provenant des rangs de la Garde nationale. Ils ont encore semé la mort, ces assoiffés de sang qui passent chaque jour à côté de la plaque des connaissances coraniques. Depuis le mois de janvier, c’est le bilan macabre le plus lourd enregistré par l’armée malienne. On peut, dès lors, parler de regain de tensions dans cette région de Tombouctou, de plus en plus infestée par les djihadistes depuis la mi-juillet. Il s’agit là  d’un contexte sécuritaire nouveau, qui est en tragique déphasage avec l’accord de paix signé le 15 mai dernier par les autorités de Bamako et le 20 juin par la rébellion. Ce drame est consécutif à celui de samedi dernier où deux soldats maliens avaient été refroidis par les balles des barbus à Nampala à la frontière mauritanienne.

 Toutes les violences qui se poursuivent sur le terrain tendent à rendre caduc, l’accord d’Alger

 Il y a sans aucun doute, les prémices d’une escalade dont les promoteurs sont bien les djihadistes. Toute chose qui, de plus en plus et de la manière la plus douloureuse, place le Mali dans la trajectoire d’une paix armée, mais bien pire dans les conditions d’un Etat en pleine psychose. Toutes ces violences qui se poursuivent sur le terrain tendent à rendre caduc, l’accord d’Alger, pour le plus grand malheur des populations maliennes. De plus en plus, une seule alternative s’offre au Mali : celle de garder l’arme au pied et ce, de manière permanente et avec la plus grande vigilance.  Car, dans cette guerre asymétrique, aucune armée au monde, aussi puissante soit-elle,  ne peut se gargariser durablement de victoire.

« Le Pays »


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