HomeA la uneLIBERATION DE TOM ERDIMI : Un signal positif pour la réconciliation

LIBERATION DE TOM ERDIMI : Un signal positif pour la réconciliation


L’ex-rebelle tchadien, Tom Erdimi, qui séjournait dans une prison égyptienne, respire désormais l’air de la liberté. Il a été libéré dit-on, grâce à l’intercession du président de la Transition tchadienne, le général Mahamat Déby Itno, qui lui aurait permis de bénéficier d’une grâce présidentielle accordée par le maréchal Abdel Fattah al-Sissi, président égyptien. Cet ex-bras droit du président défunt, Idriss Déby Itno, devenu plus tard, son poil à gratter, devrait rejoindre son frère jumeau, Timan Erdimi, rentré au bercail à la faveur du dialogue national inclusif souverain. Maintenant qu’il est libre, Tom Erdimi va-t-il prendre lui aussi le train de la réconciliation qui peine à atteindre sa vitesse croisière ? Tout porte à croire que oui. On est d’autant plus fondé à le penser que son frère qui avait pris part au pré-dialogue de Doha, constitue l’une des figures de proue du dialogue national souverain. Si le président tchadien a pesé de tout son poids pour le faire libérer, c’est qu’il a eu la garantie qu’une fois dehors, il ne prendra pas les armes contre son régime, du moins, pour l’instant. Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette libération de Tom Erdimi, est un signal positif pour la réconciliation nationale en ce sens qu’elle s’apparente à une volonté du président Déby de faire la paix avec les ennemis et autres adversaires de son défunt père. En tout cas, il aura, au moins, tenu parole, puisque cette libération du désormais ex-prisonnier égyptien, avait été posée comme condition par Timan Erdimi, pour prendre part au dialogue national. C’est dire si le président Mahamat Déby n’avait pas le choix, surtout qu’il joue sa crédibilité dans cette affaire. S’il insiste à faire la paix avec l’ensemble des rebelles et autres adversaires politiques, c’est qu’il a pris conscience que les temps ont changé. Et c’est tant mieux ! Car, le Tchad qui revient de loin, a besoin d’une paix durable pour asseoir une vraie démocratie.

 

La libération de Tom Erdimi est un acte qui pourrait renforcer la confiance entre le président Déby et les participants au dialogue

 

Pour autant, Déby fils est-il prêt à porter la camisole de la démocratie ? On en doute fort. Si certains acteurs et pas des moindres à l’image des Transformateurs et des Groupes politico-militaires hésitent à sauter pieds joints dans le processus de la réconciliation, c’est parce qu’ils n’ont pas eu suffisamment de gages de la part du nouveau maître de Ndjamena. Et c’est une prudence légitime, car, à bien des égards, ce dialogue ressemble plus à une entourloupe qu’à un vrai dialogue de paix. Le simple fait que Déby fils refuse de dire clairement qu’il ne sera pas candidat au terme de la Transition, est lourd de sens. Cela dit, la libération de Tom Erdimi est un acte qui pourrait renforcer la confiance entre le président Déby et les participants au dialogue. C’est d’autant plus vrai que quatre groupes qui boycottaient le dialogue, viennent de marquer leur accord à y participer. Il s’agit du « Groupe de l’appel du 1er -Juin », de « Wakit Tama », des «  Démocrates » et de « une Nation pour tous ». Cet accord arraché grâce au groupe de négociateurs, notamment les religieux et les aînés, pourrait donner plus de chances de succès au dialogue ce d’autant qu’il est prévu de ramener le nombre des participants ayant le droit de vote à huit cents et d’installer un nouveau présidium plus neutre et un comité qui aura pour rôle de jouer les arbitres en cas de non consensus sur les questions d’importance nationale. Il ne reste plus donc au président Déby qu’à jouer à fond le jeu de la démocratie pour que ce dialogue n’accouche pas d’une souris.

 

DZ

 


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