HomeA la uneL’OPPOSITION CONGOLAISE CONTRE LE 3e MANDAT DE SASSOU : La mi-temps avant le second round ?

L’OPPOSITION CONGOLAISE CONTRE LE 3e MANDAT DE SASSOU : La mi-temps avant le second round ?


 

L’Initiative pour la démocratie au Congo (IDC) et le Front républicain pour le respect de l’ordre constitutionnel et l’alternance démocratique (Frocad), les deux principales plateformes de l’opposition anti-Sassou, parlent désormais le même langage. Il y a quelques jours, l’IDC avait annoncé la suspension du programme d’actions de désobéissance civile. Moins de 24 heures après sa sortie, cette plateforme est revenue sur ses propos en indiquant que « la désobéissance civile se poursuit normalement jusqu’à ce que le projet de Constitution soit retiré », rejoignant ainsi la position du Frocad qui ne s’était pas reconnu dans la décision de suspendre les actions de la désobéissance civile. Que ces deux plateformes regardent maintenant dans la même direction, il n’y a rien de tel pour l’opposition,  pour le peuple congolais, et pour les démocrates du continent. Cela donne le ton quant à un éventuel large rassemblement au Congo pour barrer la route à la forfaiture que prépare l’homme fort de Brazza. Faut-il encore le rappeler, seule l’unité d’action et la mobilisation convergente peuvent faire échec à Sassou Nguesso. « Un royaume divisé court à sa perte », dit l’adage et une opposition divisée donne forcément la victoire au camp présidentiel qui a déjà démontré qu’il ne renoncerait pas aussi facilement à sa volonté de tripatouiller la Constitution. Une opposition congolaise unie et avec pour seul et même objectif de sauver la démocratie congolaise, peut faire la fierté du peuple qui aspire au changement. Il doit en être ainsi parce qu’à chaque fois qu’un chef d’Etat, par égoïsme, veut sacrifier les rêves de toute une nation sur l’autel de ses dérives « pouvoiristes », le peuple doit s’y opposer. Dans tous les cas, à travers l’engagement commun des deux plateformes de l’opposition de poursuivre la lutte contre le refus de l’alternance et de la démocratie, les Congolais montrent qu’ils ne sont ni couards, ni veules, ni faibles.  Toujours est-il que ce serait suicidaire pour ce peuple que d’abandonner la lutte pour que triomphe la dictature sur la démocratie.

Le Congo de Sassou pourrait ne pas être une exception

 

Cela dit, Denis Sassou Nguesso et son entourage doivent se convaincre que rien n’est encore joué sur les rives du fleuve Congo, après leur victoire d’étape que représente leur « Oui » massif au référendum. Même avec leur score stalinien de 92,96% des voix au récent référendum, ils ne doivent pas pavoiser si vite. Car le second round annoncé, s’il est rondement mené par l’opposition, pourrait se transformer en véritable tempête dévastatrice. Cela s’est déjà passé ailleurs et le Congo de Sassou pourrait bien ne pas être une exception. A l’opposition d’agir en conséquence. Certes, elle a vu quelques-uns de ses militants ou des manifestants pro-démocratie tués par les forces répressives du régime. Certes, elle a vu aussi la garde présidentielle faire des blocus autour des résidences de certains de ses leaders. Mais cette opposition doit aller jusqu’au bout de sa logique. Dans une sous-région en butte à des dictatures érigées en mode de gouvernement, elle n’aura pas la tâche facile loin s’en faut. Mais à terme, elle aura le dernier mot. Aucun dictateur n’a encore pu vaincre un peuple debout et determiné.

Michel NANA


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