HomeA la uneLUC MARIUS IBRIGA A PROPOS DES MALVERSATIONS FINANCIERES AU BURKINA : « Il faut resserrer le contrôle »

LUC MARIUS IBRIGA A PROPOS DES MALVERSATIONS FINANCIERES AU BURKINA : « Il faut resserrer le contrôle »


Le contrôleur général de l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC), Luc Marius Ibriga, a remis hier, 22 juin 2017 à la primature à Ouagadougou, le rapport général d’activités 2015 de son institution au Premier ministre, Paul Kaba Thiéba qui, à son tour, a promis d’exploiter ledit rapport et d’œuvrer à la mise en œuvre des recommandations.

 

Après le Président du Faso, le 29 mai dernier, c’était au tour du Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, de recevoir hier, 22 juin 2017 à la primature, le rapport général d’activités 2015 de l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de Lutte contre la corruption (ASCE-LC). Un rapport qui fait cas de plus de 31 milliards de F CFA de malversations financières dont plus de 4 milliards de F CFA constatées à la présidence du Faso courant 2012-2014. Cette remise de rapport a été suivie d’un entretien avec le chef du gouvernement, qui a duré plus d’une heure d’horloge. Mais quelles sont les grandes lignes de ce rapport ? A cette question, Luc Marius Ibriga dira qu’il estime  qu’elles sont déjà connues, parce que le rapport a été déjà publié sur le site du Système d’information du gouvernement (SIG), après sa remise au président du Faso. De même, une conférence de presse a été organisée pour donner plus de détails sur le contenu dudit rapport.

 

« L’Etat perd beaucoup d’argent »

 

« Donc, il n’y a rien de nouveau, sauf le fait que l’on constate qu’il y a toujours beaucoup de malversations.  L’Etat perd beaucoup d’argent. Donc, il faut resserrer le contrôle », a-t-il soutenu. A son avis, il faut qu’au niveau du gouvernement, l’on travaille à faire en sorte que les corps de contrôle soient mis en situation de pouvoir véritablement anticiper sur la perte de ressources de l’Etat. Il faut, a-t-il exprimé comme attentes vis-à-vis des autorités, que le gouvernement resserre le contrôle. Pour cela, il faut, a-t-il dit, doter les corps de contrôle de moyens et surtout porter la réforme de ces organes de contrôle. Toute chose qui permettra, à ses yeux, de disposer au sein de chaque ministère, d’auditeurs internes en lieu et place des inspections techniques qui sont sous le contrôle du ministre. Ce qui, de son point de vue, va améliorer le contrôle, anticiper les risques et éviter que l’on vienne constater qu’il y a 31 milliards de F CFA qui ont disparu. « Il y a toute une procédure  pour récupérer ces 31 milliards de F CFA mais à l’arrivée, on n’est même pas sûr d’avoir la moitié », a-t-il soutenu. Donc, pour lui, c’est mieux d’anticiper en mettant des garde-fous avant, pour que l’argent ne disparaisse pas. On ne le sait que trop bien, le rapport 2015 a fait l’objet de critiques, car certains ont vite attribué les malversations financières constatées à la présidence du Faso à hauteur de plus de 4 milliards de F CFA, à l’ex-président de la Transition, Michel Kafando, du fait qu’il est mentionné rapport 2015. Et comme leçon à tirer, Luc Marius Ibriga a estimé que l’on pourrait apporter des améliorations. A titre d’exemple, a-t-il préciser, on pourrait ajouter : « Rapport d’activités 2015 pour l’exercice 2014 ». Et d’ajouter qu’il y a un besoin de communication et une amélioration de la présentation du rapport, car malgré le tableau récapitulatif qui indique que les malversations financières constatées couvrent la période de 2012 à 2014, des gens ont dit que l’ASCE-LC réclamait à Michel Kafando tant de milliards de F CFA, alors que ce dernier n’était pas aux affaires durant la période de 2012 à 2014. Le contrôleur général a confié qu’au cours des échanges, le chef du gouvernement a donné l’assurance que le rapport sera exploité et que des instructions seront données aux différents départements ministériels pour la mise en œuvre et le suivi des recommandations. A l’en croire, le Premier ministre a aussi exprimé son soutien à l’ASCE-LC, par rapport à la réforme des corps de contrôle afin que dans les ministères, elle ait un emploi d’auditeurs internes et non pas seulement des inspecteurs techniques qui sont nommés et notés par le ministre et qui, du point de vue de l’inspection, ne peuvent pas être efficaces. En somme, il y a l’idée de création d’un corps de contrôle d’auditeurs internes qui seront affranchis de la tutelle du ministre pour pouvoir véritablement faire un contrôle qui vaille.

A noter qu’il est prévu la remise du rapport 2015 de l’ASCE-CL, aujourd’hui, au président de l’Assemblée nationale.

 

Dabadi ZOUMBARA

 

 


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