HomeLignes de mireLUTTE CONTRE EBOLA :Une occasion pour Obama de redorer son blason en Afrique

LUTTE CONTRE EBOLA :Une occasion pour Obama de redorer son blason en Afrique


 

La lutte contre l’épidémie de fièvre Ebola en Afrique a enregistré, le 16 septembre dernier, un soutien de poids, ce qui devrait permettre de parvenir d’ici quelques jours, à des résultats encourageants sur le terrain. En effet, le président américain, Barack Obama, a exprimé sa préoccupation face à la propagation de la maladie en Afrique de l’Ouest, en dépit des efforts consentis par les autorités des pays touchés et des différentes ONG engagées à leurs côtés. Le président américain a annoncé une batterie de mesures, comprenant outre l’accompagnement financier, l’envoi de trois mille soldats de l’armée américaine, tous spécialistes de la logistique, sur le terrain, essentiellement en Sierra Léone.

 

Les Africains avaient fini par désespérer d’Obama

 

Il faut dire que ce soutien du président américain était très attendu des pays africains pour lesquels c’est vraiment le moins qu’ils pouvaient attendre de celui qu’ils appellent fièrement « parent », en référence à ses origines africaines. Les Africains avaient fini par désespérer d’Obama. C’est pourquoi certaines langues se pressent déjà de dire que Michelle Obama, son épouse, est pour beaucoup dans cette détermination à bouter ce mal hors de l’Afrique. Elle serait, aux dires de certaines personnes, plus encline à défendre l’Afrique que son époux. En tous les cas, d’une certaine manière, on peut dire que cette lutte contre Ebola donne à Barack Obama une belle opportunité pour se rattraper aux yeux des Africains. Alors qu’il a entamé son dernier mandat à la tête de la nation la plus puissante au monde, le plus grand cadeau qu’Obama a fait à l’Afrique jusque-là, est l’appel qu’il a lancé depuis Accra. Malheureusement, cet appel que tous les démocrates du continent ont relayé avec enthousiasme, n’a pas été suivi d’actions concrètes. Pire, lorsqu’il a eu en face de lui tous les chefs d’Etat  africains (démocrates et dictateurs confondus), Obama a préféré évoquer les questions d’intérêt  économiques plutôt que de remonter les bretelles à tous ces despotes qui, par leur mauvaise gouvernance politique, continuent de plonger l’Afrique dans un avenir plus qu’incertain.

 

Obama ne cherche pas uniquement à sauver l’Afrique

 

Cet engagement de Barack Obama, en plus de contribuer à enrayer la propagation du virus sur le  continent, lui permet  de resserrer les liens avec le continent noir. En un mot, la lutte contre Ebola offre au premier Noir Américain de la Maison blanche, l’occasion de faire amende honorable vis-à-vis de ses frères africains. Ses prédécesseurs, bien que n’ayant aucun lien direct avec l’Afrique, ont tous développé des initiatives qui ont permis à l’Afrique de faire un grand pas vers le développement : Bill Clinton avec son programme de lutte contre le Sida, et Georges Bush avec le Millenium Challenge Account.

En prenant la tête de la coalition internationale contre Ebola qui dévaste sa terre d’origine, Obama cherche sans doute à reprendre sa place dans le cœur des Africains.

Cela dit, il ne faut tout de même pas se faire d’illusions. Obama, en décidant de débloquer l’équivalent de 400 milliards de F CFA, et en envoyant ses soldats sur ce terrain à hauts risques, ne cherche pas uniquement à sauver l’Afrique. C’est aussi et surtout pour protéger l’Amérique et d’une manière générale l’Occident. Car comme il l’a lui-même dit : « Ebola est une menace pour la sécurité internationale ». Mais peut-on lui en vouloir pour cela ? Assurément, non. Il est avant tout le président des Américains et ils l’ont élu avant tout pour leur sécurité. Sinon, que dire de l’attitude de l’Union africaine dont la réaction jusque-là, s’est limitée à demander la réouverture des frontières, une façon franchement inélégante de traduire aux peuples africains le peu de soucis qu’elle a de leurs vies.

 

Dieudonné MAKIENI


Comments
  • Un groupe d’étudiants en médecine, stagiaires au CHU Yalgado de Ouagadougou, semblent amplifier inutilement la panique au sein de l’opinion publique sur des mesures de protection contre le virus EBOLA. Ces étudiants par voie de presse, demandent à être dotés de kits de protection (gangs, blouses etc…) pour travailler à l’hôpital. Pour cette requête, ils sautent leur hiérarchie, à savoir les médecins chefs de services, pour exiger de voir directement le directeur du CHU. Une attitude qui va à l’encontre de l’organisation interne de l’administration hospitalière et un mépris des médecins titulaires auprès de qui ils effectuent leurs stages. La gestion de la prévention d’EBOLA est coordonnée par le gouvernement à travers le ministère de la santé sur le territoire national. Au CHU Yalgado, des kits (thermomètres laser, gangs, blouses etc. ) sont mis à la disposition du personnel de santé aux urgences médicales avec un dispositif d’isolement de tout malade suspect qui présente des symptômes d’Ebola à l’instar de pathologies comme des fièvres de paludisme, de typhoïde avec des vomissements. Aucun cas d’EBOLA n’a été signalé au Burkina malgré des signes similaires liés à d’autres maladies et qui ont paniqué les populations à Bobo et Ouagadougou. La profession médicale présente des risques comme pour d’autres métiers. Le personnel de santé doit rester vigilant sans contribuer à amplifier inutilement la psychose au sein de la population sur les questions d’EBOLA. On ne peut pas au stade actuel vêtir tous les agents de santé du Burkina de blouses plastiques et de masques au risque de faire mourir de peur les patients et autres usagers des services médicaux.

    19 septembre 2014
  • Bien mais pas assez, CUBA a fait mieux: plus de 135 agents de santé dont une 60 aine de médecins ayant plus de 20 ans d’expérience et ce depuis août

    19 septembre 2014

Leave A Comment