HomeLignes de mireLUTTE CONTRE LA FIEVRE ROUGE AU LIBERIA :Ebola pire que la guerre

LUTTE CONTRE LA FIEVRE ROUGE AU LIBERIA :Ebola pire que la guerre


 

Malgré les dispositions prises, la fièvre rouge continue ses ravages dans les trois pays de l’Afrique de l’Ouest, à savoir la Guinée, la Sierra Léone et le Libéria. Pour mieux faire face à la maladie, ce pays vient de décréter l’état d’urgence. Toute chose qui confirme qu’Ebola est pire que la guerre. En Guinée, le ministère de la Santé ne cache pas sa crainte par rapport à l’évolution de Ebola qui semble désormais « échapper à tout contrôle ». Le constat que l’on peut faire à ce jour, est que Ebola est devenu une menace, non pas seulement pour les pays déjà touchés, mais aussi pour le reste du continent africain et même pour la planète entière.

 

La menace d’Ebola a pris une autre dimension

 

Découverte depuis 1976, cette maladie très mortelle était restée confinée en Afrique, où elle faisait des apparitions sporadiques, fauchant à chacune de ses réapparitions, des dizaines de vies. La mobilisation de l’OMS a permis jusque-là de contenir l’évolution de Ebola, de circonscrire sa zone en Afrique centrale et en Afrique de l’Ouest. Parallèlement, les efforts en matière de recherche pour la mise à jour d’un vaccin ou d’un sérum curatif, n’ont pas montré suffisamment d’entrain, à la hauteur de la menace que représente ce virus.

Depuis quelques jours, la menace d’Ebola a pris une autre dimension, avec la contamination de deux Américains au Libéria. L’arrivée de ces deux Américains dans leur pays d’origine a, en même temps, sonné une nouvelle mobilisation de la communauté internationale contre cette maladie. Mieux, un sérum expérimental a été immédiatement testé sur les célèbres malades, et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce traitement donne un espoir quant à une victoire prochaine de l’homme sur Ebola. Mais il aura fallu pour cela qu’Ebola s’exporte aux USA, pour permettre à l’Occident d’adopter une attitude plus offensive à son encontre. Contrainte donc d’entrer dans la danse, l’Amérique ne néglige aucun moyen pour arracher ses deux ressortissants à la mort. Un bel exemple de patriotisme dont tous les dirigeants africains devraient s’inspirer, eux qui, généralement, ne s’émeuvent pour la vie de leurs compatriotes que lorsqu’il y a des dividendes politiques à retirer.

Certes, les médecins américains appellent à plus de prudence vis-à-vis de ce nouveau sérum, mais le fait que l’état des deux malades sur lesquels le sérum a été testé, « semble s’améliorer », ne peut que pousser à l’optimisme.

 

Les Africains doivent avant tout compter sur eux-mêmes

 

Parallèlement, le président Barack Obama a promis une aide financière à l’Afrique pour lutter contre ce mal. Un geste de solidarité que l’on ne peut cependant manquer de voir comme une façon de se protéger du virus en aidant à le contenir sur le sol africain. Comment alors ne pas s’interroger sur l’attitude de l’Occident dans sa relation avec l’Afrique ? L’Amérique aurait-elle eu la même attitude si Ebola n’avait pas franchi les frontières de l’Afrique ? Le fait que le sérum testé avec plus ou moins de réussite sur les deux Américains existe depuis plus d’une décennie et qu’il n’ait jamais été essayé sur les malades au Libéria, en Guinée ou en Sierra Léone, pousse naturellement à répondre par la négative. Une attitude qui vient rappeler aux Africains qu’ils ne peuvent et ne doivent avant tout compter que sur eux-mêmes. Quant à la France, « grande amie » de l’Afrique, elle est prête à dépenser des milliards d’euros et à envoyer ses soldats sur place pour « protéger » les Africains contre le terrorisme, mais elle n’a pas daigné mettre un centime dans la lutte contre Ebola en Afrique. Elle n’ignore pas pourtant que Ebola tue 100 fois plus que le terrorisme en Afrique.

La leçon à retenir de cette mobilisation due à l’entrée de l’Occident dans la lutte contre Ebola, est que l’Afrique ne doit jamais attendre son salut de l’Occident. Ainsi, comme dit GG Vickey, « un jour, nous serons assez forts pour contrer le vent qui souffle ».

 

Dieudonné MAKIENI


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