LUTTE CONTRE LES DERIVES AU SEIN DE L’ADMINISTRATION D’ETAT SENEGALAISE. : Jusqu’où ira Macky Sall ?
Dans la cuisine de la République où traînent et s’entassent de nombreuses casseroles, le président sénégalais, Macky Sall, semble décidé à y mettre de l’ordre. Il veut, en effet, donner un vigoureux coup de pied dans la fourmilière de l’Administration publique sénégalaise minée par la gabegie sur fond d’abus et de dérives. Et s’il parvient à ses fins, c’est le train de vie de l’Etat qui s’en trouvera considérablement réduit avec pour effets induits, une gouvernance plus vertueuse au pays de la Teranga. Il sera alors passé à une seconde étape, après avoir donné un mémorable coup de serpillère dans les écuries de la Présidence où, notamment près de 350 lignes téléphoniques portables ont été suspendues. Et cela, ce n’est sans doute que la partie immergée de l’immense iceberg des multiples pratiques malsaines qui y avaient jusque-là cours. En tous les cas, on ne peut que se réjouir de cette opération « mains propres » entamée par Macky Sall. Ce dernier ira-t-il jusqu’au bout ? A-t-il les moyens de réussir ? A cette dernière question, l’on pourrait répondre par l’affirmative d’autant qu’il semble n’avoir rien laissé au hasard pour l’atteinte de ses ambitions. On peut, en effet, faire le constat que son intention de monter à l’assaut de la citadelle des agents véreux de l’Administration publique, n’a seulement été dévoilée qu’au lendemain de sa réélection à la tête de l’Etat pour un second et en principe, dernier mandat. Ce faisant, l’on peut croire qu’il se sent à présent plus à l’aise pour mener à bout son projet d’assainissement des finances publiques dans la mesure où il ne devrait plus être dans une logique de petits calculs pour s’assurer une autre réélection au sommet de l’Etat. C’est bien aussi cela, les bienfaits de l’alternance. Certes, cette croisade engagée par le numéro un des Sénégalais, contre la gabegie et autres privilèges indus, ne manquera pas de provoquer des grincements de dents, y compris dans ses propres rangs, puisqu’elle pourrait renverser la calebasse de lait dont n’ont eu de cesse de se repaitre les privilégiés et autres délinquants à col blanc de la République. Mais peu importe la menace.
Tout semble laisser croire que Macky Sall veut marquer considérablement son passage au sommet de l’Etat
Pour Macky Sall, seul doit compter l’essentiel, c’est-à-dire la juste et noble cause qu’il semble vouloir mener dans le sens des intérêts du peuple sénégalais. Pour ramener cette croisade présidentielle à des intérêts plus personnels, on peut croire que le président sénégalais a, quelque part, le souci de ne pas se retrouver, en fin de mandat, dans la même situation d’inconfort que celle de son prédécesseur, Me Abdoulaye Wade. On se rappelle, en effet, que lorsque vint l’heure de la reddition des comptes, après qu’il fut contraint de faire ses cartons à la présidence de la République que d’aucuns avaient appelé à « dératiser », l’ex-président avait présenté une copie pas très clean de sa gouvernance. Celle-ci ayant été marquée par de nombreux scandales dont le plus connu fut celui dans lequel a barboté son propre fils et ministre du Ciel et de la Terre, Karim Wade. Quelle image le successeur de Gorgui (surnom donné à Me Wade) veut-il laisser à la postérité ? Tout semble laisser croire qu’il veut marquer considérablement son passage au sommet de l’Etat, notamment en montrant son attachement à la transparence dans la gestion des deniers publics. Un exemple qui devrait inspirer bien des chefs d’Etat du continent qui ne semblent pas faire de la qualité de leur gouvernance, un principe cardinal et un impératif catégorique. Malgré les tares de la gouvernance qui sont constamment mises sur la place publique, certains dirigeants laissent faire, s’ils ne sont eux-mêmes mouillés dans les scandales.
Cheick Beldh’or SIGUE