LUTTE CONTRE LA PAUVRETE DANS LE CENTRE-NORD:L’ambassade de France au secours de 3 200 ménages
La région du Centre-Nord bénéficie d’un programme d’aide alimentaire d’un montant d’environ 170 millions de F CFA pour permettre aux ménages les plus pauvres de mieux traverser la période de soudure. Une délégation d’Oxfam et l’ambassadeur de la France au Burkina étaient dans ladite région pour constater de visu l’état d’avancement de l’exécution dudit programme financé par la France et soutenu techniquement par Oxfam.
3 200 ménages pauvres et très pauvres répartis dans 17 villages de la région du Centre-Nord recevront chacun, un sac de céréales de 100 kg. Parmi ces ménages pauvres, 750 recevront 18 tonnes de semences de riz et de sorgho et du matériel (petits outils) agricole. En retour, ces ménages devront récupérer les terres cultivables dégradées par la pratique du « Zaï ». Le projet, d’un montant de 250 000 euros, soit environ 170 millions de F CFA pour une année (mai 2014- avril 2015), est financé par la France et techniquement conduit par Oxfam. Les premiers responsables de cette structure et leur partenaire, l’Alliance technique d’assistance au développement (ATAD), (structure chargée d’exécuter le projet sur le terrain), et l’ambassadeur de la France au Burkina étaient à Taffago, le 8 juillet dernier, dans la commune rurale de Tougouri, pour constater de visu le travail abattu. La visite a débuté au gouvernorat du Centre-Nord où la délégation a eu les remerciements et les encouragements du gouverneur de ladite région pour le compte du gouvernement burkinabè. Après le gouvernorat, la délégation a pris la direction de Tougouri où les attendait le maire de ladite commune. Après un bref entretien avec celui-ci, la délégation a mis le cap sur le village de Taffago. Joie et espoir animaient les habitants des 200 ménages de ce village qui attendait impatiemment leurs bienfaiteurs. Enfants, femmes, vieux, autorités villageoises, personne n’a voulu, en aucun cas, rater l’occasion de dire merci à ceux-là mêmes qui leur permettront de bien traverser la période de soudure.
La production céréalière couvre seulement 40% des besoins de la population
Tour à tour, chacune des parties est montée à la tribune pour livrer son message. Après les remerciements de la population et du maire, ce fut le tour du Directeur pays d’Oxfam, Omer Kaboré, d’inviter la population à souhaiter bonne fête nationale à la France à l’occasion du 14 juillet. Ce que la population a fait avec enthousiasme. Il a ensuite remercié l’ambassadeur de la France au Burkina pour le soutien mais aussi pour sa présence effective à Taffogo. « Il n’est pas courant de voir une personnalité de ce rang dans cette localité. C’est votre humilité, votre volonté d’être plus proche des populations les plus vulnérables qui vous a poussé à nous accompagner ici. C’est à votre honneur et nous vous en remercions », a-t-il dit. Pour lui, l’aide est la bienvenue dans la mesure où elle vient au moment où la population en a le plus besoin. Selon M. Kaboré, la production céréalière couvre seulement 40% des besoins de la population. Ce qui amène celle-ci à développer des stratégies telles que aller sur les sites aurifères ou aller en brousse chercher des plantes ou autre chose pour se nourrir, laissant derrière elle les personnes les plus âgées, les femmes et les enfants. Toute chose qui entraîne des difficultés pour affronter la saison pluvieuse qui est capitale pour la survie. « Ce geste de l’ambassade de France viendra soulager la souffrance des populations. Il permettra à la population de mieux travailler pour pouvoir se nourrir les années à venir », a-t-il indiqué. Le Directeur pays d’Oxfam a, au cours de cet entretien, fait l’exposé de l’ATAD basée à Kaya, pour exécuter le programme sur le terrain. Pour lui, cette stratégie d’approche qui consiste à travailler avec les organisations locales en leur transférant les compétences, permet de mieux atteindre la cible sur le terrain. C’est à l’issue de ces échanges qu’est intervenue la remise symbolique des vivres par l’ambassadeur de la France au Burkina, Gilles Thibault. Elle a été suivie d’une visite du domicile d’un chef de ménage, en l’occurrence Pendo Ouédraogo qui a en charge 6 enfants. Le champ du conseiller municipal du village, Morè Koulbéogo, a également été visité par la délégation. Ce dernier pratique le « Zaï», une technique agricole traditionnelle importée du Nord du Burkina. Cette technique consiste à faire des poquets (trous) sur les surfaces dégradées ou difficilement cultivables. Après avoir fait ses poquets, on y met des débris végétaux ou animaux avant de mettre les semis.
170 millions de F CFA
Au terme de la visite de ce champ, l’ambassadeur de la France au Burkina, Gilles Thibault a exprimé sa satisfaction pour l’exécution du projet. « Je suis satisfait parce que j’ai vu à qui étaient distribués les sacs de 100 kg de céréales. Je suis actuellement dans un champ dans lequel on pratique une technique traditionnelle qui n’était pour cette région, celle du « zaï », qui permet d’améliorer, de façon importante, les rendements. La mission que nous effectuons ici permet de voir que ce sont les populations les plus pauvres qui bénéficient de cette aide grâce à l’action de la municipalité, le maire, son équipe, notamment les conseillers qui connaissent la population et savent comment les aider », a-t-il dit. A l’en croire, le programme soutenu par la France au profit des familles les plus pauvres a coûté environ 170 millions de F CFA et concerne à 3 200 foyers. Il permettre à une population d’environ 25 000 personnes de traverser avec moins de difficultés la période de soudure qui est toujours très difficile pour les populations.
Issa SIGUIRE