HomeA la uneLUTTE CONTRE LE SIDA : Des lueurs d’espoir sous un ciel assombri  

LUTTE CONTRE LE SIDA : Des lueurs d’espoir sous un ciel assombri  


 

Ce 26 juillet 2017, prend fin à Paris en France, la 9e conférence internationale de recherche sur le Sida qui réunit depuis le 23 du même mois, la fine fleur du monde scientifique autour de la question du VIH que d’aucuns ont appelé à une certaine époque, la maladie du siècle. Près de 6 000 spécialistes de la question sont réunis dans la capitale française pour se pencher sur cette maladie qui continue de défier la science qui peine, jusque-là, à y trouver  le remède adéquat.  Et si des progrès ont été enregistrés dans la lutte, le combat est loin d’être gagné. Car, certaines régions comme l’Europe orientale et l’Asie centrale ne semblent connaître aucune amélioration, au moment où on enregistre, ces dernières années, une certaine recrudescence de la maladie dans d’autres recoins du monde, notamment en Afrique subsaharienne. En outre, des craintes subsistent quant aux moyens de lutte, notamment le financement de la recherche qui demeure l’un des nœuds gordiens du problème. C’est pourquoi l’on comprend  le cri du cœur des organisateurs de la conférence de Paris, qui en appellent aux Etats-Unis d’Amérique à rester engagés financièrement, au moment où le président Donald Trump pense « réduire les financements de plusieurs programmes de santé, dont certains concernent le Sida, en considérant que d’autres donneurs devraient augmenter leur contribution ». Devant cette volonté manifeste du plus grand contributeur à la lutte contre le VIH de réduire son aide, l’on comprend les craintes des organisations de lutte contre le Sida qui n’ont pas mis du temps à tirer la sonnette d’alarme. Car, cela pourrait avoir des conséquences incalculables sur bien des populations démunies. En effet, certaines sources avancent le chiffre de 830 000 patients, essentiellement africains, qui seraient privés d’antirétroviraux au moment où d’autres évaluent à 200 000 le nombre des nouvelles infections qu’engendrerait un tel manque à gagner. C’est dire si aujourd’hui encore, la lutte contre le Sida reste tributaire de l’engagement du pays de l’Oncle Sam. Mais jusqu’à quand cela va-t-il durer ? Bien malin qui saurait répondre à cette question.

L’espoir est permis

Mais en attendant, l’on peut saluer le fait que la communauté internationale reste toujours mobilisée contre cette maladie qui s’est, peut-on dire, aussi quelque peu « africanisée », depuis qu’il a été dit que les médicaments sont au Nord et les malades au Sud. Aujourd’hui encore, cette réalité est loin d’être démentie, et l’Afrique semble malheureusement à la remorque des autres nations en matière de lutte contre cette épidémie. Toutefois, il faudra garder l’arme au pied et surtout à ne pas baisser la garde, en attendant que l’on trouve le remède à cette maladie qui n’a pas fini de faire parler d’elle et qui continue de faire des ravages au sein des populations. C’est le plus grand défi qui se présente aujourd’hui aux pays africains. Cela passe par un engagement politique réel sur le terrain de la sensibilisation et de la prévention. Surtout au sein de la frange jeune qui ne semble pas prendre toute la mesure du péril. Il y va de l’avenir de nos nations. Cela dit, après un tel tableau quelque peu sombre, l’on peut observer quelques éclaircies qui donnent des lueurs d’espoir. Est de celles-là, cette une étude présentée à cette conférence de Paris, selon laquelle un vaccin expérimental testé sur près de 400 volontaires dans cinq pays du monde (Etats-Unis, Rwanda, Ouganda, Afrique du Sud et Thaïlande) « a entraîné une réponse immunitaire (la production d’anticorps) chez 100% des participants ». Des résultats pour le moins encourageants, même si l’étude, dit-on, est encore à un stade préliminaire. L’espoir est donc permis. Mais encore faudrait-il que la problématique du nerf de la guerre qui est dans le cas d’espèce le nerf de la recherche, ne vienne pas remettre en cause tous les efforts et les progrès enregistrés jusque-là. En tout état de cause, l’objectif 90-90-90, c’est-à-dire 90% des personnes vivant avec le VIH connaissant leur statut sérologique, 90% de toutes les personnes infectées par le VIH dépistées recevant un traitement antirétroviral durable et 90% des personnes recevant un traitement antirétroviral ayant une charge virale durablement supprimée à l’horizon 2020, reste toujours un défi du moment. Est-il toujours dans les cordes des organisations de lutte contre le Sida ? L’histoire nous le dira dans trois ans.

Outélé KEITA


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