HomeOmbre et lumièreLYCEE MUNICIPAL RIMVOUGRE : Des élèves mécontents séquestrent les membres de leur administration

LYCEE MUNICIPAL RIMVOUGRE : Des élèves mécontents séquestrent les membres de leur administration


 

Le  lycée municipal Rimvougré situé non loin du marché Katr-yaar a vécu une chaude matinée le 7 mars dernier. Pour cause, privés d’activités socioculturelles pour toute l’année, les élèves dudit lycée ont, sous les commandes de l’Association des élèves du secondaire de Ouagadougou (AESO), décidé de déserter les salles de classe et de séquestrer le personnel de l’établissement jusqu’à ce qu’une solution soit trouvée. En effet, selon les explications, tout a débuté le 20 février dernier lors d’une journée culturelle notamment  « la journée casse-couleur » des élèves du lycée Rimvougré. Durant cette journée, des « voyous du quartier » se sont invités à la fête et ce, malgré le refus du vigile qui leur a refusé l’accès. Très rapidement, les choses ont dégénéré. C’est ainsi que le vigile et un certain Damso en sont venus aux mains. Après cette altercation,  les professeurs du lycée ont décidé de suspendre les cours pendant 48 heures car s’estimant être en insécurité. Après cela, s’en est suivie  une note de l’administration qui annule toutes les activités socioculturelles en cours durant l’année. Les raisons invoquées par l’administration sont, entre autres, l’insécurité grandissante autour de l’administration, le manque de collaboration des élèves à trouver Damso et son gang qui ont perturbé la journée « casse-couleur ». Après plusieurs tentatives de médiation avec l’administration et n’ayant pas eu gain de cause, Dramane Kabré et ses camarades de l’AESO ont décidé alors de  bloquer les accès qui mènent à l’établissement, séquestrant ainsi le personnel jusqu’à ce qu’une solution soit trouvée. Interrogés sur le problème, les membres de l’administration ont refusé  de se prononcer sur le sujet. Mais Dramane Kabré, président de l’AESO, a, quant à lui, fait savoir qu’au sein de l’établissement, c’est une forme de dictature qui règne. « Quand on est parti les voir pour discuter afin qu’on trouve une solution, ils nous ont fait savoir que c’est leur décision et qu’on pouvait faire ce qu’on veut, qu’ils n’allaient pas faire marche arrière », a déclaré le président de l’AESO. Il estime que l’établissement n’a pas le droit de suspendre les activités socioculturelles au détriment des élèves car, c’est leur droit. Il a également déclaré qu’en sa qualité de président du syndicat des élèves, il ne pouvait pas admettre que l’administration prive les élèves de leurs droits. A la question de savoir quand est-ce que les membres de l’administration pourraient quitter la cours du lycée pour regagner leurs domiciles, il a confié: « lorsqu’une solution sera trouvée ». Le délégué général de l’établissement présent sur les lieux, a aussi exprimé son ras-le-bol quant à cette situation qui prive les élèves d’activités socioculturelles. « Il y a longtemps que j’ai renoncé à la fonction de délégué général des élèves de l’établissement, car l’administration ne consulte pas souvent le bureau pour certaines activités. Ses membres prennent d’abord des décisions avant de nous informer. Et nous, à notre tour, informons les élèves », a fait savoir Ibrahim Koanda, ex-délégué général de l’établissement. Pour lui, le bureau des élèves n’a plus le droit d’exister car, c’est l’administration qui prend toutes les décisions et les soumet après aux élèves. Au moment où nous quittions les lieux, aux environs de 11h 40mn, les membres de l’administration étaient toujours interdits de quitter la cour de l’établissement.

Frédéric TIANHOUN (Collaborateur)


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