MAIRIE DE TOENI: La population exige le départ du maire
Depuis le 28 avril 2014, une crise sans précédent règne à Toéni, une commune rurale située à 45 km au Nord de Tougan. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase a été le lotissement qualifié d’unilatéral par la population sans son implication. Dans une déclaration datée du 28 mai 2014 et adressée à l’édile avec ampliation au préfet, à la gendarmerie, au haut-commissaire et au gouverneur, la population exige le départ du maire. La crise s’est exacerbée avec la fermeture de ladite mairie le 2 juin dernier, suivie de la descente de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS).
La population de Toéni n’est pas en odeur de sainteté avec son bourgmestre, Sita Djerma, et sa première adjointe, Assita Warma, qu’elle accuse de tous les maux. Elle a adressé une correspondance aux autorités de la région dans laquelle elle exige la démission du maire. Dans la correspondance dont nous avons reçu une copie, la population accuse le maire de faire le lotissement de Toéni sans aucune délibération avec le Conseil municipal, d’établir le plan de lotissement tout seul, sans sensibiliser, encore moins informer la population. Pire, selon elle, il n’y a pas eu de recensement des habitants pour un quelconque lotissement. Au niveau des actes d’état civil, il est ressorti un disfonctionnement car ces précieux documents peuvent mettre des mois, voire des années avant d’être délivrés aux intéressés. Les habitants ont également dénoncé un détournement de vivres destinés à soulager la population et qui auraient été vendus à un commerçant de Tougan. Aussi, les habitants accusent le maire d’avoir fait main basse sur du matériel audio-visuel (un appareil de musique, un téléviseur, une antenne parabolique, un groupe électrogène) octroyé par la Chine à la jeunesse de la localité ; une situation qui fait qu’actuellement la Maison des jeunes n’est pas animée. Il est aussi question d’un Caterpillar que l’Etat aurait donné et qui serait devenu une propriété privée. Pour la population de Toéni, même la gestion de l’eau est assurée par la famille du maire (c’est son frère qui assure la gestion) et quand bien même la barrique d’eau est vendue à 100 F FCA, il y a fréquemment des ruptures. Selon toujours les habitants, le maire cultive et entretient la corruption, car lors de la construction d’un centre à Tougan, le maire aurait fait faire des demandes plus 3 000 F CFA à plus d’une centaine de jeunes pour y intégrer. Depuis lors, beaucoup d’eaux ont coulé sous le pont, mais rien n’y fit et le bourgmestre se la coule douce. Aussi, l’édile aurait imposé une contribution en mil, en espèces sonnantes et en bétail à la population pour soutenir la commune, laquelle s’est tout simplement volatilisée. C’est donc au regard de tous ces faits et gestes du maire que la population qui trouve que non seulement il œuvre à détruire la cohésion sociale car gérant tout avec ses proches et copains, mais aussi et surtout il entrave énormément le développement de la commune. Voilà pourquoi le 2 juin dernier, ils ont décidé de la fermeture de la mairie avant de remettre les clefs au préfet afin qu’une solution définitive soit trouvée. Jusqu’au vendredi 13 juin, la mairie était toujours fermée. Adama Drabo, chef de terre que nous avons rencontré, a rassuré que ce n’est point le parti des deux personnes que les habitants deToéni détestent, mais uniquement le maire et sa 1re adjointe qui sont devenus indésirables à Toéni. Pour lui, parmi les conseillers, si un seul est capable de diriger la commune, il serait la bienvenue. Dans un souci d’équilibre de l’information, nous avons tenté vainement de rencontrer la première adjointe au maire ; le maire n’étant pas là. Actuellement, avec l’installation des saisons pluvieuses, un calme règne dans la cité et la population vaque à ses travaux champêtres.
Bangréyemba
(Correspondant)