HomeA la uneMANIF DU POUVOIR BURUNDAIS CONTRE LE DEPLOIEMENT DE POLICIERS ONUSIENS : Un aveu de culpabilité

MANIF DU POUVOIR BURUNDAIS CONTRE LE DEPLOIEMENT DE POLICIERS ONUSIENS : Un aveu de culpabilité


« Un acte fort de diplomatie préventive ». Ainsi s’est félicitée la France au lendemain du vote par le Conseil de sécurité de l’ONU, de la résolution autorisant le déploiement progressif de 228 policiers au Burundi. Il n’en fallait pas plus pour voir se dresser sur ses ergots le pasteur-président, Pierre Nkurunziza. Ce qui ressemble pour les uns et les autres à une victoire d’étape, est perçu par lui, comme une atteinte à la souveraineté nationale de son pays pourtant en proie à une crise profonde.  C’est à se demander si les autorités burundaises ne tentent pas de cacher le soleil avec leur doigt. Car, à peine la résolution a-t-elle été votée qu’elles ont organisé une marche de protestation contre la France qui, depuis de longs mois, était à la manœuvre pour permettre une présence internationale au Burundi. Et l’édile de Bujumbura qui était parmi les manifestants, s’est même interrogé sur l’opportunité d’une telle « force », affirmant que tout est rentré dans l’ordre au Burundi. Or, on sait bien qu’il se joue un drame silencieux dans ce pays. On n’a même pas besoin d’une enquête pour savoir qu’il y a violation massive des droits de l’Homme au pays de Nkurunziza, tant les faits parlent d’eux-mêmes. Car, la répression dirigée contre tous ceux-là qui se montrent hostiles à la réélection du satrape, a fait au bas mot 500 morts et plus de 270 000 déplacés. Et ce n’est pas tout. Il faut ajouter à cela les nombreux prisonniers politiques et ceux-là qui, à l’instar du journaliste Jean Bigirimana, ont tout simplement disparu.

 

Une chose est de voter une résolution, une autre est de travailler à la mettre en œuvre

 

En tout cas, la fébrilité dont fait montre Nkurunziza à l’annonce du déploiement de policiers onusiens dans son pays, n’est ni plus ni moins qu’un aveu de culpabilité. Le satrape veut continuer à massacrer son peuple en silence. Or, les 228 policiers, eux, seront « les yeux et les oreilles de la communauté internationale », donc témoins de tout ce qui se passe au Burundi. On comprend dès lors la colère noire qui s’est emparée des autorités burundaises. Alors, que faire ? Faut-il céder au chantage du dictateur Nkurunziza qui avait déjà réussi à faire plier l’Union africaine (UA) qui, on s’en souvient, tenait à déployer 5 000 hommes au Burundi ? Assurément, non ! Car, en le faisant, la communauté internationale se rendrait coupable d’un crime, celui de refuser d’assister un peuple en danger. On en vient même à regretter que cette résolution du Conseil de sécurité de l’ONU intervienne si tard, soit après plus d’un an de crise. Mais comme le dit l’adage, « mieux vaut tard que jamais », même s’il est vrai que la marge de manœuvre de ces policiers onusiens, risque d’être fort réduite, Bujumbura ayant refusé de coopérer. Et d’ailleurs, que vaut la collaboration d’un régime sanguinaire, si ce n’est de s’efforcer de mentir sur la réalité des faits, en sa faveur ? En tout état de cause, une chose est de voter une résolution, une autre est de travailler à la mettre en œuvre ; faute de quoi, elle n’aura servi à rien. A moins que ce ne soit une simple manière pour la communauté internationale de se donner bonne conscience.

 

Boundi OUOBA


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