HomeOmbre et lumièreMANQUE DE DISCIPLINE DANS LES HOPITAUX : Où allons-nous ?

MANQUE DE DISCIPLINE DANS LES HOPITAUX : Où allons-nous ?


Je fais un constat alarmant : la discipline est en train de foutre le camp dans le domaine de la santé. Aujourd’hui, un simple agent peut se permettre de défier un médecin. Et c’est peu dire. Je sais de quoi je parle. Car, j’ai vu des infirmiers qui ont à peine deux ans de service, contester l’autorité d’un professeur qui, pourtant,  est connu pour être une référence dans son domaine. J’ai vu aussi des auxiliaires de santé remettre en cause une ordonnance médicale présentée par un médecin, au motif que les médicaments prescrits ne sont pas indiqués. Certes, je sais qu’il y a aujourd’hui de faux médecins. Mais à l’allure où va cette crise de l’autorité, je m’inquiète. Oh, braves gens, où allons-nous avec un tel comportement ? Il faut rectifier le tir pendant qu’il est encore temps. Car ce qui faisait la force du secteur de la santé, c’était la discipline dont faisaient montre les travailleurs de ce domaine. Tout comme il est connu de tous que ce qui fait la force de l’armée, c’est la discipline. Que peut-on construire de sérieux sans discipline ? En tout cas, je vous le dis, en vérité, si on laisse s’installer l’anarchie au sein de la santé, nous en prendrons tous pour notre grade. C’est pourquoi, personnellement, je n’ai pas beaucoup apprécié la récente sortie médiatique du ministre de la Santé qui, à propos des crises aux centres hospitaliers régionaux de Tenkodogo et de Koudougou, affirmait ceci : « Le rapport de forces n’est pas en faveur du DG de Tenkodogo, et nous attendons la lettre d’explication de celui de Koudougou ». Loin de moi l’idée de vouloir absoudre à bons comptes ces deux directeurs généraux mis en cause, mais je pense que les propos de leur ministre de tutelle ont quelque chose d’inélégant. Car, en parlant ainsi, il apporte non seulement de l’eau au moulin des contestataires qui ont peut-être leurs raisons, mais il bafoue en plus l’autorité de ces deux premiers responsables. J’ai même envie de dire qu’il les a cloués au pilori. Pour moi, s’il y a à redire sur la gestion d’un directeur général, la meilleure des manières consiste à diligenter un audit.

 

J’aurai eu le mérite d’avoir attiré l’attention de tous sur un mal qui ravage nos centres de santé

 

Cela permettrait de situer les responsabilités et de voir si tel directeur mérite d’être reconduit ou pas, suivant bien sûr les règles en la matière. Je pense que c’est l’esprit qui avait guidé le principe d’appel à candidatures pour le recrutement de tous les directeurs généraux des établissements publics et des sociétés d’Etat. En principe, tous les directeurs généraux sont annuellement évalués par un Conseil d’administration qui, suivant les résultats escomptés, décide de renouveler ou pas le mandat du directeur général. Et cette mesure, pour rien au monde, ne saurait souffrir d’exception. C’est un acquis sur lequel on ne saurait revenir, tant cela permet d’éviter les nominations par complaisance ou par copinage au détriment des compétences. Cela dit, je souhaite que l’autorité, à travers des textes clairs, donne des pouvoirs élargis aux DG des hôpitaux afin qu’ils exercent pleinement leur autorité. Car, à l’allure où vont les choses, j’ai bien peur que cette crise de l’autorité aille de mal en pis et qu’un jour, l’on assiste à un point de non-retour. Je le dis d’autant plus que nous l’avons vu avec l’affaire des Koglwéogo où les autorités ont tellement traîné les pas que le phénomène a pris des proportions insoupçonnées. Or, il aurait fallu une fermeté dès le début pour mettre tout le monde au pas. En tout cas, moi, j’aurai eu le mérite d’avoir attiré l’attention de tous sur un mal qui ravage nos centres de santé. Cela dit, je ne dénie pas le droit de faire grève,  à qui que ce soit. Pourvu que cela se fasse dans les règles de l’art et dans le respect des uns et des autres et surtout de l’autorité.

 

« Le Fou


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