HomeBaromètreMARCHE-MEETING DU CFOP : « On n’aime pas la démagogie », dit Alfred Kaboré

MARCHE-MEETING DU CFOP : « On n’aime pas la démagogie », dit Alfred Kaboré


 

Dans le point de vue ci-dessous, l’auteur s’en prend à l’opposition politique qui, estime-t-il, manque d’objectivité dans ses critiques contre la gouvernance du régime en place. Selon lui, tout n’est que « démagogie et populisme gratuit ». Quant à la marche-meeting du chef de file de l’Opposition politique (CFOP), l’auteur la trouve « inopportune et anti-démocratique ». Lisez plutôt !

Dans les régimes politiques, où coexistent plusieurs partis politiques, le principe est que le parti qui obtient la majorité des suffrages, organise les pouvoirs exécutif et législatif et gouverne le parti qui a obtenu le nombre de suffrages immédiatement en dessous, organise l’Opposition et s’oppose dans les conditions démocratiques. C’est en application de ce principe sacro-saint que l’Opposition, conduite par son chef de file, a organisé une conférence de presse le 5/9/2018 et a fait une déclaration politique qui suscite des commentaires de tous ceux qui ne sont pas de l’Opposition, et qui s’alignent derrière les résultats de la dernière consultation électorale. Ces derniers ont, plus qu’une « posture républicaine », une posture républicaine démocratique, objective et constructive. Tout en reconnaissant les insuffisances, ils ne sautent pas pieds joints sur les bonnes actions comme le fait l’Opposition actuelle aux allures dévoyées ! La déclaration du chef de file de l’Opposition apparaît comme un catalogue de contre-vérités, voire de banalités pour celui qui suit l’action de Roch Kaboré et du MPP en mi-mandat. Cette action n’est pas sans résultat comme le pense l’Opposition. Loin s’en faut ! «  Les mêmes maux » ne sont pas toujours là comme certains le pensent. L’objectivité oblige ! Ceux qui veulent nous gouverner en 2020 doivent savoir observer, juger pour mieux agir demain. A un certain âge, on n’aime pas la démagogie et le populisme gratuit. Apprenons à nos jeunes à appeler un chat un chat et à unir leurs efforts pour l’intérêt général…. Le terrorisme et la misère ne sont pas d’origine burkinabè, les terroristes terrorisent ailleurs aussi et la misère depuis 2011 a envahi l’humanité tout entière à des divers degrés. Le Burkina Faso post insurrectionnel en subit les conséquences comme le Niger, le Mali, le Tchad, Le Nigéria, etc. Pour les jeunes qui naissent « à la pelle  » sans limitation de naissances dans les couples désunis souvent sans foi, ni loi, sans éducation dès la base…ni le MPP, ni l’opposition qui viendra au pouvoir n’y pourra rien. La naïveté de l’Opposition ne fait qu’aggraver le problème des jeunes.
S’agissant de la crise du logement, consécutive à l’action des gouvernances depuis l’indépendance et dont parle l’Opposition tout en oubliant l’adage qui dit que « c’est celui qui est assis qui sait lutter », le pouvoir et l’opposition doivent se donner la main pour en chercher la solution avant qu’il ne soit trop tard. Le MPP n’y répondra pas seul. Le problème est assez grave et interpelle tous les vrais acteurs politiques. Quant à la réconciliation nationale dont certains acteurs politiques en perte de popularité font leur cheval de bataille, beaucoup de Burkinabè pensent qu’il faut la justice d’abord. C’est ce à quoi le gouvernement Thiéba aux côtés du Président du Faso s’emploie. Je ne crois pas à la réconciliation nationale par les discours, la fébrilité des prochains scrutins. La vraie réconciliation viendra des urnes. Le reste c’est le « hoba hoba » comme dit la chanson. Roch Marc Kaboré élu à plus de 53% a commencé la réconciliation nationale. Il faut l’accompagner au lieu de vouloir le déstabiliser à tout prix. Le sang appelle le sang comme dit l’autre. La revanche politique appelle la revanche politique. Seules les urnes réconcilient en démocratie. En quoi nos libertés fondamentales sont-elles en danger quand nos radios, même la nationale, nos télévisions, nos journaux, nos émissions interactives passent leur temps à insulter, à déstabiliser Roch Marc Kaboré impunément et défient chaque fois l’autorité de l’Etat ? Il y a combien de capitaines dans le bateau du gouvernement MPP ? En quoi les libertés fondamentales sont-elles menacées quand on se demande souvent où se trouve le pouvoir exécutif  qui laisse dire et faire?
Oui ! reconnaissons avec le chef de file de l’Opposition que «notre démocratie est en train d’être pervertie », dévoyée quand on constate le fossé entre l’action et la conduite du chef de file de l’Opposition qui a félicité Roch Marc Kaboré pour son élection et entre l’action et le comportement du même chef de file de l’Opposition faisant flèche de tout bois contre le même Roch Marc Kaboré. Déplorons son manque de culture démocratique et de patriotisme ! Les promesses électorales sont devenues un crime post électoral de Roch Marc Kaboré selon l’Opposition. Cependant, tout acteur politique sincère de bonne foi sait que les promesses d’un candidat sont tirées de son programme et lancées à chaud pendant la campagne et que ces promesses ne peuvent se réaliser que selon les priorités du candidat et qu’elles peuvent être modifiées au fur et à mesure du mandat. Elles peuvent souvent être supprimées en faveur d’autres. L’Opposition le sait très bien. Que sont devenues les promesses du chef de file de l’Opposition qui était candidat ? Par la voix du chef de file, l’Opposition manque de vision et d’expérience quand elle affirme que, je cite « les jeunes et les femmes sont laissés à leur sort ». Quel sort quand on constate tout ce que le pouvoir actuel fait en faveur de ces deux catégories ? J’invite l’Opposition à méditer les propos d’un acteur politique célèbre Burkinabè qui n’est plus de ce monde : «  l’homme politique mange souvent ce qu’il a vomi. C’est pourquoi il doit chercher un endroit propre pour vomir !». L’Opposition ferait-elle mieux si elle arrivait au pouvoir demain ? Dans les régimes ou deux partis gèrent le pouvoir à tour de rôle, l’Opposition protège la gouvernance en cours et les Institutions en ayant à l’esprit ou en pensant que demain ce serait son tour. Puisse notre Opposition baobab s’en inspirer, elle qui se voit déjà au pouvoir en 2020. L’insurrection a été un événement exceptionnel qui a donné naissance à un gouvernement et une Assemblée nationale tous exceptionnels. L’Opposition issue de là, doit participer à la gouvernance, s’abstenir de toute posture déstabilisatrice active et permanente. Elle déstabilisera de plein droit en 2020 si le peuple lui donne le pouvoir. Pour le moment, il est naïf et criminel de penser que le Burkina Faso sera toujours en insurrection. L’actuel chef de file de l’Opposition doit faire profil bas, pavoiser et s’armer moins contre le MPP. En attendant de ramener au bercail ses treize (13) députés en divagation, et sous réserve d’une modification de la loi sur le chef de file, il doit considérer logiquement que le titre de chef de file devrait revenir au CDP qui a dix-huit (18) députés. Une révision de la loi sur le chef de file de l’Opposition est nécessaire. Au regard de toute l’analyse qui précède, la marche meeting initiée par un chef de file versatile, est une campagne ambitieuse et frileuse et une Opposition aux abois faisant flèche de tout bois. Elle n’apporte rien à notre processus démocratique en marche. Pire ! Elle apporte de l’eau au moulin des terroristes, collabore avec eux au moment où le parti au pouvoir pose des actes fondateurs de développement tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Nous avons à faire au « peul lépreux incapable de traire une vache mais qui peut renverser la calebasse contenant le lait ». Quand la patrie est attaquée, tout citoyen doit être un soldat et se doter des armes qui lui conviennent pour la défense de la patrie. Tout discours, tout mouvement de pêcheurs en eau trouble doit être combattu.

Ouagadougou, le 7/9/2018
Alfred KABORE


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