HomeA la uneMASSACRE DE BOSSO AU NIGER : La CEDEAO peut discourir, rien n’arrête Boko Haram

MASSACRE DE BOSSO AU NIGER : La CEDEAO peut discourir, rien n’arrête Boko Haram


Tous ceux qui avaient proclamé sa mort, doivent désormais se raviser. Le Chacal est bel et bien vivant avec toujours ses griffes acérées. C’est sans doute le message que le patron de Boko Haram, Abubakar Shekau, puisque c’est de lui qu’il s’agit, vient d’envoyer à la communauté internationale, à travers le massacre de militaires à Bosso, en territoire nigérien, à la frontière avec le Nigeria. En effet, trente soldats nigériens et deux soldats nigérians ont été tués au cours d’une attaque d’envergure menée par les insurgés islamistes contre un poste militaire situé dans le Sud-Est du Niger, a déclaré le ministre nigérien de la Défense qui précise que l’assaut a fait également 15 blessés ainsi que “plusieurs” morts parmi les terroristes. Soit ! Mais il s’agit de l’attaque la plus meurtrière perpétrée par Boko Haram depuis avril 2015, lorsqu’un raid djihadiste contre l’île de Karamga, sur le lac Tchad, avait fait 74 morts, dont 28 civils. Se posent alors des questions sans réponses : que faisaient les militaires à Bosso pour se laisser surprendre aussi tragiquement ? Où étaient-ils ? Avaient-ils oublié qu’ils avaient affaire à un ennemi redoutable plus que jamais déterminé à faire du mal ? Comment les assaillants ont-ils pu traverser allègrement la frontière pour venir commettre leur basse besogne en terre nigérienne sans être inquiétés ? On se perd en conjectures. Mais une chose est sûre. Cette attaque meurtrière, qui n’honore pas l’armée nigérienne, traduit un manque de vigilance pour ne pas dire un relâchement. Car, on le sait, plutôt que d’aller à l’offensive, la plupart des Etats de la sous-région préfèrent rester sur la défensive, si fait qu’au lendemain de chaque attaque terroriste, on sent une alerte maximale qui disparaît malheureusement au fil du temps. Or, très bien renseignés, les ingénieurs du mal savent exploiter à leur profit les moindres failles pour frapper là où on les attend le moins, comme ce fut le cas à Ouagadougou au Burkina Faso et à Grand-Bassam en Côte d’Ivoire.

L’heure n’est plus aux beaux discours, il faut passer à l’action

En tout cas, l’attaque de Bosso est d’autant plus incompréhensible que la zone elle-même est depuis très longtemps placée sous état d’urgence. C’est dire que l’armée nigérienne devait être sur le qui-vive ; toute chose qui aurait pu permettre de déjouer d’éventuelles attaques, d’où qu’elles viennent. Osons donc espérer qu’avec cette gifle retentissante, celle-ci se réveillera et que de concert avec les autres armées de la sous-région, elles porteront l’estocade à Boko Haram. Car, faut-il le rappeler, la lutte contre le terrorisme est un combat de longue haleine et de ce fait, ne saurait être gagnée sans une synergie d’actions. Les dirigeants des pays membres de la Communauté économiques des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) l’auront appris à leurs dépens ; eux qui, d’un sommet à l’autre, prennent des résolutions qui ne sont pas toujours suivies d’effet sur le terrain. Ils passent le temps à discourir pendant que les terroristes continuent leur basse besogne, tant et si bien qu’à leur actif, Shekau et sa bande ont fait près de vingt mille morts, sans compter les nombreuses autres victimes d’Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), d’Al-Mourabitoune, d’Ançar Dine, des Signataires par le sang, etc. A preuve, alors que l’on s’attendait à des mesures énergiques, les têtes couronnées de la sous-région réunies à Dakar, réagissant à l’attaque sanglante de Bosso, ont, comme d’habitude, annoncé la mise en place d’une force spéciale pour lutter contre Boko Haram qui, sauf par extraordinaire, ne verra jamais le jour. C’est, du reste, la meilleure parade que semblent avoir trouvée les dirigeants africains dans leur ensemble, pour éluder les problèmes de sécurité qui se posent à eux. C’est pourquoi il faut même craindre que la prochaine incursion de Boko Haram soit plus meurtrière puisqu’à ce qu’on dit, les assaillants ont eu le temps d’emporter des armes et des munitions à Bosso ; toutes choses qui leur permettront de reprendre des forces, militairement parlant. Cela dit, l’heure n’est plus aux beaux discours, il faut tout simplement passer à l’action. A l’action préventive. Car, il faut le dire, il y a péril en la demeure.

Boundi OUOBA


Comments
  • Où sont passé les dromes?

    6 juin 2016
  • DONC NOUS SOMMES INCAPABLES DE VENIR A BOUT DE CES Délinquants ? EN EFFET QUELQU’UN A DIT QUELQUE PART JE CITE:” ET MÊME SI LES TERRORISTES VEULENT VENIR Là OU NOUS SOMMES ASSIS , QUE POUVONS NOUS FAIRE ?’ EN EFFET RIEN. ÇA SE REMARQUE PAR LES TUERIES RÉCURRENTES DE NOS BRAVES GENDARMES ET POLICIERS. MAIS SI TELLE EST LA LOGIQUE AUTANT NE PAS LES SACRIFIER !! MAIS SI JE PEUX OSER UN CONSEIL, OUVREZ BIEN L’ŒIL AFIN QUE NOS KOGOLWEOGOS NE SE FASSENT Détournés CONTRE NOUS CAR Là IL N’Y AURA PLUS D’HÉSITATION POUR OPÉRER UN CHOIX ENTRE EUX ET NOS VOLEURS.

    9 juin 2016

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