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MASSACRE DE CIVILS A BARGA


Le MCR et l’UPC ont animé une conférence de presse le 10 mars 2020 à Ouagadougou. Cette conférence de presse entre dans le cadre du rendez-vous hebdomadaire du Chef de file de l’opposition (CFOP) avec les journalistes.

Comme il fallait s’y attendre, l’ombre du nouveau coronavirus ou COVID-19 a plané sur la conférence de presse du Chef de file de l’opposition. « Nous souhaitons la prudence et que chacun respecte les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) », a conseillé Carlos Toé, Président du MCR, au lendemain de la découverte de deux cas de COVID-19 au Burkina Faso. Par sa voix, l’Opposition a demandé au gouvernement « de démarrer une vaste campagne de sensibilisation des citoyens pour prévenir et prendre en charge rapidement les éventuels autres cas ». Un autre sujet d’actualité qui a préoccupé l’Opposition, est le massacre de 43 citoyens à Barga dans le Nord du Burkina Faso, le 8 mars 2020. Tout en condamnant « cet acte odieux », l’Opposition politique a trouvé que « c’est le mauvais traitement de l’affaire Yirgou par le pouvoir de Roch Kaboré qui a fait le lit d’autres massacres, dont le dernier en date est celui de Barga ». Elle a aussi déclaré que « le gouvernement est coupable d’avoir laissé faire, d’avoir assuré l’impunité des différents auteurs et d’avoir abandonné les populations burkinabè aux mains des terroristes ». Selon Carlos Toé, au regard du drame et de la confusion qui l’entoure, l’Opposition exige une enquête indépendante de même que la poursuite diligente des différents coupables, conformément aux lois en vigueur au Burkina Faso. L’Opposition a présenté « ses condoléances aux familles éplorées et souhaité un prompt rétablissement aux blessés ». Les faits s’étant déroulés un 8-Mars, l’Opposition a formulé le vœu que les femmes burkinabè célèbrent le prochain 8-Mars sans deuil, dans la paix et la stabilité. Saisissant la balle au bond, l’opposition politique a dit que la promesse de 30% de femmes au gouvernement renouvelée par le Président du Faso lors de la rencontre avec les femmes « est une vieille promesse que le Chef de l’Etat réchauffe à cause des élections. Sinon, pourquoi depuis 4 ans, ne l’a-t-il pas fait ? ». Lors de la conférence de presse du 10 mars dernier, l’Opposition a assuré que « le prochain gouvernement ne sera pas celui du MPP puisque ce régime porte-malheur va perdre le pouvoir en novembre ».

« Le comble, c’est lorsque le directeur général de la RTB affiche fièrement son appartenance au MPP »

La question de l’Impôt unique sur les traitements et salaires (IUTS) a été évoquée par l’Opposition qui a d’ailleurs « félicité les syndicats pour la manifestation réussie et pacifique ». Elle a réaffirmé que la revendication phare de la marche-meeting des syndicats qui est la suppression de l’IUTS « est juste et légitime ». Elle a même jugé qu’« il est inopportun d’étendre l’IUTS aux maigres primes et indemnités des agents publics, pendant que les gouvernants s’adonnent à cœur joie au pillage des deniers publics et qu’il y a des niches fiscales où l’Etat pouvait puiser suffisamment de ressources pour son fonctionnement ». L’Opposition a dit ne pas être contre le civisme fiscal, mais elle a estimé que « l’extension de l’IUTS est vraiment inopportune et dangereuse ». C’est pourquoi les conférenciers ont demandé que le gouvernement suspende l’extension de l’IUTS aux primes et indemnités des travailleurs du public et du privé et retourne à la table de négociations avec les syndicats. « Pourquoi vouloir vaille que vaille l’appliquer ? », s’est demandé Amadou Diemdioda Dicko, vice-président de l’UPC qui a ajouté que cela les intrigue. « On se demande quelle est sa destination et le mobile pour lequel le gouvernement s’acharne à prélever cet IUTS », a poursuivi le vice-président de l’UPC. En tout cas, il a affirmé que « l’Opposition est solidaire des travailleurs ». Pour l’Opposition, il est encore temps, pour le régime du MPP, de savoir raison garder et d’éviter un blocage généralisé de l’administration publique et tout ce qui peut s’en suivre. Toujours dans le cadre de la fronde sociale, l’Opposition s’est prononcée relativement à la décision du gouvernement d’affecter plus de 350 agents des médias publics, le 4 mars dernier. « En clair, le MPP veut chasser les journalistes professionnels et neutres pour les remplacer par des griots acquis à sa cause » et « le comble, c’est lorsque le directeur général de la RTB affiche fièrement son appartenance au MPP en s’installant aux premières loges du Congrès du MPP ». Les conférenciers ont condamné l’attitude du gouvernement et l’invitent à renouer un dialogue sincère avec les travailleurs des médias d’Etat.

Françoise DEMBELE


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