HomeA la uneMAUVAISE GESTION DES DENIERS PUBLICS AU BURKINA  

MAUVAISE GESTION DES DENIERS PUBLICS AU BURKINA  


« En matière de gestion des finances publiques, le MPP fait pire que le CDP ». Ces propos sont du premier vice-président de l’ex-parti au pouvoir, Achille Tapsoba, au cours d’une conférence de pesse. Loin de moi l’idée de prendre position dans une bagarre entre hommes politiques dont on sait que chacun défend ses intérêts. Mais je voudrais faire observer que la gestion des deniers publics, sous le régime actuel, laisse à désirer. Ce n’est pas moi qui le dis. Presque tous les jours, les médias se font l’écho de détournements de deniers publics par de hauts placés dont certains, comme s’ils avaient peur des lendemains, choisissent d’investir à l’étranger. Il y en a qui ont vite fait de crier au mensonge et à la  délation. Mais ils oublient ou feignent d’oublier qu’il n’y a pas de fumée sans feu. Si les gens en parlent, c’est qu’il y a un fond de vérité. C’est pourquoi je voudrais inviter les dirigeants à plus d’introspection au lieu de vouloir cacher le soleil avec leur doigt. Il faut parfois accepter de se remettre en cause en vue d’un changement qualitatif. Moi, je m’attendais à un changement remarquable pour ne pas dire à une rupture totale d’avec l’ancien système en matière de gestion des finances. Mais le constat est tout autre. Car, les marchés publics, à ce qu’on dit, sont pour la plupart, attribués à des parents ou copains alors même que certains ont fait la preuve de leur incompétence. Et ce n’est pas tout. Là où les gens se sucrent sur le dos de l’Etat, ce sont les missions et autres à l’intérieur du Burkina surtout. Pour un atelier qui doit réunir dix ou quinze participants, on peut se retrouver avec une liste de 30 à 40 personnes.  Et tenez-vous bien ! Certains qui ont leurs noms respectifs sur la liste, ne vont nulle part. Ils ne bougent pas d’un iota. Mais laissez-moi vous dire qu’ils percevront, malgré tout, des frais de mission.

 

 

Notre pays a mal à sa gouvernance économique

 

 

C’est devenu la pratique dans notre pays, même à des niveaux insoupçonnés de l’Etat où la recherche effrénée de l’argent a pris le pas sur tout. Même ceux-là qui se font passer pour des parangons de la vertu deviennent subitement sans foi ni loi devant l’argent. Je  ne cite le nom de personne. Mais je sais que certains se reconnaîtront dans mon propos et se sentiront gênés dans leurs petits souliers ou leurs petites ballerines. C’est selon ! En tout cas, très souvent, on voit des gens prendre part à des ateliers de réflexion alors que l’on sait bien qu’ils n’en ont pas le profil. Pourquoi alors, si ce n’est une manière subtile de leur donner des frais de mission ? Voyez-vous ? Notre pays a mal à sa gouvernance économique. Car, les gens prennent trop de libertés avec les deniers publics, assurés que rien ne leur arrivera. Si fait que tous ceux qui s’attendaient à un changement au lendemain de l’insurrection populaire de 2014, ont très vite désenchanté. Cela dit, j’en appelle à la responsabilité du président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré. Il faut siffler la fin de la récréation. Il peut d’autant plus le faire qu’il est à son dernier mandat. Il n’a donc plus rien à perdre. S’il réussit à mettre tout le monde au pas de sorte à instaurer une gouvernance vertueuse des fonds publics, je parie que la Nation le lui revaudra. Mais s’il laisse faire, l’histoire retiendra que sous son magistère, la gabegie et le pillage des ressources ont été très prégnants.

 

« Le Fou »


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