HomeA la uneMEDIAS ET GOUVERNANCE : Boureima Jérémie Sigué en fait le diagnostic

MEDIAS ET GOUVERNANCE : Boureima Jérémie Sigué en fait le diagnostic


 

Une peur m’a envahi lorsque, il y a quelques jours, le Rédacteur en chef de votre quotidien « Le Pays » m’a remis cet ouvrage pour présentation. En fait, comment pouvais-je faire écho d’une telle œuvre venant de surcroît d’un monument de la presse au Burkina Faso en y employant le juste mot et en utilisant la syntaxe qui sied ? Telle était la question qui me taraudait l’esprit. Finalement, me suis-je dit, c’est un privilège et je dois m’acquitter en essayant d’honorer la qualité de l’œuvre et de son auteur. Vous lirez donc une brève présentation du dernier ouvrage de Boureima Jérémie Sigué, l’auteur de « Faut-il désespérer de l’Afrique ? » ; « Médias et gouvernance : le sel ou le poison ».

 

« Médias et gouvernance : le sel ou le poison ». C’est le titre de la nouvelle œuvre de Boureima Jérémie Sigué, Fondateur des Editions « Le Pays ». En 328 pages, l’un des professionnels les plus aboutis de la presse au Burkina Faso, pose et enseigne les fondamentaux du journalisme : l’éthique et la déontologie en pesant la problématique. Au-delà, c’est une célébration du rôle des médias dans la gouvernance politique, économique, culturelle et sociale au Burkina Faso, en Afrique et dans le monde.

Pour l’auteur, en effet, la presse et la démocratie constituent une « dualité dans la gouvernance éclairée et vertueuse ». En particulier, les médias sont des « viatiques imparables et indispensables de toute gouvernance démocratique, de toute direction éclairée et vertueuse ». Sans eux, l’ambition qui devrait être le fumier de la victoire devient un cauchemar, voire une chute verticale dans un abîme sans fond. Tout refus de leur accompagnement, apparaît comme un poison qu’il s’autoadministre par voie intraveineuse. Car, pour ceux des gouvernants et dirigeants qui se réfugient dans la certitude poltronne parce qu’elle est plus apaisante et favorise la démission de la pensée, qu’ils sachent que le doute est plus noble parce qu’il est à la fois moteur, connaissance et progrès. De ce point de vue, les médias surgissent chaque jour à tous les carrefours de la vie pour offrir leurs contributions à la marche générale de l’humanité ». A lire une telle pensée, on ne peut que se faire une idée de l’utilisation faite des médias par les gouvernants et les dirigeants.

Pour le reste, le Fondateur du premier groupe de presse au Burkina, en véritable pédagogue, met les hommes et les femmes de médias face à leur responsabilité parce que sans leur responsabilité, ils ne peuvent convenablement « accompagner » utilement la marche du monde. En tout cas, c’est le message que l’on perçoit lorsque l’on parcourt les différentes parties du livre : éthique, déontologie et indépendance ; rigueur et responsabilité ; les médias en période délicate ; NTIC et médias ; la convention collective des journalistes au Burkina Faso. A l’intérieur de ces parties, les chapitres abordent de façon pointue les questions de l’éthique, de la déontologie, de l’indépendance des médias, de la bonne gouvernance, de la corruption (argent et déontologie), du financement des entreprises de presse, de la professionnalisation, de l’autorégulation, de l’accès aux sources d’information, entre autres. L’une des spécificités de l’ouvrage, c’est l’hommage rendu à des acteurs clés, qu’ils soient du milieu politique, de la société civile et des médias, qui ont contribué à l’essor de la presse dans le sens du combat pour l’élargissement des libertés ou qui ont marqué de leurs empreintes la presse nationale.

Aux chercheurs, enseignants, étudiants, journalistes et hommes de lettres et des arts, Boureima Jérémie Sigué tient à dire qu’ils tiennent entre leurs mains « un recueil de quelques-unes de mes communications faites à la demande, tout au long des vingt-quatre premières années du quotidien indépendant « Le Pays ». Vous tenez donc entre vos mains, non pas une   pépite, mais une simple gerbe de pensées et de réflexions dont le socle est lui-même bâti sur le roc du journalisme pour ouvrir de petites lucarnes sur la gouvernance, le management, les droits humains et la nécessaire intégration des peuples ».

Michel NANA

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