MEETING DE PROTESTATION DE L’ADP « L’heure a sonné d’indiquer à ce gouvernement myope les priorités du Burkina », dixit Abraham Badolo
L’Alliance pour la défense de la patrie (ADP), une association de la société civile, a rencontré le 4 juin dernier à la Maison de la femme à Ouagadougou, les Hommes de médias. L’objectif de cette rencontre était de restituer à ceux-ci les conclusions de l’assemblée générale extraordinaire de l’Alliance tenue le 3 juin dernier devant l’ensemble de ses membres et aussi annoncer la décision de tenir un meeting de protestation contre la gouvernance actuelle du Burkina Faso par le pouvoir en place. Ce meeting se tiendra le 23 juin prochain.
C’est dans une salle archicomble, envahie par les membres et sympathisants de l’Alliance pour la défense de la patrie (ADP), que Abraham Badolo, président de ladite alliance, a exprimé sa colère face à la gouvernance actuelle du Burkina Faso par le régime actuel. «Trop est toujours trop », tel est son propos à l’entame de cette rencontre avec les Hommes de médias. En effet, les raisons de cette colère sont multiples. M. Badolo invoque une kyrielle de maux qui minent la société burkinabè. Le manque criard d’électricité et d’eau, source de vie, l’incapacité des populations d’exercer les activités génératrices de revenus à même de leur permettre de subvenir à leurs besoins et aux besoins de leurs familles. Comme exemple, il a parlé des difficultés que rencontrent . les commerçants, les soudeurs, les tenanciers de débits de boisson, les coiffeurs, etc. Abraham Badolo a aussi souligné l’impossibilité pour les élèves et étudiants, de préparer leurs examens et à tout cela s’ajoute la morosité de l’économie nationale. Face à ce qu’il a estimé être une catastrophe, le pouvoir en place use du dilatoire et semble se complaire dans la situation et mieux, a-t-il ajouté, des explications fallacieuses sont servies permanemment aux populations par la SONABEL et L’ONEA, pour justifier leurs impairs. En outre, M. Badolo a souligné que le silence de l’Alliance devant cette démission du gouvernement Paul Kaba Thiéba sur les coupures sauvages d’électricité et d’eau, creusera à coup sûr la dégradation continue des conditions de vie et de travail des populations. Au regard de tous ces maux, l’ADP invite la masse populaire et laborieuse à mettre fin à la recréation et à indiquer à ce gouvernement myope les priorités du Burkina Faso. Le président de l’ADP s’est prononcé sur l’achat de véhicules de luxe de marque Renault Talisman V8, par le gouvernement à hauteur de 3 milliards de F CFA. Selon M. Badolo, c’est une aberration et même une insulte à l’endroit du peuple. Cette attitude des gouvernants, poursuit-il, démontre que ceux-ci ne se soucient guère des souffrances des populations qui, chaque jour, sont confrontées à une insécurité alimentaire aiguë qui touche près de deux millions d’habitants. Paraphrasant feu le président Sangoulé Lamizana, le président de l’ADP a dit ceci : «Notre pays, le Burkina Faso, souffre du manque de vision de ses gouvernants actuels plutôt que de la pauvreté de ses ressources naturelles». L’alliance pour la défense de la patrie s’insurge contre l’intention affichée du pouvoir actuel de ne pas rendre effectif le vote des Burkinabè de l’extérieur à la présidentielle de 2020. Pour M. Badolo, le vote des Burkinabè de l’extérieur à la présidentielle de 2020 consacré par la Constitution, semble ne pas être la chose la mieux partagée par le pouvoir en place. A défaut de parvenir à empêcher l’expression de ce droit constitutionnel, des velléités de restrictions de ce droit par le pouvoir en place commencent à prendre forme. Le pouvoir, selon toujours Abraham Badolo, ambitionne de confectionner un Code électoral à travers lequel la Carte nationale d’identité burkinabè (CNIB) devrait être le document exigé aux Burkinabè de l’extérieur pour prendre part à la présidentielle de 2020. Le gouvernement, selon lui, entend donc balayer du revers de la main la carte consulaire et le passeport comme des documents pouvant servir pour le vote des Burkinabè de l’extérieur. Pour ce qui est de la délocalisation du Conseil des ministres, l’ADP a jugé cette décision inopportune et budgétivore. Selon M. Badolo, c’est aussi un autre acte qui matérialise l’inconséquence du président Roch Marc Christian Kaboré et du gouvernement Thiéba 3. Forte de toutes ces analyses, l’ADP a décidé de lancer le mouvement «trop est toujours trop» le 23 juin 2018 à travers un meeting à Ouagadougou pour dire non aux coupures intempestives et sauvages d’électricité et d’eau respectivement par la SONABEL et l’ONEA, à l’achat inopportun de véhicules de luxe à hauteur de 3 milliards de F CFA, à la délocalisation inopportune du Conseil des ministres budgétivore sur le dos du contribuable, à l’intention affichée du pouvoir en place de ne pas rendre effectif le vote des Burkinabè de l’extérieur à la présidentielle de 2020 et enfin à la remise en cause par le pouvoir actuel des libertés syndicales et démocratiques.
Ben Issa TRAORE