HomeOmbre et lumièreMENACE DE SANCTIONS CONTRE LES TRAVAILLEURS FAUTIFS : A Burkina nouveau, comportement nouveau

MENACE DE SANCTIONS CONTRE LES TRAVAILLEURS FAUTIFS : A Burkina nouveau, comportement nouveau


Le 28 janvier dernier, lors d’une rencontre avec les Directeurs des ressources humaines des différents ministères et institutions de l’Etat, le nouveau ministre de la Fonction publique, du travail et de la protection sociale, Clément Sawadogo, a souhaité que des sanctions soient désormais prises à l’encontre des travailleurs fautifs. Mieux, il a préconisé un principe de notation de chaque ministère ou institution, afin de permettre au gouvernement d’évaluer les performances des uns et des autres. J’avoue que j’ai applaudi à tout rompre. Car j’ai vu en ce ministre, un autre Soungalo Ouattara prêt à secouer le cocotier afin d’assainir un département qui, pour tout dire, était devenu le concentré de tous les maux. C’est pourquoi je l’encourage à aller jusqu’au bout. Quand on sait surtout que nombreux sont les travailleurs du public qui passent leur temps à faire des affaires, oubliant même qu’ils ont un engagement avec l’Etat. Je ne parle pas de ces autres travailleurs inconscients qui, dans le meilleur des cas, viennent au service à 10h, et au pire, n’y vont même pas. Pourtant, ces gens-là sont les premiers à se bousculer devant les guichets de banque pour, toute honte bue, prendre leur salaire, à chaque fin de mois. Du reste, je me rappelle que mon frère qui exerce en province est venu plusieurs fois à Ouagadougou pour un dossier de reclassement, sans succès. Quand il s’adresse à son ministère de tutelle dont je tais volontairement le nom, on le renvoie à la Fonction publique. Quand il y va, on le renvoie dans son ministère de tutelle, tant et si bien que finalement, il ne savait plus exactement à quel service se vouer. On ne peut pas continuer comme ça.

Il faudra éviter le deux poids deux mesures

Pour une administration moderne, efficace et efficiente, il faut plus de rigueur et de conscience professionnelles de la part des travailleurs. Il faut donc sanctionner désormais pour l’exemple. Car l’une des raisons du laxisme dans l’administration publique est l’absence de contrôle et de sanction. Chacun estime que ce n’est le champ de personne et que par conséquent, il peut faire ce qu’il veut sans être inquiété. En tout cas, j’encourage le ministre Sawadogo à ne pas faire comme certains qui promettent, sans tenir parole. Les travailleurs fautifs et inconscients n’ont pas leur place dans le Burkina post-insurrection. A Burkina nouveau, comportement nouveau. C’est nous-mêmes qui avons dit que plus rien ne devra être comme avant. Ce slogan doit être notre boussole dans tout ce que nous entreprenons. Car seul prime l’intérêt de la nation. Seulement, il faudra éviter le deux poids deux mesures. Je ne voudrais pas que l’on sanctionne Pierre et que pour les mêmes raisons, on ferme les yeux sur ce que fait Paul parce que celui-ci a la bonne carte. Je ne tolèrerai pas ça. Je suis contre les sanctions à la tête du client. Ce sont d’ailleurs ces pratiques-là qui caractérisaient le régime de Blaise Compaoré et qui, entre-temps, ont fini par créer trop de frustrations. Dans le même ordre d’idées, je demande au gouvernement d’éviter désormais les nominations de complaisance. Il faut mettre l’homme et la femme qu’il faut à la place qu’il faut. On ne peut pas passer le temps à promouvoir et décorer les médiocres pendant que les plus méritants sont ridiculisés à souhait. Et là, je sais de quoi je parle. Car je connais des gens qui peuvent faire une semaine sans aller au bureau et qui ont reçu des distinctions sous les yeux légitimement jaloux des travailleurs assidus. Ce n’est rien d’autre que de l’injustice. Ce sont donc autant de scories que je voudrais voir disparaître pour l’avènement d’une Fonction publique moderne, performante et responsable au Burkina. Ce n’est pas impossible parce que d’autres pays, avant nous, l’ont fait.

« Le Fou »


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