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MESURES CONTRE LE COVID-19


Un mois après la fermeture des marchés et yaars le 26 mars dernier pour éviter la propagation du Covid-19, les commerçants de quelques marchés se sont exprimés à travers le blocage des voies aux alentours de ces marchés. Ces commerçants se sont fait entendre devant leurs marchés, le 27 avril à Ouagadougou. Ils exigent des autorités du pays, la réouverture de tous les marchés fermés dans un bref délai.

Dans la matinée du 27 avril 2020, des mouvements d’humeur ont été constatés dans certains marchés de la capitale ayant conduit au blocage des voies de circulation aux alentours de ces marchés. C’est le cas des marchés de Sankariaré et de Nabi yaare, où nous avons fait un tour pour un constat. Il était 10h quand nous arrivions au marché de Sankariaré. Sur l’avenue 56 au niveau de Sankariaré, deux barrages ont été érigés par les commerçants. Du côté Sud du marché, trois barrages érigés bloquent ainsi la circulation aux usagers de la route. Près des différents barrages érigés, l’on pouvait entendre ceci : « Nous exigeons la réouverture de notre marché ». Selon Salif Congo, l’un des délégués du marché de Sankariaré que nous avons approché, il était prévu la réouverture du 10 yaar le 27 avril 2020. C’est ainsi que dès 6h du matin, certains commerçants de Sankariaré se sont retrouvés devant le 10 yaar parce qu’ils estiment que l’on ne peut pas procéder à la réouverture de ce marché sans rouvrir celui de Sankariaré. A leur grande surprise, toujours selon Salif Congo, le marché de 10 yaar n’a pas été rouvert. Aux dires du délégué Salif Congo, le maire de Ouagadougou, Armand Roland Pierre Beouindé, a tenu une rencontre avec les responsables du marché de Sankariaré dans la matinée du 27 avril 2020.

« Nous ne pouvons plus supporter la misère que nous vivons »

Au cours de ladite réunion, toujours selon notre interlocuteur, le maire de Ouagadougou a laissé entendre que la décision de la réouverture des marchés ne se prend pas uniquement à son seul niveau. « Cela fait déjà un mois que le marché est resté fermé. Pourtant, la plupart des commerçants vivent au jour le jour. Rares sont les commerçants qui, à partir de la recette d’une seule journée, peuvent assurer leur pitance pour trois à quatre jours », a affirmé Salif Congo avant d’ajouter que « les marchés ont été fermés pour cause de maladie, mais nous pouvons, à travers le respect des mesures édictées par les autorités sanitaires du pays, faire reculer la propagation de la maladie parce que les commerçants sont conscients de la situation sanitaire que vit le Burkina et le monde ». A l’issue de la rencontre des délégués avec le maire de Ouagadougou, les commerçants ont suggéré au maire de voir qui de droit pour la réouverture de tous les marchés fermés dans un bref délai, c’est-à-dire entre le 28 et le 29 avril prochains. Pour le représentant de l’union des marchés et yaars du Kadiogo, les commerçants ont reconnu avec les autorités du pays que le coronavirus est une maladie qui se propage très rapidement. C’est pourquoi ils ont accepté la mesure qui a consisté à la fermeture des marchés et yaars. Cependant, depuis un mois que dure cette fermeture, « nous ne pouvons plus supporter la misère que nous vivons », a indiqué Abdoul Moumouni Kafando. Il a ensuite appelé les autorités du pays à prendre les dispositions nécessaires pour la réouverture très prochaine des marchés et yaars. S’inspirant de l’expérience de Rood wooko, ce dernier a invité les autorités du pays à prendre des mesures pour contribuer à limiter la propagation de la contamination dans les marchés. Au moment où nous quittions le marché de Sankariaré aux environs de 10h 45 mn, les barrages avaient été levés à la suite d’un échange entre les commerçants et les Forces de l’ordre. Après le marché de Sankariaré, nous nous sommes rendus à Nabi yaaré où un scénario similaire à celui de Sankariaré nous a été donné d’observer. L’avenue Babanguida a été barricadée, causant également des désagréments aux usagers de cette route. La commerçante Bibata Kéita, nous a confié que ce que veulent les commerçants après la trentaine de jours de fermeture des marchés, c’est simplement leur réouverture pour qu’ils puissent vaquer à leurs occupations. « La fermeture des marchés aura pour conséquence la recrudescence du banditisme et la prostitution. Tout le mal qui adviendra, le président du Faso en portera la responsabilité. Sur 36 marchés et yaars fermés à Ouagadougou, c’est seul Rood wooko qui a connu une réouverture. Nous ne trouvons pas cela normal », a martelé Bibata Kéita.

Kiswendsida Fidèle KONSIAMBO


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