MICHEL KAFANDO A PROPOS DE L’EXCLUSION : « Il faudrait qu’on puisse au moins accepter que nous avons été tolérants »
Le président du Faso, Michel Kafando, a tenu une rencontre d’informations et d’échanges avec le corps diplomatique et les représentants des Organisations internationales et interafricaines présents au Burkina Faso. Au menu des échanges, la situation nationale et internationale. C’était le 22 mai 2015, dans la salle polyvalente du palais présidentiel de Kosyam, à Ouagadougou.
La mise sur pied d’un guichet spécial pour l’entrepreneuriat féminin, le vote de la loi anti-corruption, l’adoption de la loi portant révision du Code électoral, ce sont, entre autres, les sujets évoqués par le président de la transition, Michel Kafando, le 22 mai dernier lors de la rencontre d’informations et d’échanges à huis-clos, qu’il a eue avec le corps diplomatique et les représentants des Organisations internationales et interafricaines présents au Burkina. Pour ce qui concerne le nouveau Code électoral qui, pour certains, est source d’exclusion, le président Michel Kafando a confié que celui-ci prenait en compte les aspirations du peuple. « Les partis de l’ex-majorité sont libres de leurs mouvements. (…) Ils s’expriment, ils sont en campagne. Il faudrait qu’on puisse au moins accepter que nous avons été tolérants », a dit Michel Kafando. Et d’assurer que durant le temps qui reste à la transition, le gouvernement fera la promotion du dialogue sous toutes ses formes. Au 6è mois de la transition et de mon point de vue, a expliqué Michel Kafando, nous avons essayé de faire le maximum selon le mandat qui nous avait été donné par le peuple et selon le programme que nous avons arrêté. Faisant le bilan des actions jusque-là réalisées par les organes de la transition, il a relevé que les institutions du pays étant désarticulées au lendemain de l’insurrection populaire de fin octobre, la priorité du gouvernement a été de mettre de l’ordre dans celles-ci. « Ensuite, nous avons édifié un programme que d’aucuns appelleront la feuille de route, consistant d’abord à aller à l’objectif essentiel qui est l’organisation des élections mais, puisque le peuple a aussi demandé un changement, de voir les secteurs dans lesquels les changements pouvaient avoir lieu. Le premier secteur était naturellement celui de la justice sociale », a-t-il poursuivi.
Les arrestations ne sont pas d’ordre politique
Parlant des arrestations de dignitaires de l’ancien régime, Michel Kafando a confié qu’elles sont le fait d’audits menées par les autorités compétentes. Après avoir fait le point des préparatifs des échéances électorales à venir, le président du Faso a également évoqué avec ses invités du jour, la question de l’insécurité internationale et la nécessité de s’unir pour combattre le terrorisme international. Ces derniers, par la voix du doyen du corps diplomatique, Mbatna Bandjang, ambassadeur du Tchad au Burkina, ont remercié l’initiative de cette rencontre qui leur permettra d’avoir des informations de première main.
La situation sociopolitique du Burkina après l’insurrection populaire, a souligné Mbatna Bandjang, est suivie de très près par le corps diplomatique et c’est avec satisfaction qu’il note les efforts incessants déployés par le gouvernement et les organes de la transition afin de relever les défis, de plus en plus nombreux, inhérents à toutes les situations post-insurrectionnelles. Le doyen du corps diplomatique a également rassuré le président Michel Kafando du soutien moral, politique et financier de leurs pays respectifs, et leur disponibilité à accompagner le gouvernement de la transition à mener à terme l’étape cruciale qu’est l’organisation des élections. Dans le même ordre d’idées, Pascal Karorero, représentant des Organisations internationales et interafricaines, a formulé le vœu que le climat social apaisé qui prévaut actuellement, puisse perdurer pendant la campagne électorale, les élections et la période post-électorale.
Confiant que ces échanges permettront un accompagnement efficace du gouvernement de la transition par les institutions qu’il représente, Pascal Karorero a réitéré le soutien des Organisations internationales et interafricaines au Burkina pour l’aboutissement heureux de la période transitionnelle avec l’organisation d’élections transparentes, dans un climat apaisé.
Sami Thierry SOU