HomeA la uneMINI TOURNEE DE ERDOGAN EN AFRIQUE : Les intérêts guident les pas

MINI TOURNEE DE ERDOGAN EN AFRIQUE : Les intérêts guident les pas


Il se passe actuellement au Sénégal, un ballet économico-diplomatique. En effet, depuis dimanche, le président allemand, Frank-Walter Steinmeier, séjourne à Dakar dans le cadre d’une visite officielle de trois jours. Outre les perspectives économiques à envisager, le président allemand prendra part à la pose de la première pierre du siège du Goethe Institut, l’institut culturel allemand. Il sera au Sénégal jusqu’à mardi. Hier, 21 février, est arrivé aussi au Sénégal, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, pour sa cinquième visite dans le pays. Il vient de la RDC où des accords ont été signés dans les domaines de l’économie et de la sécurité. Après le Sénégal, il se rendra en Guinée-Bissau. Les relations entre le Sénégal et la Turquie remontent à 1962 où la première mission diplomatique turque sur le continent, a été ouverte à Dakar. Depuis, les relations entre les deux pays n’ont cessé de s’intensifier. En 2020, le montant des échanges s’élevait à 380 millions de dollars, pour atteindre 540 millions en 2021. L’objectif est d’arriver maintenant à un milliard de dollars. Des infrastructures considérables ont été réalisées au Sénégal par la Turquie, comme le nouvel aéroport Blaise Diagne, le Centre international de conférences Abdou Diouf, le centre sportif polyvalent  Dakar Arena et le nouveau Stade de cinquante mille places de Dakar. En matière d’aide humanitaire, l’enveloppe s’élève à dix millions d’euros depuis 2008. Le Sénégal apparaît donc comme un centre de rayonnement des entreprises et de l’économie turque.

 

 

Aux Africains de savoir profiter de la diversité des partenaires

 

 

Sans doute que Erdogan voudrait s’en servir comme tremplin pour accéder plus facilement aux marchés ouest-africains. Dans la compétition de plus en plus exacerbée entre l’Occident et les pays émergents pour la conquête et le contrôle de nouveaux marchés, la Turquie n’entend certainement pas jouer le rôle de simple figurant. C’est ce qui peut expliquer l’activisme de Erdogan en direction du continent, puisqu’il y a quelque temps seulement, il était à Lomé où certains chefs d’Etat dont l’ancien président du Faso, Roch Kaboré, l’y avaient rencontré pour des entretiens particuliers. Les visites de Erdogan sur le continent ne se comptent plus. Le président sénégalais étant aussi le président de l’Union africaine (UA), Erdogan pourrait en profiter pour faire passer un message en direction de l’Afrique. Les Africains sont actuellement préoccupés par l’insécurité qui sévit presque partout sur le continent et la Turquie pourrait offrir ses services. Bien que n’étant pas classée parmi les grandes puissances économiques, elle n’en demeure pas moins une puissance moyenne pouvant offrir une alternative sérieuse face aux atermoiements de l’Occident dans la lutte contre l’insécurité. Des pays comme l’Ukraine ont déjà profité de drones livrés par la Turquie dans la lutte contre les séparatistes soutenus par la Russie. Aux Africains de savoir profiter de la diversité des partenaires dans la construction de leur économie et le renforcement de la sécurité. Des pays émergents comme la Turquie, l’Inde, le Brésil, même la Russie et la Chine, sont des possibilités offertes pour éviter l’éternel tête-à-tête avec l’Occident qui, finalement, devient étouffant. Explorer toute les possibilités sans complexe pour la construction de l’Afrique, doit être maintenant le leitmotiv des dirigeants africains, pour avoir accès aux meilleurs produits à moindre coût et pour le renforcement de la souveraineté. En dehors du problème casamançais, le Sénégal semble jusque-là épargné par la vague d’insécurité qui affecte les pays du Sahel et qui semble frapper à sa porte. Nul doute que ce problème ne sera pas éludé dans les échanges entre Macky Sall et son hôte.

 

Apolem

 

 


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