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MINISTERE DE LA CULTURE, DES ARTS ET DU TOURISME : Des artistes-musiciens récriminent


Le Syndicat national des artistes-musiciens du Burkina Faso (SYNAMUB) a organisé un sit-in de protestation, le mardi 12 février dernier, devant le ministère de la Culture, des arts et du tourisme (MCAT), à Ouagadougou. Alors qu’au même moment, le ministre faisait le bilan de sa gestion au siège du FESPACO, les artistes, eux, réclamaient leur « part de gâteau ».

Les artistes burkinabè réunis autour du SYNAMUB, ont crié leur « ras-le-bol » pour exiger la satisfaction minimale de leur plateforme revendicative qu’ils ont transmise à leur ministre de tutelle le 18 mars 2018. Coïncidence ou comportement réactionnaire, pendant que les manifestants réclamaient leur « part de gâteau », le ministre, lui, faisait le bilan de sa gestion au siège du FESPACO. Dans cette plateforme, 6 points sont inscrits.  Il s’agit de la dotation de toutes les radios et télévisions d’un logiciel unique de comptabilisation des œuvres musicales exploitées, l’augmentation du cachet des artistes nationaux à 1 000 000 de F CFA pour le live et 300 000 F CFA pour le play-back, pour les manifestations organisées par l’Etat, la représentation des syndicats des artistes- musiciens aux instances où se discute et se décide le sort des artistes burkinabè, l’audit financier du BBDA avec la participation des organisations d’artistes, la suppression de tous les coefficients de répartition sur les droits d’auteur et la mise en place d’un fonds alloué à la promotion de la musique traditionnelle burkinabè et enfin, la réduction des frais de location de la salle de spectacle du CENASA à 100 000 F CFA pour les artistes-musiciens du Burkina dans le cadre de leurs spectacles. Ainsi, les manifestants scandaient des slogans hostiles à leur ministre de tutelle. On pouvait lire ceci : « Non à la clochardisation des artistes, supprimer les confiscations du BBDA … ».
En effet, le comité exécutif du syndicat, dès l’entame du sit-in, a été reçu par Lassina Simporé et Nestor Kahoun, respectivement Secrétaire général et Directeur de cabinet du ministre de la Culture, des arts et du tourisme. Une heure d’horloge, c’est le temps qu’il a fallu pour une discussion à bâtons rompus entre les premiers responsables du SYNAMUB et les autorités représentants le ministre.
A la sortie de ce tête-à-tête, le comité a révélé au monde de la presse qu’un « protocole d’accord » semble être trouvé. « Les autorités qui nous ont reçus, ont promis à nouveau un examen de tous les points de notre plateforme revendicative. Elles ont également promis une nouvelle rencontre du comité exécutif du SYNAMUB et cela, dès la première semaine du mois de mars 2019 », nous a-t-il confié. Et le comité du SYNAMUB d’émettre le vœu qu’au cours de la future rencontre annoncée, il y ait « des réponses claires, limpides et que l’on sache en clair ce que l’on fait des 6 points inscrits dans notre plateforme », a-t-il laissé entendre. En outre, selon le SG du SYNAMUB, Abdoul Kader Ouattara alias Almany KJ, cela fait 3 ans que les artistes-musiciens attendent une satisfaction minimale pour l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Malheureusement, le constat est clair et décevant : « il y a une volonté manifeste de la part du ministre de ne pas nous rencontrer ». En effet, sur la question du logiciel unique de comptabilisation, le SG a rappelé que « le Burkina Faso est l’un des rares pays à ne pas disposer de logiciel unique de comptabilisation pour pallier le problème de paiement aléatoire des droits d’auteur ». Il a saisi l’occasion pour interpeller le ministre qu’il y a une marginalisation et une clochardisation des artistes burkinabè en ces termes : « Lors de l’édition de la SNC 2018, le cachet d’un artiste national coûtait 250 000 F CFA, pour 2 podiums live tandis que Sidiki Diabaté, leur confrère du Mali, touchait un cachet de 20 000 000 de F CFA pour moins de 40 minutes de spectacle ». Aussi, lors des états généraux de la SNC et du panel sur la promotion et la diffusion de la musique burkinabè, le SYNAMUB n’a pas été convié. « Nous nous demandons comment les autorités étatiques peuvent discuter et prendre de telles décisions importantes à notre place  », a-t-il laissé entendre. Pour Almany KJ, « il faut que ça cesse maintenant ». Pour lui, l’Etat lui-même « sacrifie » la culture, alors qu’on dit « que la culture peut être utilisée comme une arme contre le terrorisme ». Et pendant ce temps, les artistes qui sont considérés comme fer de lance et vecteur de la cohésion sociale sont « eux-mêmes terrorisés ». Où se trouve la valeur de « l’union sacrée qu’on nous réclame ? Une union sacrée autour de celui qui pille le peuple et qui se moque de lui ? », s’interroge le SG du SYNAMUB, Almany KJ.

Ben Issa TRAORE


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