MISE EN DELIBERE DE LA DECISION SUR LA DEMANDE DE LIBERTE PROVISOIRE DE HAMA AMADOU : Les espoirs de l’opposition douchés
Pas encore de liberté provisoire pour Hama Amadou ! En effet, après les plaidoiries des avocats, la Cour d’appel de Niamey a mis en délibéré, et cela jusqu’au 28 mars prochain, la décision sur la nouvelle demande de liberté provisoire de l’ex-président de l’Assemblée nationale, arrivé deuxième au premier tour de la présidentielle du 21 février dernier. C’est donc depuis sa cellule de Filingué que Hama Amadou devra assister à la campagne électorale pour le second tour prévu pour le 20 mars prochain, soit dans un peu moins d’une semaine. En mettant en délibéré la nouvelle demande de Hama Amadou, la Cour d’appel de Niamey vient de doucher les espoirs de l’opposition nigérienne réunie au sein de la COPA (Coalition pour l’Alternance 2016), qui n’avait eu de cesse de réclamer la libération du leader du Moden Fa-Lumana Africa, emprisonné selon elle, pour des raisons politiques. A cela s’ajoute le fait que la COPA a passé le temps à ruer dans les brancards, tout en maintenant son candidat dans la course pour la présidentielle. Si fait que jusque-là, elle n’a même pas eu le temps de battre campagne dans la perspective du second tour. Quelles chances donc pour cette opposition qui entend réaliser l’alternance ? Difficile d’y répondre quand on sait, dans le cas d’espèce, qu’elle va à la compétition avec un pied cassé.
Les uns et les autres doivent savoir dépasser leur ego
Reste maintenant à savoir comment Hama Amadou et ses camarades réagiront face à cette décision de la Cour d’appel, qui, disons-le clairement, ne les arrange pas. Vont-ils faire contre mauvaise fortune bon cœur ou vont-ils mettre à exécution leur mot d’ordre de boycott actif du scrutin avec tous les risques de basculement que cela comporte ? On attend de voir. Cela dit, il faut souhaiter que, dans l’intérêt supérieur du peuple nigérien, tous les acteurs politiques acceptent de mettre de l’eau dans leur vin ou dans leur thé, c’est selon, pour qu’après une campagne civilisée et un premier tour apaisé, le second tour du 20 mars n’augure pas de lendemains incertains pour le pays de Diori Hamani. Pour ce faire, les uns et les autres doivent savoir dépasser leur ego surdimensionné et éviter les calculs politiques à la petite semaine. Surtout dans ce contexte sous-régional caractérisé par des attaques terroristes tous azimuts. Et le Niger en sait déjà quelque chose ; lui qui, à maintes reprises, a été endeuillé par Aboubakar Shekau et sa bande de tueurs sans foi ni loi. Seule vaut donc, par ces temps qui courent, l’unité nationale face aux fous d’Allah !
B.O