MISE EN PLACE DES DELEGATIONS SPECIALES DANS LES CASCADES :   Les chefs de canton divisés sur le choix de leurs représentants

Quatre chefs de cantons de la région, parmi lesquels Sa Majesté Maouran Sagnon, plus connu sous le nom de Tolé Sagnon, étaient réunis à Banfora le 17 décembre 2014 pour dire non à la manière dont leurs représentants au sein des délégations spéciales de la région ont été choisis. Selon eux il s’agit d’un choix unilatéral opéré par le chef de canton de Banfora, Yoyé Héma.

 

Quatre membres de l’association des chefs de canton de la région des Cascades ne reconnaissent pas les personnes qui ont été désignées pour représenter les coutumiers au sein des délégations spéciales de la commune de Banfora et de la région des Cascades. Ils l’ont fait savoir au cours d’une réunion le 17 décembre 2014. Devant rassembler tous les membres, la réunion n’a enregistré que la présence des seuls contestataires que sont Tolé Sagnon du canton du Karaborola, Jean Jacques Koné de Bérégadougou, Siaka Sagnon du canton de Tengrela et Kalilou Traoré de Sindou. « Nous ne reconnaissons pas les personnes qui ont été désignées par Sa Majesté Yoyé Héma, chef du canton de Banfora et président de l’association des chefs de cantons des Cascades, pour nous représenter dans les deux délégations spéciales », a lancé le porte-parole du groupe, Tolé sagnon qui, depuis son investiture, répond désormais au nom de Maouran Sagnon. Il a expliqué que ces choix ont été faits sans que l’ensemble des chefs coutumiers ne soit consulté. « Ce n’est donc pas un choix consensuel et c’est pour cela que nous avons souhaité cette rencontre pour faire de nouveaux choix », a-t-il dit. A les entendre, le président de leur association, Sa Majesté Héma Yoyé, chef de canton de Banfora, qui a reçu la correspondance du gouverneur les invitant à désigner des représentants, ne les a pas consultés auparavant. Il faut noter que la rencontre s’est déroulée en l’absence du chef de canton de Banfora, chose déplorée par Tolé Sagnon qui aurait souhaité la présence de celui-ci pour traiter de la question.

 

L’association des chefs de cantons des Cascades mal en point

 

Et de poursuivre en disant que lorsqu’ils ont voulu savoir les raisons de son absence, « Sa Majesté Héma Yoyé nous a dit que la rencontre n’a pas été convoquée par le président du conseil régional des chefs de cantons (donc  lui-même), et que, par conséquent,  il ne pouvait pas y prendre part ». Qu’à cela ne tienne, le groupe des quatre chefs a tenu sa réunion et  a décidé d’évincer Yoyé Héma qui devait lui-même siéger à la délégation spéciale de Banfora. Par contre, Sakouliba Brahima du canton de Bounouna, initialement choisi par Yoyé Héma pour la délégation spéciale des Cascades, a été retenu au même titre que Karim Tou du canton de Tengrela. Et Kélétigui Ouattara de Sindou complète le nombre des coutumiers désignés. Notons que lui aussi figurait sur la liste initialement proposée par Yoyé Héma. Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette réunion a permis de savoir que l’association des chefs de cantons des Cascades a mal à sa cohésion et cela depuis belle lurette. Car, non content de vouloir écrire au gouverneur pour l’informer des changements opérés quant aux choix de leurs représentants dans les délégations spéciales, le groupe des quatre n’entend plus reconnaître Yoyé Héma comme leur représentant auprès de l’administration. Selon eux, depuis 2005, les membres de l’association attendent vainement la convocation d’une AG qui doit renouveler son organe dirigeant. A les entendre, c’est comme si parmi eux, quelqu’un mettait tout en œuvre pour empêcher la tenue de cette AG. Pour Tolé Sagnon,  « cela ne peut  continuer », dans la mesure où chaque canton est véritablement autonome. « Nous avons voulu cette association pour faciliter nos rapports avec l’Administration », a-t-il dit. Avant de se séparer, le groupe des quatre a décidé d’écrire au chef de canton de Banfora pour lui signifier que depuis 2009, il y a une procédure de renouvellement qui est engagée et qu’il n’est plus question qu’il parle en leur nom, surtout sans les avoir consultés au préalable.

 

Mamoudou TRAORE