HomeOmbre et lumièreMISSIONS CONSULAIRES SPECIALES A NIAMEY Grande mobilisation des Burkinabè du Niger pour les opérations d’identification

MISSIONS CONSULAIRES SPECIALES A NIAMEY Grande mobilisation des Burkinabè du Niger pour les opérations d’identification


Le 28 février 2019, le lancement officiel des missions consulaires spéciales proprement dit est acté autour de 17 h devant le consulat général en présence de nombreux compatriotes burkinabè vivant au Niger, notamment à Niamey. Saluant la tenue des opérations spéciales de délivrance des documents de votation, nos compatriotes n’ont pas caché leur satisfaction et sont sortis en grand nombre à cet effet.

Ils sont sortis en grand nombre dans le but d’obtenir les documents d’identification. Etienne Ouoba, coordonnateur des délégués CSBE (Conseil supérieur des Burkinabè de l’étranger), section du Niger, a été le premier à passer devant l’équipe chargée de la délivrance des cartes nationales d’identité burkinabè (CNIB) au consulat général. Il est identifié après les formalités et le paiement de 2500 F CFA pour sa CNIB qu’il attend dans 2 semaines. Il se dit fier et heureux que les opérations de délivrance des documents de votation aient commencé par le Niger et par lui. Une occasion en or pour bien de ses compatriotes, à son avis, qui auraient dû faire plusieurs centaines de km pour l’obtention desdits documents. « Ils sont venus à nous directement pour la délivrance des CNIB et passeports, nous trouver sur place », ce qui est un acte à saluer, à son avis. Sans doute les compatriotes se bousculeront devant les équipes pendant leur séjour de 2 semaines pour délivrer les documents de votation. Son épouse, Habibou Ouoba Sandé, est institutrice à Niamey et est venue aussi pour se faire établir une CNIB. Cette mission consulaire spéciale qu’elle a saluée lui permet de se faire une nouvelle CNIB en remplacement de celle « périmée » qu’elle détient, sans faire le déplacement au Burkina. Raison pour laquelle elle s’est dite débordée de joie, puisque, comme elle, la mission consulaire spéciale évitera, selon elle, à beaucoup de membres de la communauté burkinabè au Niger, d’aller au pays natal pour ce précieux sésame qu’est la CNIB ou le passeport. Fatimata Diandé est peule et originaire de Fada N’Gourma comme les époux Ouoba, et est agent de sécurité à l’Union européenne à Niamey où elle s’est définitivement installée en 2001 après son mariage avec un Nigérien. Profitant de son jour de repos, Fatimata Diandé est venue assister à l’acte de lancement officiel des missions consulaires spéciales au consulat général, aux échanges entre la délégation ministérielle et les Burkinabè du Niger qui en ont fait suite. La validité de sa CNIB qu’elle a fait établir à Ouagadougou arrivera à terme en 2023. Elle n’est donc pas concernée par la délivrance spéciale des documents de votation, mais s’est dite préoccupée pour sa grande sœur qui vit à Agadez à plus de 1500 km. « Venir à Niamey et y faire 2 jours, pour elle, avant de continuer au Burkina crée beaucoup de dépenses », nous dit Fatimata. Cette opération de délivrance spéciale des CNIB et des passeports devrait profiter à tous ceux qui sont dans la situation de la grande sœur de Fatimata à Agadez ou à Zinder, a confessé Fatimata sur un air interrogateur. Le vrai problème pour bien des compatriotes au Niger, c’est la disponibilité du temps matériel pour venir se faire établir la CNIB ou le passeport, selon elle. Le jeune Etienne Lompo, ressortissant de Kantchiari à l’Est du Burkina, ne veut pas rater l’occasion. Il explique combien il est difficile pour lui et certains de ses frères Burkinabè vivant au Niger de rentrer au pays pour s’offrir la CNIB. « Avec nos CNIB dont la validité a expiré, nous sommes souvent bloqués à la frontière, chez nous, en voulant rentrer au pays pour faire établir de nouveaux documents d’identification », se souvient le jeune Lompo qui ne veut aucunement rater l’occasion de se faire identifier et avoir sa CNIB à la faveur de cette mission consulaire qui séjourne à Niamey jusqu’au 15 mars. Non loin du consulat général, Thomas Somda travaille dans le restaurant d’une compatriote burkinabè.

« Mission consulaire spéciale, un bon premier pas »

« Cette opération spéciale, c’est déjà un bon premier pas », a-t-il confié, mais son souhait est que les opérations ne s’arrêtent pas après une courte durée. Thomas se demande si lui et ses compatriotes auront une autre chance de se faire établir des CNIB ou des passeports dans les mêmes conditions que la mission consulaire spéciale en cours à Niamey. Cela parce que bien des Burkinabè du Niger ne résidant pas à Niamey ne pourront pas faire le déplacement lors du séjour des équipes venues du Burkina pour l’établissement des CNIB et des passeports. Que faire ? A cette interrogation, le président de la communauté burkinabè au Niger, Boureima Zonga, a laissé entendre que la question sera abordée avec le consulat général dans la perspective d’organiser des missions dans certaines localités du Niger, en dehors de Niamey, dans la mesure du possible. Il a relevé toutefois que la question sécuritaire restera un aspect très important dans l’organisation d’éventuelles sorties hors de Niamey pour l’établissement des documents d’identification pour les compatriotes.
Tédia Onadja est cuisinier à la retraite à Niamey. Né à Fada en 1930, il s‘est installé avec sa famille à Niamey depuis 1963 et a toujours utilisé une carte consulaire pour ses besoins au Niger. Pour la première fois, il se fait établir une CNIB parce que, dit-il, « avant, c’était difficile d’avoir ce document et il ne faut jamais oublier que ton pays est là même si tu n’y pars pas ». Pour lui, carte consulaire et CNIB sont pareilles. Issaka Guida, Burkinabè à Niamey depuis 2015, enseigne dans une école brésilienne en tant que missionnaire et a toujours travaillé avec une carte consulaire. Il tient à avoir une CNIB parce que, dit-il, « ça me permettra de partir dans d’autres pays de la sous-région, autre que mon pays ». Depuis 31 ans, Joseph Zongnaba vit au Niger à Niamey où il s’est marié et travaille dans le secteur de l’immobilier. Celui-là même qui a cherché les hôtels pour les membres de la délégation conduite par le ministre Paul Robert Tiendrébéogo. Son passeport est hors de validité et il est venu se faire établir un autre, à la faveur de la mission consulaire spéciale. « C’est un soulagement qu’on ait pensé à nous et nous serons à jour vis-à-vis de notre pays et de notre pays hôte », confie-t-il à propos de cette mission consulaire spéciale. « Sans papier, il n’y a pas de vie », a-t-il conclu. A propos de la situation sécuritaire au Burkina, plus d’un interlocuteur parmi les compatriotes que nous avons interrogés, se sont dits attristés et prient pour que disparaisse le fléau de l’insécurité. Après les échanges avec la délégation ministérielle dans la soirée du 27 février, nos compatriotes au Niger continuaient à faire la queue devant le consulat le 28 février et le 1er mars pour se faire identifier et disposer bientôt chacun d’une CNIB ou d’un passeport.

Lonsani SANOGO, de retour de Niamey

Ils ont dit

Paul Robert Tiendrébéogo, ministre en charge des Burkinabè de l’extérieur

« La présente cérémonie et l’acte de lancement que nous avons posé tout à l’heure sont des symboles forts de la réalité et de la vitalité de la démocratie au Burkina Faso. Ils se veulent également des manifestations de l’unité du peuple burkinabé autour de l’essentiel : l’avenir du Burkina Faso. Puissions-nous, filles et fils du Burkina, œuvrer ensemble, main dans la main, pour que vive et prospère, pour l’éternité, ce pays que nous aimons tant. »

Léontine Marie Kaboré, Consule générale du Burkina à Niamey au Niger

 

« L’opération de lancement des missions consulaires spéciales traduit la volonté du gouvernement burkinabè de doter les Burkinabè de pièces d’identité et aussi de faire du vote des Burkinabè de l’extérieur une réalité. Je puis vous assurer de la détermination et de l’engagement des Burkinabè vivant au Niger à se faire établir des passeports biométriques et des cartes nationales d’identité burkinabè (CNIB) dans la perspective de se conformer aux lois et règlements du Burkina Faso et du pays d’accueil d’une part et de participer au vote des Burkinabè de l’étranger en 2020 d’autre part ».

Aristide Béré, directeur général de l’ONI

« A l’échelle nationale, les opérations de délivrance des documents de votation commencent le 7 mars 2019 à Tenkodogo. A partir du 11 mars, sur une période de 3 semaines, des équipes seront déployées dans les provinces du Boulgou, du Koulpélogo et du Kourittenga pour capter l’ensemble des compatriotes. A partir de là, nous allons descendre vers le Sud du pays et la région des Cascades avant de remonter progressivement pour que, au moment de la saison pluvieuse, nous atteignions les grandes villes. Cela procède d’une stratégie élaborée par l’Office national d’identification (ONI), parce que nous commençons par les régions moyennement peuplées et les localités rurales, pour venir progressivement vers les régions densement peuplées et urbaines qui offrent plus de possibilités pendant la période hivernale. »

Boureima Zanga, président de la communauté vivant au Niger

 

« La communauté burkinabè vivant au Niger est bien intégrée. Le Burkinabè, d’abord, porte le flambeau de notre pays d’origine et chaque fois lors de nos assemblées générales, nous passons le message pour que les compatriotes se conforment bien aux lois du pays hôte. Il y a rarement de problèmes entre les communautés, exceptés quelques récalcitrants qui se font arrêter par la police. Et même là, les autorités nigériennes nous font appel, et ensemble, nous réglons le problème. Notre problème particulier, ce sont les migrants burkinabè qui sont de passage en direction de l’Europe. Souvent quand ils reviennent, ils nous tombent sur les bras, mais nous gérons, les aidons pour qu’ils regagnent le pays. C’est un honneur que Niamey ait été choisi pour le lancement officiel des opérations de délivrance spéciale des documents de votations pour les Burkinabè de l’extérieur. Nous avons mobilisé le maximum de compatriotes pour ces opérations, avons fait des sensibilisations pour une forte participation. Nous avons ciblé des localités hors de Niamey à cet effet pour que ceux qui ne sont pas trop éloignés puissent venir se faire établir une CNIB. La mission consulaire spéciale peut compter sur nous, et à tout moment nous lui apporterons notre contribution pour que sa mission soit une réussite ».

Rassemblés par Lonsani SANOGO

Rareté des feux tricolores sur certaines avenues à Niamey : Un fait remarquable

Niamey, capitale du Niger. Une ville où les feux tricolores pour réguler la circulation sur les avenues se comptent du bout des doigts. Automobilistes, motocyclistes et piétons, bref, chacun y va de sa prudence pour rallier sa destination. A certains croisements comme ce rond-point en image, se frayer un chemin relève de la péripétie ou de la témérité, dans la mesure où il n’y a pas de feux tricolores. Malgré cet état de fait, les accidents de circulation ne semblent pas fréquents comme à Ouagadougou où les feux sont multiples sur les avenues et à leurs croisements. En tout cas, nous n’avons pas été témoins d’un seul accident ou en entendre parler. Alors même que la nuit, à partir de 22h-23h (heure locale) sur certaines avenues, telle l’avenue qui passe devant le siège de la Fédération nigérienne de football, motards et automobilistes se livrent à des parties de rallye avec tous les risques que cela comporte. Ce qui a fait dire à un confrère que « les populations seraient plus en phase avec leur loi… en matière de code de la route ». L’autre fait marquant, c’est la presque omniprésence des grilleurs de viande aux coins des rues et avenues, au point que l’on peut apercevoir 3 grilleurs de viande sur un rayon de 40 m environ à certains carrefours par exemple.

 


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