HomeA la uneMODIFICATION CONSTITUTIONNELLE AU RWANDA : Bienvenu au royaume de Kagamé !

MODIFICATION CONSTITUTIONNELLE AU RWANDA : Bienvenu au royaume de Kagamé !


 

Ça y est. Le président rwandais, Paul Kagamé, a désormais son ticket en main. Il peut briguer un troisième mandat. Le feu vert lui a été donné, hier, 17 novembre dernier, par les sénateurs qui, à l’unanimité, ont adopté la modification de la Constitution et ce après le quitus que les députés, en fin octobre, avaient déjà donné au président Kagamé. Ainsi donc, les articles 101 et 172 de la Constitution portant sur le mandat présidentiel, ont été définitivement adoptés. Leur modification permet non seulement au président Kagamé de rempiler pour un troisième mandat, mais aussi de rester au pouvoir jusqu’en 2034. Bienvenu donc au royaume de Kagamé ! Car, avec une telle modification constitutionnelle autorisée par un parlement monochrome acquis à la cause du prince, ce n’est pas demain la veille que le Rwanda connaîtra une alternance démocratique. Certes, pour sauver les apparences, le pouvoir de Kigali précise que le texte définitif de la nouvelle Constitution sera soumis à un référendum. Mais que peut-on en attendre  quand on sait qu’au Rwanda, les désirs du prince valent loi et toute voix discordante est interdite, sous peine de se faire embastiller pour crime de lèse-majesté ? Après le tour de force réussi par le Congolais Denis Sassou Nguesso, l’heure est venue pour le maître incontesté de Kigali de malmener la loi fondamentale de son pays pour demeurer ad vitam aeternam au pouvoir.

Si seulement le ridicule pouvait tuer !

Et cela, on le voyait venir depuis que sur près de 6 millions de pétitionnaires, seule une dizaine, nous disait-on, était opposée à la modification de la Constitution au pays des mille collines. Et le président du Sénat ne dit pas autre chose quand il affirme, toute honte bue, que le parlement ne fait que répondre aux desiderata du peuple rwandais. Si seulement le ridicule pouvait tuer ! Car, même Salomon qui possédait une sagesse extraordinaire n’avait jamais fait autant d’unanimité sur sa personne, pas plus que le Dieu en qui il croyait ; lui qui, d’ailleurs, faisait  parfois l’objet d’attaques et de contestation. C’est dire donc que l’adoption de la réforme de la Constitution, contrairement à ce que l’on veut nous faire croire, n’est ni plus ni moins qu’une manœuvre orchestrée par le pouvoir rwandais aux fins de consommation extérieure. C’est pourquoi, on en vient à s’interroger sur la sincérité du président Kagamé qui, naguère, remontait les bretelles à son voisin Pierre Nkurunziza qui a mis son pays (le Burundi) à feu et à sang au nom de ses propres intérêts. En tout cas, par leurs faits et gestes, Pierre (Nkurunziza) et Paul (Kagamé) ont achevé de nous convaincre qu’ils sont des dictateurs ; eux qui, en tant qu’apôtres de Jésus, devraient pourtant montrer la voie à suivre. Pouvoir quand il nous tient !

 B.O


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