HomeA la uneMONDIAL 2014 L’Afrique, un genou à terre

MONDIAL 2014 L’Afrique, un genou à terre


Au huitième jour de compétition, le mondial brésilien est déjà entré dans sa phase décisive pour certaines équipes avec son lot de joie pour les uns et de larmes pour les autres. La décantation a commencé, avec les premiers qualifiés pour les huitièmes de finale, notamment les Pays-Bas et le Chili, mais aussi les premiers éliminés que sont l’Australie, l’Espagne et le Cameroun.

Si pour l’Australie, l’apprentissage continue, il faut noter que ce pays aura été loin d’être ridicule, en concédant deux courtes défaites. Quant à l’Espagne, championne du monde en titre, son élimination prématurée est une grosse surprise en ce mondial où elle était donnée favorite. Après la claque reçue de la Hollande (1-5) d’entrée de jeu, les Espagnols n’ont pas su trouver les ressources physiques et mentales pour se relancer face au Chili, victorieux par deux buts à zéro, dans l’enceinte mythique du stade Maracaña de Rio de Janeiro. A leur décharge, l’on pourrait dire que la longue saison âprement disputée par ses clubs-phares dont les joueurs constituent l’ossature de la Roja, a visiblement laissé des traces.

 

Cette génération de Lions édentés à l’esprit mercantile fait la honte du continent

 

Quant au Cameroun, il a tout simplement « versé la figure de l’Afrique par terre », en enchaînant deux défaites dont une déculottée face à la Croatie, sans parvenir à marquer le moindre but. Mais pouvait-il en être autrement ? A vrai dire, non. Car l’échec du Cameroun n’est pas une surprise en soi, au regard de l’atmosphère viciée qui a entouré le départ de l’équipe, depuis les conditions rocambolesques de déclamation de la liste des joueurs, jusqu’aux revendications de primes où les Lions ont laissé beaucoup d’énergie, au point de perdre leurs nerfs sur le terrain, à l’image de ce coup de coude incompréhensible d’Alex Song qui lui a valu un carton rouge pénalisant pour son équipe. Partis en touristes, c’est en toute logique qu’ils plient bagages, éliminés avant même leur dernier match. Quand on sait que ce dernier match l’opposera au pays organisateur qui a besoin d’une victoire pour se qualifier, l’on peut craindre que les Camerounais ne boivent le calice jusqu’à la lie dans cette compétition. Autant la chevauchée fantastique de Roger Milla et ses camarades en 1990 avait rempli l’Afrique de fierté, autant cette génération de Lions édentés à l’esprit mercantile fait la honte du continent. D’ailleurs, il y a longtemps qu’ils ont été domptés, même sur le continent, et ne font plus peur à personne. Cette équipe coûte cher au contribuable camerounais alors qu’elle n’apporte rien en termes de résultats. Autant Eto’o et ses camarades se sont montrés gourmands face aux primes, autant l’on s’attendait à ce qu’ils « dévorent » avec appétit leurs adversaires. Mais au contraire, ils ont servi un triste spectacle, donnant l’image de joueurs sans dignité ni patriotisme qui n’ont montré aucune solidarité sur le terrain. Il est temps de célébrer les funérailles de cette équipe et de préparer la relève. Autrement, ces Lions indomptables, qui semaient la terreur et que l’on prenait plaisir à regarder évoluer sur le terrain, risquent de devenir, pour longtemps, une équipe quelconque.

 

Les Eléphants sont capables de l’exploit

 

Quant à la Côte d’Ivoire l’espoir de la victoire de son premier match a été douché par des Colombiens très entreprenants. Mais loin de céder au découragement, les Eléphants doivent tirer les leçons de ce deuxième match et vite tourner la page en se concentrant sur le prochain. Car rien n’est perdu. Leur sort est encore totalement entre leurs mains. Et l’espoir est d’autant plus permis qu’ils ont fait preuve de dignité, de combativité et de courage. Dans tous les cas, à l’étape actuelle, ils demeurent le principal espoir de l’Afrique qu’ils portent sur leurs trompes depuis leur seule victoire, parmi les cinq représentants africains, lors des premiers matches. Avec cette défaite face aux Colombiens, l’Afrique a un genou à terre, mais elle peut et doit se relever face à la Grèce. Les Eléphants sont capables de l’exploit, s’ils montrent la même envie et la même détermination que contre le Japon.

Tout le mal qu’on leur souhaite, c’est d’arracher ce billet pour les huitièmes, pour semer encore plus de joie dans une Côte d’ivoire qui a besoin de se réconcilier avec elle-même pour entamer sa marche en avant. Aussi faut-il espérer qu’autant les cœurs des Ivoiriens ont battu à l’unisson derrière leur équipe, autant l’exemple de la solidarité des joueurs sur le terrain, serve de leçon à leurs compatriotes pour qu’au-delà de la joie du moment, ils se tendent la main et s’embrassent à jamais, dans une vraie réconciliation des cœurs. En tout cas, Didier Drogba et ses coéquipiers auront montré le chemin en jouant leur partition. A leurs compatriotes d’en tirer les leçons pour jouer la leur.

Quant aux autres représentants africains, qu’ils emboitent le pas aux Eléphants car le meilleur reste à venir.

 

Outélé KEITA


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