MONDIAL 2014 :Le miracle n’a pas eu lieu
Le Nigeria et l’Algérie n’iront pas en quart de finale de ce mondial brésilien. Les derniers représentants de l’Afrique sont tombés hier, devant la France et l’Allemagne, deux grosses cylindrées du football mondial. Au regard du palmarès de leurs adversaires du jour, qui totalisent à eux deux quatre coupes du monde, l’on peut dire que l’Afrique n’a pas démérité. Ses représentants sont tombés les armes à la main, en défendant l’honneur de la mère patrie.
L’Afrique n’a pas à rougir de cet échec car ses représentants ont été loin d’être ridicules
Le miracle de voir ces deux derniers représentants de l’Afrique accéder aux quarts de finale pour s’ouvrir du même coup les portes d’une demi-finale historique n’a donc pas eu lieu. En effet, s’ils s’étaient tous les deux qualifiés, ces deux pays allaient s’affronter en quarts de finale et l’Afrique serait assurée, dans ces conditions, d’avoir un représentant en demi-finale, pour la première fois de son histoire.
Pendant que le Nigeria s’inclinait devant la France à Brasilia sur le score de 2 buts à 0, l’Algérie subissait à Porto Alegre la loi d’une Mannschaft réaliste, qui aura souffert et tremblé par moments devant des Fennecs entreprenants, mais qui s’imposera au finish sur la marque de 2 buts à 1, dans une rencontre restée longtemps indécise. Les réalisations de Schürle et de Mezut Özil dans les prolongations viendront doucher les derniers espoirs de tout un continent. La réduction du score de Djabou restera pour l’histoire.
Mais l’Afrique n’a pas à rougir de cet échec car ses représentants ont été loin d’être ridicules.
Sans complexe, ils ont joué crânement leur chance et peuvent s’enorgueillir d’avoir tenu la dragée haute à de sérieux prétendants à la couronne mondiale. Ce faisant, le Nigeria et l’Algérie prouvent les progrès du football africain qui a cependant besoin de mieux se professionnaliser pour espérer glaner des lauriers plus grands à l’échelle mondiale. A présent, l’Afrique peut commencer à faire son bilan et penser à l’avenir.
L’Afrique est éliminée, mais la fête continue
Pour le Nigeria, les menaces de Boko Haram ont peut-être joué sur les joueurs qui pensaient certainement à leurs familles restées au pays. Mais le problème des primes est encore venu ternir l’image d’un continent qui a visiblement mal à la gestion de son football. Entre des dirigeants véreux, sans vision et à l’appétit vorace, qui veulent profiter du football pour emprunter la courte échelle de la réussite sociale, et des joueurs au patriotisme douteux, l’Afrique doit faire le ménage si elle veut se donner les moyens de rivaliser avec les meilleurs de la planète. Pour repartir d’un bon pied, elle doit nécessairement rompre avec l’amateurisme et les problèmes de vestiaires, avec ces spectacles désolants de grèves et de revendications financières qui font la honte du continent et de ses dirigeants. Au contraire, elle doit nourrir beaucoup plus d’ambitions pour espérer se hisser au même niveau que les grandes nations de football.
Malgré tout, elle peut être fière de ses derniers représentants, parce que le Nigeria et l’Algérie auront survécu là où certains pays qui ont une tradition de football plus poussée sont tombés avant eux, à l’image de l’Espagne, de l’Angleterre et de l’Italie. Au regard de la configuration des rencontres, l’Afrique peut nourrir des regrets, parce qu’il y avait la place pour se qualifier. Dans les tous cas, le mondial continue sans l’Afrique dont tous les représentants ont définitivement dit adieu à la compétition. Mais les cœurs des supporters continueront de battre pour des équipes toujours en compétition. L’Afrique est éliminée, mais la fête continue sur le continent pour les supporters qui ne bouderont pas leur plaisir du beau jeu, tant la passion du football est fortement ancrée dans les cœurs.
Alors, que le meilleur gagne.
Outélé KEITA