HomeOmbre et lumièreMOUVEMEMENT DU PEUPLE POUR LE PROGRES : Pour une jeunesse politique consciente de ses droits et devoirs

MOUVEMEMENT DU PEUPLE POUR LE PROGRES : Pour une jeunesse politique consciente de ses droits et devoirs


La formation citoyenne des militants est une préoccupation au Mouvement du peuple pour le progrès (MPP). C’est pourquoi le parti a réuni les formateurs du parti issus des 45 provinces pour leur inculquer des valeurs de citoyenneté.  « Citoyenneté : droits et devoirs » et « Programme du MPP- programme du président du Faso », telles  sont les thématiques développées respectivement par le Pr Basile Laetare Guissou et Gervais Nadembèga. Cette session de formation des formateurs s’est tenue les 4 et 5 août derniers à Ouagadougou sous les auspices de la Fondation Friedrich Ebert Stiftung.

 

La politique, sphère par excellence de l’action collective, ne peut être abandonnée à des personnes incultes des valeurs citoyennes. C’est cette vérité qui a poussé le 5e vice-président du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), Moussa Boly, à organiser cette session de formation des formateurs, initiative soutenue par la Fondation Friedrich Ebert Stiftung. « Le président du MPP a souhaité que d’ici à 2020 nous puissions compter de vrais militants et bons militants. Et cela doit passer par la formation politique », a indiqué Moussa Boly. L’année passée, rappelle-t-il, son parti a formé 381 personnes. Cette année, il a décidé, dans une perspective de disposer d’une pépinière de formateurs dans chaque province, de former

des formateurs.

A travers le premier thème de cette session, « Programme du MPP- programme du président du Faso», le but, selon Moussa Boly, c’est d’arriver à faire comprendre aux militants ce que c’est que le programme du parti, celui du président et celui de son gouvernement, notamment le PNDES. « A la sortie de ces 48 heures d’échanges, nos formateurs devraient être à même, de retour dans leurs provinces, de faire comprendre la relation qui existe entre ces trois programmes », a-t-il précisé.  

Le second thème a porté sur les droits et devoirs du citoyen. Et c’est l’un des doyens du parti, le Pr Basile Laetare Guissou, qui s’est chargé de développer cette problématique au profit des jeunes militants. Mais pour l’homme, la violence, les comportements inciviques que les Burkinabé vivent de nos jours ne sont que la rançon de ce que leurs élites politiques ont semé depuis des années. « Si vous semez du maïs, vous allez récolter du maïs et non du fonio. C’est la même chose pour la citoyenneté », a-t-il dit. L’erreur commune de l’élite d’alors, c’est d’avoir « copié la constitution française sans un effort d’adaptation en prenant en compte nos us et coutumes, les cultures et langues nationales », regrette-t-il. La constitution française est écrite en français par des juristes français formés par la France pour les Français. Telle qu’elle est, elle ne peut pas servir à cultiver la citoyenneté burkinabé, affirme-t-il sans ambages. « On se plaint de l’incivisme sans se rendre compte que ce sont nos systèmes politiques qui cultivent l’ignorance des droits et devoirs par les citoyens », dixit le Pr Basile Guissou. Après avoir dépeint ce tableau sombre, il s’en est allé avec ses solutions pour rattraper ce qui peut encore l’être.

 

« L’Etat doit semer la citoyenneté s’il veut récolter des bons citoyens »

 

Il faut d’abord commencer par adapter notre Constitution à nos réalités. « Nous devons exiger de nos juristes qu’ils arrêtent de copier le code Napoléonien pour oser produire du droit burkinabé, issu de la culture des Burkinabé », a-t-il recommandé.

Ensuite, il faut permettre aux citoyens d’avoir accès à la Constitution. « Car il faut avoir un Baccalauréat plus deux ans en droit pour comprendre le texte fondamental actuel », se plaint-il. A côté de cette exigence, il propose que l’Etat lui-même sème la citoyenneté s’il veut récolter des citoyens conscients de leurs droits et devoirs. Mais l’Etat seul ne saurait tout faire. Les partis politiques doivent jouer leur partition.

Enfin, la balle appartient également aux militants. « Celui qui accepte adhérer à un parti se doit d’être un bon citoyen. S’il ne l’est pas, il le deviendra forcément, à condition que le parti remplisse son devoir qui est d’assurer la formation de ses militants », a relevé le Pr. Les militants doivent, a-t-il dit, impérativement œuvrer à connaître leurs droits et devoirs. Le militant doit savoir qu’autant il a des droits, corrélativement, il est tenu d’obligations. « L’un ne va pas sans l’autre», relève-t-il. Celui qui veut jouir de ses droits sans remplir ses devoirs n’est pas un bon citoyen. Le MPP, selon lui, a rempli son obligation en organisant de telles formations. Il appartient désormais aux formés de remplir la leur.

Le Pr Basile Guissou, à l’occasion du 34e anniversaire de la Révolution démocratique et populaire, a salué le travail abattu par le défunt président Capitaine Thomas Sankara, qui avait réussi à promouvoir un type nouveau de citoyen. « Par la simplicité et l’humilité dans sa vie de tous les jours, le président Thomas Sankara, était l’exemple vivant du militant au service de son peuple », a-t-il rappelé. Il invite donc les militants du MPP à lui emboîter le pas.  

Carola Schmidt, responsable de la Fondation Friedrich Ebert Stiftung, se dit satisfaite des différentes thématiques et de l’engouement que les débats ont suscité entre les participants.

 

Par Ousmane TIENDREBEOGO (Collaborateur)

 

 

 


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