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MUNICIPALES 2021 : Que va-t-il se passer dans les zones rouges ?


C’est, en principe, en mai prochain que doivent avoir lieu les élections municipales devant permettre de renouveler les exécutifs locaux. Ce sera l’occasion pour les populations de choisir leurs maires et leurs conseillers municipaux. Je ne vais plus revenir sur les innovations que connaîtront ces élections, mais je vais beaucoup m’interroger sur le déroulement même de ces élections. Je ne sais pas comment les choses vont se passer au regard du contexte sécuritaire. Je le dis parce que je sais que pour la présidentielle et les législatives, on a dû laisser en rade des zones rouges où les populations n’ont pas pu voter. Je ne sais pas ce qu’il en sera pour les municipales où chaque commune se doit d’élire son édile et autres conseillers. Que va-t-il donc se passer ? Va-t-on encore ignorer royalement les zones dites rouges ? On attend de voir. J’entends déjà des voix s’élever pour dire que les communes sévèrement frappées par l’insécurité, ne pourront pas voter en mai prochain et que, par conséquent, il faudra y mettre en place des délégations spéciales. Cette hypothèse n’a rien d’officiel, pour l’instant, pas plus qu’elle n’a rien de scandaleux. Seulement, j’avoue qu’elle me fait sourire. Elle me fait sourire parce que dans la plupart des zones concernées, il n’y a même plus de préfet. Et même s’il en existe, ils vivent retranchés dans les chefs-lieux de provinces. Il en est de même pour les maires sortants dont beaucoup, depuis plus de deux ans, ont fui leurs communes respectives. Quand je sais donc qu’habituellement, ce sont les préfets qui sont les chefs de délégations spéciales, je ne peux que m’interroger sur la suite des événements. Je prends les cas concrets des communes de Logobou,  Tansarga, Botou, Liptougou, etc., dans la région de l’Est, où il n’y a ni écoles ni administration et où les populations ont  le sentiment d’être abandonnées à elles-mêmes.

Il ne faut pas donner l’impression à certains Burkinabè qu’ils sont des sous-citoyens

Que va-t-il se passer ? Les municipales auront-elles lieu ou pas ? Je souhaite que l’on éclaire ma lanterne. Je suis fou certes, mais de mémoire, je ne me rappelle pas avoir entendu que l’on a déjà prolongé le mandat d’un maire. S’il y a des dispositions qui le prévoient, je souhaite que les uns et les autres éclairent ma lanterne. Mais en attendant, je souhaite que les plus hautes autorités mettent les bouchées doubles pour que les municipales qui se profilent à l’horizon, soient des plus inclusives. Car, il ne faut pas donner l’impression à certains Burkinabè qu’ils sont des sous-citoyens. Ce n’est pas bien. Et le plus souvent, c’est ce qui crée les frustrations à n’en pas finir. En plus, personnellement, je ne suis pas pour les délégations spéciales qui, très souvent, comportent trop d’insuffisances. C’est pourquoi je souhaite que chaque commune, dans la mesure du possible, puisse se doter d’un nouvel exécutif. Car, quoi qu’on dise, un élu a plus de légitimité qu’un commis de l’Etat qu’on nomme à la tête d’une collectivité territoriale. Non seulement les populations se reconnaissent en l’élu, mais en plus, ce dernier a l’avantage de connaître les préoccupations de ceux qui l’ont choisi. C’est pour cette raison d’ailleurs que je soutiens la Haute alliance de warrantage pour la République (HAWRE) qui appelle à l’ouverture d’un dialogue national en prélude aux prochaines municipales.

« Le Fou »


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