HomeA la uneMUTINERIES DE 2011 : Les policiers radiés et leurs épouses en appellent à la clémence du chef de l’Etat

MUTINERIES DE 2011 : Les policiers radiés et leurs épouses en appellent à la clémence du chef de l’Etat


Cela fait 5 ans qu’ils entreprennent des actions auprès des autorités afin d’être réintégrés dans leurs fonctions. Eux, ce sont les 136 policiers radiés suite aux mutineries de 2011. Le mercredi 28 juin 2017, accompagnés de leurs épouses et de leurs enfants, ils ont organisé une marche pour demander la clémence du chef de l’Etat pour leur réintégration. Le  message a été  remis au Directeur général de la Police nationale, Jean Bosco Kiénou, chargé de le transmettre au chef de l’Etat.

 

C’est sous une pluie battante que les policiers radiés, leurs femmes et leurs enfants ont battu le pavé dans le but de demander la clémence du Président Roch Marc Christian Kaboré, pour leur réintégration à la Police nationale. De la Place de la Nation, les marcheurs sont arrivés à la Direction générale de la Police nationale en empruntant la voie qui  passe devant  l’état-major des Armées et qui rejoint le rond-point des Nations unies. « Au nom de l’unité nationale, les 136 policiers révoqués doivent être réintégrés ». C’est le message que l’on pouvait lire sur une banderole que tenaient les marcheurs. La marche a été ponctuée par des slogans tels « Monsieur le Président du Faso, nous demandons notre réintégration. Cinq ans ce n’est pas cinq jours. Nos femmes et nos enfants souffrent ». Bravant les trombes d’eau, les femmes et les enfants des policiers radiés ont tenu à accompagner ces derniers en guise de solidarité.  Mahamadi Tidiga, porte-parole des 136 fonctionnaires de police radiés en 2012, a fait savoir que la marche du 28 juin dernier a été initiée pour « dire non au système, parce que depuis que nous avons été arbitrairement révoqués, nous avons demandé pardon à l’ensemble de la population burkinabè. Entre-temps, nous avons haussé le ton et demandé à ce que l’Administration publique burkinabè fasse des investigations au niveau de la Police nationale pour confirmer ce que nous avons dénoncé. En 2017, la Troupe elle-même a pris le taureau par les cornes et a démontré par A plus B qu’il y a effectivement eu des malversations au sein de la Police nationale. C’est pour dire que l’histoire nous a donné raison, vu que nous avons dénoncé ces malversations en 2011 ».

 

« Nos enfants sont malades et déscolarisés »

 

Mahamadi Tidiga a déclaré que le problème de la réintégration des 136 fonctionnaires de la police ne doit pas être une question politique. Et pour « redorer l’image de cette institution policière noble et républicaine, il va falloir que le Président du Faso se prononce sur la réintégration des 136 fonctionnaires de police. Nous avons approché le ministre en charge de la sécurité qui a dit ne pas être la solution à notre problème. C’est pourquoi nous avons estimé qu’il faut aller au plus haut sommet. Dès lors, nous avons tenté de rencontrer le Président du Faso, mais nous n’avons jamais eu cette occasion. Alors que nous savons que si nous le rencontrons et que nous lui exposons les faits, il pourra comprendre ce qui s’est réellement passé en 2011. Des policiers ont été licenciés et la hiérarchie, en son temps, n’a pas été inquiétée. C’est de l’injustice criarde. On nous a révoqués ; il va falloir aussi que l’on prononce des sanctions à l’encontre de la hiérarchie ». Une sanction d’ailleurs que les épouses des policiers radiés ont du mal à accepter. Et Denwèrè Kam/Sou, au nom des épouses des policiers radiés, l’a fait clairement savoir en ces termes, sous une pluie battante : « Nous lançons un appel urgent à Son Excellence Monsieur le Président du Faso de prendre une décision responsable pour que nos époux retrouvent leur fonction. Nous souffrons beaucoup. Nos enfants sont malades et déscolarisés. Nous n’avons pas de quoi couvrir notre honte. Si nos maris ont été révoqués pour actes d’indiscipline, quelles sanctions seront réservées à ceux qui ont détourné des dizaines de milliards de F CFA suite au rapport d’enquête sur les services payés à la Police nationale ? »

Par ailleurs, les marcheurs ont été reçus à la Direction générale de la Police nationale, sous haute surveillance. Et c’est sous la pluie que le Directeur général de la Police nationale, Jean Bosco Kienou, a reçu le message destiné au Président du Faso. Sur place, il a promis aux marcheurs de remettre le courrier à qui de droit.

 

Françoise DEMBELE

 

 

 

 


Comments
  • Peuple du Burkina Faso, l’histoire a toujours fait ressortir tes valeurs d’humanisme, de courage, de fraternité, d’abnégation au travail et ta disposition au pardon dans l’intérêt national. J’invoque ici ton sens patriotique pour examiner avec clairvoyance et indulgence, la demande de réintégration des 136 policiers radiés en 2012.L’image pathétique que ces policiers ont donné à voir dans les rues de Ouagadougou le 28 Juin 2017, à travers une marche pour remettre une lettre au Président du Faso, par l’entremise de la direction générale de la police, ne saurait laisser indifférentes toutes les âmes sensibles. Ces policiers durement confrontés au chômage depuis 5 ans ont participé à la marche avec des épouses et enfants pour implorer l’indulgence du père de la nation, le Chef de l’Etat, premier magistrat du pays. Courant début Juin 2017, des femmes se sont mises à genou au palais de justice, suite aux incidents violents contre des magistrats à Manga et qui avaient suscité des grèves générales des services judiciaires du pays. Cette action fortement encrée dans la tradition pour la demande de pardon, a permis aux magistrats d’accepter le pardon ,malgré les dommages qu’ils ont subis. Aussi, je demeure convaincu quand le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré sera très sensible aux cris de cœur des policiers radiés, de leurs épouses et enfants pour trouver une solution qui les sortira de cette souffrance au nom de Dieu et de l’unité nationale. Je sais également que le Premier ministre Paul Kaba THIEBA, le ministre de la sécurité, Simon Compaoré, sont des hommes disposés au pardon pour les policiers radiés. Je demande à certains radiés de se méfier des politiciens et acteurs d’OSC machiavéliques qui tentent sournoisement de les manipuler dans des buts subversifs et de règlements de comptes contre le Président du Faso et le ministre de la sécurité. Ce sont ces personnages qui sont leurs vrais ennemis qui s’opposent sournoisement à leur réintégration et donnent l’impression que ce sont les premières autorités du pays qui s’y opposent. Alors, que les policiers radiés comprennent ces réalités et fassent preuve de courtoisie et de discipline envers ces autorités qui les aideront à sortir de leurs difficultés, bien que leur régime actuel ne soit pas à la base de leur radiation.

    29 juin 2017
  • Ecoutez! Des OSC ont trop tendance à avoir des réactions épidermiques sur des problèmes politiques et sociaux en demandant des arrestations, jugements et condamnations. Les choses ne se passent pas comme cela dans un Etat de droit. Ce sont les autorités compétentes (justice, ASCE-LC) qui sont habilitées à dire au regard du droit s’il y a lieu de faire des poursuites judiciaires. Car, si les présumés coupables sont attaqués au plan judiciaire de façon arbitraire, ils peuvent souligner des vides juridiques sur l’usage des fonds et préciser qu’ils ont utilisé les fonds dans le cadre du service. Donc, attention, il faut bien vérifier le domaine juridique. Ce qui est déjà important et à saluer, c’est la décision du ministre Simon Compaoré de la sécurité qui a pris soin de mener des investigations sur l’usage des services payés. Il faut à partir de là, fixer des règles claires sur ces services dans l’intérêt de la police nationale.

    29 juin 2017
  • Je suis sensible à la détresse des policiers radiés et de leurs famille mais je ne comprends pas pourquoi c’est à coup de marches et de sit in qu’ils réclament leur réintégration. On a même le sentiment des fois qu’il y a comme des menaces dans leur façon de revendiquer. Dans ces conditions, il y a comme un bras de fer engagé avec l’état et ça n’arrange pas les choses.

    30 juin 2017

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